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« Les véritables enjeux des migrations » de Jean-Paul Gourévitch

« Les véritables enjeux des migrations » de Jean-Paul Gourévitch

par | 23 mars 2017 | Médiathèque

« Les véritables enjeux des migrations » de Jean-Paul Gourévitch

André Posokhow, consultant

♦ Les véritables enjeux de l’immigration en France sont-ils ceux de Jean-Paul Gourévitch ?

Jean-Paul Gourévitch vient de publier un nouvel ouvrage sur l’un des thèmes de prédilection de son œuvre : Les véritables enjeux des migrations. On y trouve des faits objectifs sur l’entrée des immigrés et l’exode hors de France de jeunes actifs français, mais aussi une tendance à minorer les faits catastrophiques et à nier le Grand Remplacement démographique et civilisationnel. Ce souci des convenances conduit l’auteur à reprendre parfois à son compte la rhétorique d’intimidation de la gauchosphère… dont il est par ailleurs victime.

En matière d’immigration il ne faut pas « baisser les yeux » mais les « garder grands ouverts ». Un ouvrage à lire pour certains de ses constats sans le suivre dans toutes ses frilosités. André Posokhow fait le point pour Polémia.
Polémia.


Des constats alarmants

Les véritables enjeux des migrations

Les véritables enjeux des migrations

J.P. Gourévitch propose plusieurs approches dans son ouvrage dont il faut préciser qu’elles concernent surtout le cas de la France. Retenons les plus significatives d’un livre très riche.

  • L’approche statistique

L’approche statistique que propose l’auteur confirme l’ampleur du phénomène de l’immigration. J.P.Gourévitch souligne la fiabilité relative des statistiques officielles en l’absence de statistiques ethniques. En particulier, les pouvoirs publics ne fournissent pas de chiffre fiable concernant les migrations irrégulières. Or, celui du stock de clandestins qu’il est particulièrement important de connaître varie selon les auteurs entre 300.000 (550.000 selon J.P. Gourévitch) et 1.500.000.

L’auteur estime que la population d’origine étrangère dépasse 20% de la population française si on considère que l’enfant d’un couple mixte est considéré d’origine étrangère à 100%, soit environ 13 millions de personnes. Mais il ne prend pas en compte les effectifs, d’ailleurs très mal connus, des immigrés des 3e et 4e générations.

Précurseur de la question de l’expatriation, J.P. Gourévitch avance, comme dans ses monographies, un solde net de Français qui quittent notre pays sans retour à 80.000 en rappelant que pour l’INSEE ce chiffre serait de 120., ce qui constitue un désastre démographique.

Il dénonce également, comme Polémia l’a fait, la publication en 2015 par le même INSEE d’un solde migratoire de 33.000 personnes qui constitue une véritable escroquerie de communication puisque ceux qui partent, les Français, ne sont pas les mêmes que ceux qui arrivent, les immigrés principalement africains.

J.P. Gourévitch rappelle qu’il a démontré que le nombre des musulmans s’élève aujourd’hui en France à 8,5millions dont 4 millions de musulmans actifs et 100.000 à 150.000 personnes tentées par l’islam radical. La progression linéaire de ce chiffre pourrait l’amener à 12,7 millions en 2040.

  • Une approche financière prudente

Après actualisation des chiffres des Migrations pour les nuls, J.P. Gourévitch affiche un déficit de la balance recettes/dépenses de l’immigration en France à hauteur de 12,2 Md€ auquel il ajoute ce qu’il considère comme des dépenses d’investissement : 8Md€, pour aboutir à un déficit total de 22,7Md€.

Il apparaît ainsi une différence importante avec les estimations de déficit de Pierre Milloz : 55Md€ après actualisation, de Gérard Pince : 65Md€ au titre de la seule immigration du tiers-monde ou de Polémia 63Md€ hors intérêts de la dette.

