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« Les Serbes du Kosovo sont pris en otages » selon un responsable de l’AfD

« Les Serbes du Kosovo sont pris en otages » selon un responsable de l’AfD

par | 15 novembre 2023 | Europe, Géopolitique

« Les Serbes du Kosovo sont pris en otages » selon un responsable de l’AfD

Il y a deux principes pour interpréter les conflits internationaux :

  • l’intangibilité des frontières, qui a conduit à condamner l’intervention russe dans les régions russophones d’Ukraine et à approuver l’épuration ethnique de l’enclave arménienne au sein de l’Azerbaïdjan,
  • le droit des minorités, qui a conduit l’OTAN à bombarder la Serbie pour ériger le Kosovo en quasi Etat, quasi Etat qui lui se voit reconnaitre le droit de ne pas respecter sa minorité serbe…

S’agissant de la géopolitique, la morale est à géométrie variable !
Nos lecteurs trouveront ci-dessous un texte de Petr Bystron, député AfD au Bundestag, qui fait le point sur conflit oublié au cœur de l’Europe.
Polémia

« Les Serbes du Kosovo sont littéralement pris en otages ». C’est ce qu’a déclaré Petr Bystron, chef de la commission de la politique étrangère du groupe parlementaire Alternative pour l’Allemagne (AfD) au Bundestag, lors d’une interview avec le magazine Kosovo Online.
Selon lui, le dialogue entre Belgrade (capitale Serbe) et Pristina (Kosovo) a échoué : il est bien évident que ce constat est clair pour tout le monde. Pour Petr Bystron, la raison de cet échec réside dans le fait que Pristina ne respecte pas ses obligations.
Les Serbes du Kosovo représentent la population la plus menacée en Europe car ils vivent dans une partie de leur propre pays occupée militairement, c’est pourquoi l’Allemagne devrait revenir sur la reconnaissance du Kosovo comme état souverain et indépendant.
« Les négociations ont échoué. Les deux parties ne parviennent pas à s’entendre, principalement parce que les Albanais du Kosovo ne respectent pas leurs engagements. Albin Kurti, premier ministre du Kosovo, n’adhère pas à de nombreux accords signés, et c’est pourquoi les négociations sont dans l’impasse », explique le député allemand.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles Kurti voyait son principal allié en Allemagne, Bystron a indiqué que « Berlin représentait les intérêts des États-Unis ». « Les Allemands, souligne-t-il, constituent le ‘bras armé des États-Unis’ et agissent uniquement selon les exigences américaines dans les Balkans occidentaux. L’Allemagne incarne les intérêts américains. Le fait même qu’il y ait la deuxième plus grande base militaire américaine au Kosovo après celle de Ramstein en Allemagne en dit long ».

À la question de savoir s’il pensait que Kurti accepterait la création d’une communauté de villes à majorité serbe comme le prévoit l’accord de Bruxelles, Bystron a répondu qu’il ne se faisait aucune illusion au sujet de cette éventualité :
« Il ne le fera certainement pas, et il le montre dans les négociations. Kurti joue du coude avec la partie serbe. Les Albanais violent tous les accords et toutes les promesses qu’ils ont faites. Ils n’adhèrent à rien. Ils profitent de la situation pour gagner du temps ».

Bystron affirme que les Serbes du Kosovo sont la population la plus menacée d’Europe. « Ils vivent dans une partie de leur pays occupée militairement. C’est une centaine de milliers de Serbes qui sont pris en otage », souligne le député allemand.
Ce dernier a répondu par la négative lorsqu’on lui a demandé si l’armée allemande, la Bundeswehr, devait envoyer davantage de troupes à la Force de sécurité au Kosovo (KFOR). En outre, il estime que  » l’Allemagne devrait se rendre compte que l’expérience du Kosovo est un échec total et annuler la reconnaissance de ce territoire. Cette Allemagne devrait également se rendre compte que non seulement le bombardement de la République fédérale de Yougoslavie en 1999 était une violation du droit international, qui a détruit l’intégrité territoriale d’un pays, mais elle devrait également réaliser que ce fut une énorme erreur de reconnaître le Kosovo en tant qu’État, car celui-ci n’en est pas un. Le Kosovo est incapable de se maintenir et n’est qu’un protectorat de l’Union européenne et des États-Unis. L’Allemagne devrait retirer sa reconnaissance du Kosovo ».

