Accueil | Les similitudes entre les années 30 et notre époque ne sont pas celles de Macron

Les similitudes entre les années 30 et notre époque ne sont pas celles de Macron

Les similitudes entre les années 30 et notre époque ne sont pas celles de Macron

par | 14 novembre 2018 | Politique, Société

Les similitudes entre les années 30 et notre époque ne sont pas celles de Macron

Avant de démarrer son « itinérance mémorielle » et commémorative de la Première Guerre mondiale et de l’armistice du 11 novembre 1918, Emmanuel Macron a mis en garde les Français contre les dangers qui menacent l’Europe. Dans un entretien au quotidien Ouest-France le président s’est dit « frappé » par la ressemblance entre la situation d’aujourd’hui en Europe et celle des années 1930. Si, au plan historique, sa déclaration constitue une bourde pure et simple qu’a déjà dénoncée Michel Geffroy sur Polémia, André Posokhow souligne quelques similitudes intéressantes entre les deux époques.
Polémia

« Dans une Europe divisée par les peurs, le repli nationaliste, les conséquences de la crise économique, on voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l’Europe de l’après Première Guerre mondiale à la crise de 1929 », a estimé Emmanuel Macron à l’occasion des commémorations du 11 novembre. « Il faut l’avoir en tête, être lucide, savoir comment on y résiste », en « portant la vigueur démocratique et républicaine ».

Un dérapage historique hasardeux motivé par la proximité des élections européennes

Ce dérapage historique a, dans la foulée, débouché sur une mise en cause du RN de Marine Le Pen, assimilé aux partis fascistes de l’entre-deux guerres. Il a permis à Macron de formuler le souhait sur les ondes de radio que le RN ne gagne pas les élections européennes.

Car c’est bien d’élections qu’il s’agit. Ce n’est pas la première fois que Macron instrumentalise des souvenirs historiques douloureux dans une conjoncture politique délicate. C’est ce qu’il fit en avril 2017 dans les ruines d’Oradour-sur-Glane qu’il profana en proférant un discours de même tonalité dont l’insincérité sautait aux yeux.

Au plan intérieur : un marasme comparable

Macron effectue un rapprochement entre les crises économiques de 1929 et de 2008. Il a aujourd’hui tort au plan mondial et même européen. L’Allemagne, les USA, la Chine, l’Inde, l’Europe du Nord ne se portent pas si mal.

C’est la France qui souffre et n’arrive pas à sortir du marasme économique et financier comme dans les années 30. Au cours de celles-ci les politiques économiques incompétentes des gouvernements de gauche ont enfoncé la France. Il a fallu attendre 1938 et les décrets-lois libéraux de P. Raynaud pour entrevoir, mais trop tard, un redressement réel.

De même, de nos jours, les politiques économiques menées depuis des lustres se caractérisent par la hausse des dépenses publiques et une charge fiscale croissante. Le gouvernement de l’inspecteur des finances Macron ne fait pas exception à cette dérive constante.

Au cours des deux périodes, la classe politique française aura été d’une insigne médiocrité : Herriot, Blum et Daladier en furent les figures les plus marquantes entre les deux guerres. La preuve que la France est un très grand pays est que de nos jours, elle aura résisté, tant bien que mal il est vrai, à plus de quarante années de ganaches.

Aujourd’hui il n’apparait presque plus de personnalités marquantes à droite comme à gauche, de telle sorte que la France a été contrainte de choisir le mandataire que l’oligarchie mondialiste lui a désigné.

La situation de la presse est comparable. Connue avant 1940 pour être une des plus corrompue du monde, elle est aujourd’hui dans les mains de milliardaires, français comme étrangers. L’un d’entre eux est allé jusqu’à abandonner la nationalité française, une fois ses emplettes faites.

L’historique des partis de droite est, au cours des deux époques, similaire. Ni le Parti Social Français (PSF) du colonel De La Rocque ni l’ex FN, respectueux des institutions et des libertés publiques n’ont mérité d’être qualifiés de partis fasciste et même d’extrême droite. En particulier, le PSF refusait tout antisémitisme alors qu’au sein de la SFIO des propos violents étaient tenus. Qualifier de fascistes ces partis qui ont été tout simplement de droite permet à la gauche de les discréditer et de les écarter du pouvoir par refus des règles démocratique d’alternance et par sectarisme. L’escroquerie aux valeurs républicaines est une constante que l’on trouve aussi bien dans les années 30 qu’aujourd’hui.

Rappelons également que ce fut en 1939, sous le Front populaire, que fut inventé le premier des textes liberticides : le décret-loi Marchandeau, qui modifia la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, pratique vouée à un bel avenir de nos jours.

Les menaces extérieures : différentes mais au moins aussi angoissantes en 2018

Oui, il existe aujourd’hui d’angoissantes menaces extérieures envers l’Europe et la France qui peuvent déboucher sur de très graves conflits et des désastres. Mais ce ne sont pas celles que Macron met en avant. Ce n’est pas le populisme.

Comme dans l’entre-deux guerres au cours de laquelle nous connûmes la menace révolutionnaire du communisme soviétique et celle de l’expansion du totalitarisme nazi, l’Europe libérale est devenue la cible d’une idéologie totalitaire, violente et criminelle qui vise à la soumettre et la conquérir avec cette particularité qu’elle est précédée d’immenses flux humains appelés à servir de terreau à la conquête.