Le coût net annuel du stock d’immigrés d’environ 10 millions de personnes et d’un flux annuel qui est estimé à 200.000 entrées/an, voire plus, ne représente ainsi que le double du coût annuel de l’émigration définitive de 80.000 Français chaque année estimé par l’auteur à hauteur de 10,5Md€, ce qui semble tout de même étonnant.

Par ailleurs J.P. Gourévitch a estimé, dans Les migrations pour les nuls, un « déficit annuel de contribution réelle des seuls immigrés actifs occupés en situation régulière au PIB » également appelé « déficit de productivité de l’immigration » de 43Md€, ce qui est plus proche des estimations des auteurs cités ci-dessus et qui à nos yeux reflètent mieux la réalité financière de l’immigration.

  • Une approche géopolitique

L’approche géopolitique de J.P. Gourévitch met en exergue les dérives de l’immigration et les échecs des politiques suivies pour y faire face.

Au titre des dérives et malgré un durcissement des conditions du regroupement familial, J.P. Gourévitch relève l’importance et la perversion des migrations maritales, prénatales et paternelles, ce qui le conduit à s’interroger sur le maintien du droit du sol.

Il souligne les abus liés aux prestations sociales injustifiées et la participation massive de l’immigration à toutes formes de fraude notamment sociale.

J.P. Gourévitch se montre particulièrement sévère envers l’échec de l’Aide publique au développement (APD) et rejoint Polémia sur ce point. Non seulement l’APD n’a pas vraiment permis de faire reculer la pauvreté mais, loin de diminuer les flux migratoires, elle contribue à l’augmenter.

Le concept de l’immigration de travail nécessaire à l’économie n’a pas résisté à la crise et au chômage massif et, selon l’auteur, la solution des quotas apparaît comme trop rigide et inadaptée à un marché mobile de l’économie.

Des scénarios du futur peu convaincants

J.P. Gourévitch avance-t-il des solutions ? Oui : soit des scénarios très généraux d’ouverture vers l’Afrique, l’Est, la francophonie ou la Méditerranée dont on voit mal les modalités pratiques et dont certains ont déjà connu des échecs ; soit des actions très concrètes comme, par exemple, l’instauration d’une participation des migrants aux frais de justice ou la lutte contre la fraude à l’identité, mais qui ne sont pas à la hauteur du phénomène de l’immigration massive.

D’une manière générale son scepticisme est sensible et on ne peut se défaire d’une impression de sa part d’inéluctabilité des migrations et de résignation qui pourraient conduire à l’acceptation du « vivre côte à côte ».

Un point de vue de Sirius
Une démarche très distanciée

J.P. Gourévitch rappelle, dans sa mise au point, qu’il travaille depuis 1987 sur ces questions en tant que consultant international. Spécialiste reconnu et de premier plan des migrations et de l’islamisme, sa compétence et son objectivité sont largement reconnues en France et à l’étranger.

Il se réclame d’une démarche à caractère scientifique, recherche des positions objectives sur ces questions et se veut, si cela est possible, impartial. Chacun reconnaîtra que son livre, comme la plupart de ses ouvrages, constituent une mine d’informations et de connaissances.

Cela le conduit à revendiquer une position distanciée à l’égard de tout ce qui est dit ou montré dans les médias où la désinformation est foisonnante.

Un scepticisme affiché de « sachant » et l’invocation de « l’extrême droite »

Louable en soi pour un sachant, cette hauteur de vue, que l’on peut comparer à celle d’un entomologiste qui étudierait le comportement d’espèces d’insectes qui se disputeraient le même territoire, le conduit à prendre de haut les opinions et les conclusions qui n’affichent pas la même impartialité revendiquée, même si elles ne manifestent aucune agressivité envers son indiscutable apport.

