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Les trois fautes de François Fillon

Les trois fautes de François Fillon

par | 26 avril 2017 | Politique, Société

Les trois fautes de François Fillon

Michel Geoffroy, essayiste

♦ François Fillon a été éliminé au premier tour de la présidentielle, alors même qu’il y a encore un an les « Républicains » pensaient gagner l’élection à l’issue de la catastrophique présidence Hollande. Le candidat « de la droite et du centre » a en outre précipité, par son échec, sa famille politique dans le chaos. François Fillon a commis trois fautes capitales.


La naïveté

D’abord, il n’a pas pris au sérieux la machination médiatique et judiciaire qui se tramait contre lui. En tant que représentant de la France d’en haut, François Fillon ignorait manifestement l’engagement idéologique d’une certaine justice, comme les patriotes en font chaque jour la triste expérience.

Pire encore : il a trouvé le moyen de déclarer que s’il était mis en examen il renoncerait à sa candidature, ce qui ne pouvait qu’inciter les manipulateurs à continuer de plus belle leur opération.

Il s’est rendu aux convocations des juges, espérant naïvement que cela serait porté à son crédit. Par son attitude soumise il a donc encouragé l’intrusion du pouvoir judiciaire dans le processus électoral.

La contrition stupide

Ensuite, il n’a pas su se défendre. La politique reste un combat et un rapport de forces et non pas une aimable discussion entre Bisounours. En politique la seule défense qui tienne consiste à désigner et à attaquer son ennemi principal. François Fillon ne l’a pas fait.

Au lieu de contre-attaquer, en particulier sur les nombreuses zones d’ombre de la candidature et du patrimoine d’Emmanuel Macron, François Fillon a plaidé coupable. Il n’a cessé de s’excuser sur tous les tons, démontrant par là-même involontairement la pertinence des accusations portées contre lui. Il a pris la pose du martyr. Ce n’était plus une campagne électorale, mais le martyre de saint Sébastien, criblé de flèches médiatiques !

Il a certes prétendu à la fin dénoncer le complot mené contre lui : mais on attend toujours les révélations qu’il promettait !

François Fillon a ajouté à la naïveté la contrition stupide.

La trahison gratuite

Enfin, au soir du 23 avril 2017, il a immédiatement appelé à voter au second tour pour Emmanuel Macron, qui était pourtant le bénéficiaire réel de la machination médiatique et judiciaire ourdie contre lui.

Pourquoi une telle précipitation ? A la naïveté et à la contrition stupide, François Fillon a ajouté la trahison gratuite.

Car par cet appel précipité François Fillon a déchiré en un instant toutes les illusions que l’on pouvait encore avoir sur sa personne : François Fillon n’était qu’un clone d’Alain Juppé et l’instrument symbolique du naufrage politique de la droite politicienne – des politiciens sans convictions qui s’empressent maintenant de prendre le train En Marche ! sans aucune vergogne pour sauver leurs places.

Fillon et Mélenchon, deux attitudes contraires dans l’adversité

Il est frappant de comparer le comportement de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon au soir du premier tour de la présidentielle, alors que leurs résultats et leur déception sont très proches.

Jean-Luc Mélenchon n’a pas accepté sa défaite et n’a pas appelé à voter pour Emmanuel Macron. Son discours était digne et empreint d’émotion. François Fillon a fait exactement l’inverse. Il s’est empressé de se frapper la poitrine en se confessant une nouvelle fois. Son propos était comme sa campagne, morne, et François Fillon n’a paru retrouver un semblant d’énergie que pour attaquer… « l’extrême droite ». Même le discours comparable de Nicolas Sarkozy au soir du second tour de la présidentielle perdue de 2012 avait une autre allure !

François Fillon n’était pas l’homme d’Etat que ses électeurs attendaient. Il est venu, il n’a rien vu et il n’a pas su vaincre. Comme auraient dit les anciens Chinois : « Il n’avait pas le mandat du Ciel ».

Vae victis ! comme disaient nos ancêtres !

Michel Geoffroy
25/04/2017

Correspondance Polémia – 26/04/2917

Image : Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa (Un confessionnal, dans la cathédrale de Strasbourg).

 

 

Michel Geoffroy

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