« Le matérialisme et l’orgueil individuel mènent toujours à la mort. »
Dans Le Marchand de Venise, le génial dramaturge anglais William Shakespeare met en scène les trois modes de vie possibles pour un homme. Un riche marchand veut sélectionner un gendre pour sa fille Portia. Trois candidats se présentent et doivent choisir entre trois coffrets, l’un d’or, l’autre d’argent et le troisième de plomb. Sur chaque coffret est inscrite une devise. Sur le coffret d’or est écrit : « Qui me choisit aura ce que beaucoup désirent ». Sur le coffret d’argent, il y a : « Qui me choisit aura ce qu’il mérite ». Sur le coffret de plomb, on peut lire : « Qui me choisit doit donner et risquer tout ce qu’il a ».
Le premier prétendant choisit le premier coffret : il aura ce que beaucoup désirent, le plaisir matériel et la vulgarité : ce matérialiste est éconduit. Le deuxième prétendant lit : « J’aurai ce que je mérite, or je mérite beaucoup » ! Il est bouffi d’amour propre et de vanité. En ouvrant le coffret, il trouve son propre portrait caricaturé en idiot ! Il est aussi éconduit. Le troisième lit : « Qui me choisit doit donner et risquer tout ce qu’il a » et il dit : « Je suis prêt à tout donner et risquer par amour de ma future femme. » C’est lui qui sera choisi pour gendre. Il est vénitien alors que les autres sont des étrangers (hommage au patriotisme en passant !).
Cette histoire est emblématique de la crise morale de l’Occident. Beaucoup aujourd’hui vivent dans un matérialisme vulgaire prôné par les médias et le système éducatif. On a évacué tout idéal pour faire des citoyens des consommateurs et des producteurs soumis, manipulables et interchangeables. Ces foules ainsi manipulées sont pitoyables et promises à la mort car elles ne se reproduisent plus, entièrement dévouées à l’instant présent. Les pouvoirs publics et les médias s’emploient à leur faire perdre ce qui leur reste d’idéal religieux et patriotique. Comme cela, ces foules obéiront aux oligarques qui dirigent sous une fausse façade démocratique et sous la férule réelle des puissances financières et bureaucratiques de l’empire unipolaire.
La deuxième catégorie décrit les dirigeants occidentaux actuels, du moins beaucoup d‘entre eux. Ils veulent avoir ce qu’ils méritent et sont prêts à travailler pour cela. Faire carrière et devenir des célébrités est leur vœu le plus cher. Se sacrifier pour son pays ou pour une morale leur paraît désuet et irrationnel. Les oligarques dirigeants sont de cette essence ! Ce sont les nouveaux Pharisiens.
La troisième catégorie est celle des saints et des héros qui a toujours été valorisée par le christianisme : « Donne et risque tout ce que tu possèdes, et cela par amour ». C’est la devise des moines et des prêtres. C’est aussi la devise du soldat prêt à mourir par amour de sa patrie et de sa lignée. Cette morale d’aristocrate au sens grec du terme (aristos : le meilleur) fut l’idéal de notre civilisation à travers tous les siècles. Elle est à nouveau enseignée et reconnue dans la nouvelle Russie et c’est en cela que celle-ci est un espoir pour l’Europe tout entière.
Souvenons-nous de cette leçon de Shakespeare, d’une sagesse éternelle ! Rien de grand ni de bon ne peut se faire sans esprit de sacrifice et sans amour, de Dieu, de la patrie et de la création en général. Le matérialisme et l’orgueil individuel mènent toujours à la mort. Défendons les forces de vie contenues dans nos traditions depuis plus de 2000 ans !
Ivan Blot
24/05/2014
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