En ce qui concerne l’avenir des Balkans occidentaux au sein de l’Union européenne, M. Bystron note que ces derniers disposent désormais d’alternatives et peuvent choisir leur propre voie.
Il souligne qu’il y a quelques années, l’adhésion à l’UE semblait être la seule perspective pour les Balkans occidentaux de connaître la prospérité économique avec des composantes sécuritaires et politiques, garantissant de bonnes conditions de vie à la population, mais les choses ont finalement bien changé.

« La situation géopolitique a changé et les habitants des Balkans occidentaux voient maintenant qu’il existe des alternatives à L’Union. Il s’agit principalement des pays du BRICS. Il existe des possibilités de coopération avec la Chine, la Russie et d’autres pays, y compris les pays arabes. Cela peut être un gage de réussite économique. L’équilibre s’est modifié et les habitants de la région des Balkans peuvent désormais choisir la voie qu’ils souhaitent emprunter. L’UE n’est plus la seule option », met-il en garde.

S’agissant des relations entre la Serbie et l’Allemagne, il a souligné qu’elles étaient traditionnellement bonnes, mais qu’elles étaient soumises à certaines contraintes, notamment en ce qui concerne la politique de la ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, sur la question du Kosovo.
Il reproche à Baerbock d’essayer, comme il le dit, de dicter aux pays comment ils doivent vivre et penser à partir d’une position hautaine. « Cela n’est bien perçu nulle part, y compris en Serbie », précise-t-il.

« Je dirais que la Serbie et l’Allemagne ont de bonnes relations, traditionnelles. Ces relations sont légèrement alourdies par la ministre des affaires étrangères ‘verte’ qui ridiculise l’Allemagne dans le monde entier et qui n’est pas non plus populaire en Allemagne, car elle ne représente pas les intérêts du pays mais veut imposer son idéologie verte », déclare le politicien sur Kosovo Online.
En outre, il note que la question du Kosovo pèse sur les relations de l’Allemagne avec la Serbie parce que Berlin encourage de manière déraisonnable l’entrée du Kosovo dans les organisations internationales, y compris l’entrée récente au Conseil de l’Europe et aux Nations unies. « Cette pression est absolument contre-productive », estime M. Bystron.

D’autre part son parti gagne en popularité parmi les citoyens allemands, et lorsqu’on lui a demandé s’il voyait la possibilité pour l’AfD d’avoir un chancelier dans cinq à dix ans, M. Bystron a rappelé que la dirigeante du parti, Alice Weidel, avait déclaré à plusieurs reprises qu’elle accepterait volontiers d’exercer cette fonction.

Il est vrai que les sondages actuels montrent que l’AfD est le deuxième parti le plus puissant en Allemagne, et des recherches sur les élections au Parlement européen indiquent même qu’il s’agit de la force politique la plus influente.
En outre, dans les Länder de l’est, selon les sondages d’opinion, l’AfD est déjà le parti le plus influent, et les élections à venir dans les prochains mois ou les deux prochaines années seront cruciales.

« Voyons comment nous procéderont pour sortir de cette impasse. Peut-être qu’une prochaine fois vous pourrez interviewer la chancelière allemande, Alice Weidel », a conclu Petr Bystron avec optimisme.

Entretien de Petr Bystron pour Kosovo Online, traduit de l’anglais par Nicolas Faure
15/11/2023

Source : https://www.kosovo-online.com/en/news/politics/bystron-serbs-kosovo-hostages-germany-should-withdraw-recognition-5-11-2023*

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