Comme dans les années 30 ces projets de conquête disposent d’alliés et de complices dans la place.

  • L’Union soviétique maîtrisait, pour réaliser ses objectifs, des partis communistes à sa dévotion et à ses ordres prêts à espionner et à trahir et des « onagres » : les idiots utiles, agents d’influence et autres taupes recrutés dans la ressource inépuisable du monde intellectuel occidental.
  • Le projet islamique, pour sa part, peut compter sur ses responsables religieux installés chez nous pour mener une stratégie insidieuse d’infiltration et maintenant de guérilla pour accaparer les territoires perdus de la République. Il peut surtout tabler sur l’appui déterminé de la mouvance gauchiste héritière de 100 ans de communisme et du soutien du monde des islamo-collabos héritiers nostalgiques des idiots utiles des Soviétiques.

Comme dans les années 30, face aux périls, ce sont l’incompréhensionl’aveuglement volontaire, la lâcheté, voire la complicité des gouvernants, des médias et en 2018 du gouvernement des juges et de l’Eglise catholique qui poussent nos nations millénaires et notre civilisation vers l’abime.

Des pertes de notre souveraineté plus nombreuses et plus graves aujourd’hui

Un autre caractère qu’ont en commun ces deux époques est, pour ce qui nous concerne, la chute vertigineuse de la souveraineté de notre pays : la France.

Tout au long des années 30, la politique étrangère inepte de la IIIe République, désireuse de capter l’alliance britannique face au danger allemand, est passée sous toutes les fourches caudines diplomatiques que lui a dressées le Royaume Uni jusqu’au désastre final. Ce ne fut qu’une succession de pertes de souveraineté :

  • Lors de la remilitarisation de la Rhénanie en 1936 ;
  • À Munich en 1938 ;
  • Lors de la déclaration de guerre alors que la Grande-Bretagne ne mettait à notre disposition que deux divisions.

Aujourd’hui notre pays est soumis à une triple vassalisation :

  • Tout d’abord envers la finance internationale et mondialiste au travers de notre dette, de nos déficits et des contraintes financières que font peser sur nous les traités européens et l’autorité non légitimée par le suffrage universel conférée par ces traités à la Banque Centrale Européenne.
  • Vassalisation totale envers les Etats Unis du fait, entre autres, de l’exercice extraterritorial du droit américain qui aboutit à un racket pur et simple, de la réintégration dans l’OTAN que nous devons à Sarkozy, Hollande et Macron et des atteintes aux intérêts économiques français en raison des sanctions américaines à l’égard de la Russie et de l’Iran..
  • On sait maintenant qui est le cheval et le cavalier dans le risible couple franco-allemand. Désormais c’est « l’Allemagne first ». C’est elle qui décide unilatéralement en matière d’énergie, d’immigration, de finance européenne. Elle n’écoute plus personne et surement pas les propositions multilatérales de Macron. Elle refuse la défense européenne. Elle pille la Grèce en attendant notre tour. Sa seule référence est sa force née de ses excédents commerciaux.

Et nous pourrions parler du Qatar et des EAU.

Au moins nous savons où le suivisme d’un autre pays et l’abandon de notre libre arbitre nous a menés. A la catastrophe.

Comme dans les années 30, les forces armées françaises sont sous-financées, sous équipées et, au fond, sont les mal-aimées des politiques. Aujourd’hui elles sont sur employées et sont à l’os avec des lacunes graves. Un ancien patron des armées l’aurait jugée impropre à une simple mission de rétablissement de la légalité et de l’ordre intérieur dans notre pays

Enfin, parmi les similitudes entre les deux époques, il est possible de relever ce malheureux tropisme national qui consiste à insulter l’Italie lorsqu’il existe un désaccord entre elle et nos gouvernants. Entre l’outrage du « César de Carnaval » adressé à Mussolini par Paul-Boncour, le mépris socialiste de Blum pour le dictateur transalpin qui conduisit celui-ci à se tourner vers Hitler et les admonestations offensantes de Macron à Salvini qui, lui, n’a pas eu besoin des médias et des juges pour être élu, il existe un lien de parenté.

En définitive. De vraies leçons devraient être tirées de ces années 30 au terme desquelles la IIIe République, par ses tares idéologiques et politiciennes, a failli mettre un terme au poème national. Ce sont le refus des atteintes à la souveraineté nationale venant d’un tiers pays, la résistance à toute vassalisation, une défense nationale forte, la recherche d’alliances sures et d’une coopération loyale avec les alliés et les voisins aux intérêts identiques, l’indépendance économique et financière au sein de la mondialisation, des institutions stables. On peut ajouter aujourd’hui avoir la lucidité de désigner l’ennemi et s’opposer à la peste mondialiste.

Nous en sommes très, très loin.

André Posokhow
14/11/2018

Crédit photo : Estonian Presidency [CC BY 2.0], via Wikimedia Commons

André Posokhow

Cet article vous a plu ?

Je fais un don

Je fais un donSoutenez Polémia, faites un don ! Chaque don vous ouvre le droit à une déduction fiscale de 66% du montant de votre don, profitez-en ! Pour les dons par chèque ou par virement, cliquez ici.

Voir aussi