C’est particulièrement le cas du concept de Grand Remplacement, créé et popularisé par l’écrivain Renaud Camus « avec lequel une grande partie de l’extrême droite affiche son accord », que l’auteur prétend réfuter. Citant son propre chiffre de transformation de la population française de 310.000 personnes en un an et sur la base d’une proportion d’environ 20% de la population française d’origine étrangère constituée sur plus de 30 ans, il considère que « nous sommes loin du grand remplacement ». De même indique-t-il (p. 86) que « l’extrême droite, par le truchement de J.Y. Le Gallou, assène comme des évidences une série de chapitres apocalyptiques » (catastrophes sécuritaires, pour l’emploi, pour le logement, écologiques, sanitaires, etc.) :

https://www.polemia.com/immigration-la-catastrophe-la-lecon-de-realisme-et-de-courage-de-jean-yves-le-gallou/

Il est surprenant que J.P.Gourévitch ostracise des opinions différentes des siennes en invoquant l’extrême droite, imitant en cela les attaques de la gauchosphère dont il a été victime et dont il s’est tant plaint.

Au bout du compte J.P. Gourévitch prend subtilement position

Tout au long de son livre J.P. Gourévitch atténue la présentation de réalités comme la Saint-Sylvestre 2015 à Cologne et renvoie dos à dos les polémiques sur l’immigration. Cela le conduit à mettre sur le même pied les Français de souche et de cœur et les allochtones qui déferlent sur notre pays.

On ne peut que souligner le paragraphe de « l’état de la copropriété » (p. 179) dans lequel, pour éclairer le débat, il souhaite identifier les verrous qui incitent à fermer les portes de « cette copropriété qu’est devenue la France et les clés qui permettent de les ouvrir ».

Et parmi les scénarios réalistes du futur les plus vraisemblables, J.P. Gourévitch souligne avec complaisance la probabilité du « vivre côte à côte » de communautés différentes à l’opposé des modèles dits d’assimilation ou d’intégration et même du vivre-ensemble.

Les véritables enjeux de l’immigration en France

On peut être objectif sur l’analyse des faits et prendre position sur leur signification. Il nous semble que dans un débat aussi important que celui de l’immigration l’indifférence et même la distanciation sont aujourd’hui impossibles.

Le titre du livre est : Les véritables enjeux des migrations. Nous sommes convaincus que, malgré la hauteur de vue affichée par J.P. Gourévitch, les véritables enjeux de l’immigration en France se situent à un tout autre niveau.

La seule référence qui doit compter est l’intérêt de la France et des Français

J.P. Gourévitch, comme d’autres auteurs, a largement démontré l’inanité d’arguments favorables à une immigration indispensable à notre pays : immigration de travail, financement des retraites, etc. Seule une immigration possiblement temporaire, pensée, organisée et calculée dans l’intérêt de notre pays et des Français et dans le respect d’arrivants choisis en fonction de nos besoins devrait être mise sur pied. Nous en sommes loin.

Il n’y a pas et il ne doit pas y avoir de copropriété de la France

La France appartient aux Français de souche et de cœur. Les autres sont des invités ou des envahisseurs au même titre que les Allemands en 1914 ou en 1940.

Il y a invasion migratoire peu ou mal contrôlée et non plus immigration

Chaque année c’est, à titre légal, environ 200.000 personnes, soit l’équivalent de la population de Rennes, qui entrent en France et, pour la plupart, s’y installent et ce depuis des lustres. Rien n’arrête ce flot. Ce chiffre doit être augmenté de l’immigration clandestine accrue par le non-renvoi chez eux de déboutés du droit d’asile.

A cela s’ajoute, au niveau européen, le déferlement de plus de 1 million de personnes en 2015, parmi lesquelles les vrais réfugiés constituent une minorité. Aujourd’hui les migrants africains organisés par une maffia qui en tire des profits considérables se pressent à nos portes à partir de la Libye, appuyés par les associations immigrationnistes et secourus par des marines européennes.

Un grand remplacement des populations européennes est en cours

On joue sur les mots en affirmant qu’on est loin du Grand Remplacement parce que les populations d’origine étrangère ne représentent qu’environ 20% de la population française. Si ce grand remplacement ou cette mutation démographique, comme on voudra, n’est pas encore finalisé, ce que ni R. Camus ni J.Y. Le Gallou n’ont prétendu, il est en cours et avance à marche forcée.

Comme Malika Sorel-Sutter le souligne, la proportion de 20% oublie les immigrés des 3e et 4e générations africaines dont une bonne partie, loin d’avoir été assimilée, se retourne contre notre pays et refuse de lui appartenir.

J.P. Gourévitch souligne lui-même la différence de fécondité largement favorable à la population d’origine étrangère : 2,2 enfants par femme, contre 1,7 enfant par femme autochtone. Cela se retrouve dans l’analyse fondée sur l’examen du dépistage de la drépanocytose que l’auteur évacue rapidement et qui montre qu’en 2013, 35% des enfants nés en France étaient de souche extra-européenne. Le sursis nous amène pour plusieurs régions, dont surtout l’Ile-de-France, au milieu des années 2020.

Comme le disent R. Camus et J.Y. Le-Gallou, dans les rues, le Grand Remplacement crève les yeux.

Il existe une entreprise de conquête de l’Europe et de la France par l’Islam

Guillaume Faye, dans Comprendre l’islam, a montré le caractère totalitaire de l’islam et détaillé le processus d’islamisation de l’Europe.

12,7 millions de musulmans en 2040 selon une progression moyenne avec un taux de fécondité plus favorable, des associations actives et arrogantes, des imams qui prêchent la haine et le djihad, le soutien financier des richissimes royaumes pétroliers : la conquête est en cours.

Comment peut-on se contenter de conjecturer et noter que 100.000 à 150.000 musulmans sont tentés par l’islam radical en France ? C’est en fait une armée disponible, avec un noyau dur de 10.000 à 15.000 activistes qui peut se soulever à tout moment.

Il existe une menace grave pour notre souveraineté

Cette immigration est à l’origine de centaines de zones de non-droit dans lesquelles la charia s’insinue d’abord, puis s’empare du pouvoir réel, comme à Trappes, Vaulx-en-Velin, etc. Après tout, c’est l’actuel occupant de l’Elysée, élu en 2012 grâce à l’apport des voix des banlieues, qui a confessé à deux journalistes dans un livre à scandales que la France était menacée de partitions.

A terme, et du fait de naturalisations abusives qui ont conduit à ce qu’il y ait en France plus de 3 millions de binationaux dont beaucoup sont fidèles à leur pays d’origine, et alors que beaucoup de nos compatriotes quittent un pays qui est de moins en moins le leur, les Français ne seront plus, au plan électoral, maîtres de leur destin.

L’oligarchie dirigeante est un auxiliaire zélé de cette conquête

Malika Sorel-Sutter, dans Décomposition française, a montré comment, en France, le poisson a pourri par la tête et combien, à ses yeux, la gauche sectaire est responsable et coupable.

J.Y. Le Gallou, dans Immigration : la catastrophe, a détaillé le poids du gouvernement des juges, des évêques, du grand patronat avide de nouveaux consommateurs et de l’oligarchie mondiale pour ouvrir les portes toujours plus grandes à l’invasion.

Fondamentalement l’enjeu est civilisationnel

Comme le dénonce l’auteur de Immigration : la catastrophe, nous risquons de perdre notre civilisation d’origine chrétienne et gréco-latine au profit du totalitarisme islamique et de la voir régresser vers le tiers-monde.

Sur un plan plus concret, le voile permet la conquête progressive de territoires partout où il apparaît et où la charia se substitue à la loi française. Que devient notre liberté lorsqu’un jeune homme se fait assommer par des allochtones parce qu’il secourt un couple français agressé pour un baiser ?

En définitive il ne s’agit plus d’analyser les événements du haut d’une compétence scientifique mais de prendre conscience de leur signification pour notre survie en tant que personnes et Français héritiers des civilisations européennes.

André Posokhow
20/03/2017

François Bousquet, La Droite Buissonnière, Editions du Rocher, 25 janvier 2017, 392p.

Correspondance Polémia – 23/03/2017

Images : L’ouvrage

 

 

 

 

 

André Posokhow

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