Ne mélangeons pas les genres, encore que les fondements des crises de Gaza et de l’Ukraine se retrouvent avec des sources communes, organisation du chaos, mise en place d’une pauvreté généralisée, bombardements violents et répétés des populations civiles… ; tout converge vers une mondialisation impérialiste, impudente et dominante.
Polémia a reçu de plusieurs contributeurs et correspondants un nombre certain d’articles qui nous ont paru intéressants de réunir en un dossier, sous forme de cinq publications.
C’est Ivan Blot qui ouvre ce dossier avec une analyse aristotélicienne, atypique et néanmoins intéressante, comme quoi la civilisation antique demeure toujours un des moteurs de notre société (première publication). Suivrons les dix questions posées à Kiev par le ministère de la Défense russe laissées toujours sans réponse à ce jour (deuxième publication), puis de nouveaux éléments fournis par ce même ministère (troisième publication), la présentation d’une nouvelle piste sur l’arme destructrice lancée contre l’avion de Malaysia Airlines (quatrième publication) et enfin, pour clôturer et conclure, une tribune de Jean-Jacques Rousseau avec son Nous sommes le Donbass (cinquième et dernière publication).
Voici donc la deuxième publication
Polémia
Les responsabilités du crash de l’avion de Malaysia Airlines
La catastrophe aérienne du 17 juillet dernier, survenue en Ukraine, provoque de la part des États-Unis et tout particulièrement du président Obama, suivi par les européens, des accusations virulentes contre la Russie et le président Poutine. Or à ce jour, aucun indice sérieux ne semble encore être connu pour identifier concrètement les origines, armes et auteur, de cette catastrophe. Ivan Blot nous livre une analyse aristotélicienne.
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On a bien tort de mépriser les enseignements des grands maitres de l’Antiquité grecque. Ainsi, le philosophe Aristote explique que pour comprendre un phénomène humain, il faut rechercher les quatre causes de ce phénomène, qu’il appelle la cause matérielle (technique), la cause formelle (les lois), la cause motrice (les hommes) et la cause finale (les motivations).
Si l’on applique cette grille d’analyse aux quatre causes du crash aéronautique en Ukraine, on obtient les résultats qui suivent :
Cause matérielle : il semble que ce soit un missile Buk qui ait abattu l’avion. Les experts s’accordent à dire que manier un tel missile n’est pas évident : les autonomistes ukrainiens n’ont pas cette capacité. Les deux armées régulières russes et ukrainienne l’ont. Comme le missile est parti du sol ukrainien, seule l’armée ukrainienne peut être alors suspectée.
Cause formelle : un quart des compagnies refusaient de suivre cette ligne de vol en raison du danger provoqué par la guerre. Le gouvernement ukrainien avait relevé le niveau où les avions devaient voler. Ce niveau s’est révélé insuffisant : il y a là une négligence indiscutable du gouvernement ukrainien. Cette responsabilité est partagée avec les compagnies qui n’ont pas détourné les vols de leur avion par esprit de lucre (consommer moins de carburant).
Cause motrice : les hommes. On ne sait pas pour l’instant qui a donné l’ordre de tirer. La seule chose certaine est que ce n’est pas l’armée régulière russe qui n’est pas stationnée dans la zone probable de départ du missile. Un contrôleur aérien de Kiev, sous pseudonyme, dit qu’il s’agit du commandement ukrainien mais cette déclaration doit être examinée. On n’a pas de preuves véritables.
Cause finale : cet accident n’a eu lieu que parce qu’il y a la guerre en Ukraine de l’est. Qui a voulu cette guerre sinon le gouvernement de Kiev ? Les habitants de Donets et de Lougansk voulaient qu’on les autorise à faire des référendums comme en Crimée pour décider de leur destin. Ils ont fait ces référendums avec les moyens du bord. La réponse de Kiev a été de les attaquer avec des chars et des hélicoptères ! La charte de l’ONU reconnait pourtant le droit des peuples à l’autodétermination. Mais la démocratie n’est pas le fort de ce gouvernement issu d’un putsch. La force, toujours la force !
Conclusion : notre examen montre clairement que Kiev a de grosses responsabilités dans ce crash aérien, comme l’a dit le président Poutine. L’Amérique, une fois de plus, n’a que faire de la vérité et elle accuse la Russie avant la conclusion de l’enquête. Pourtant, elle devrait se souvenir du croiseur américain Vincennes qui en 1988 avait abattu le 3 juillet 1988 un avion d’Iran Air (vol 655) avec un missile faisant 290 morts : à l’époque, les USA ne se sont même pas excusés. Mais la Cour internationale de Justice les a condamnés à une forte amende de 131,8 millions de dollars en 1996. Ce type de comportement porte un nom en anglais : « rogue state » (État voyou) ! Mais les USA qui appliquent ce qualificatif aux autres ne se l’appliquent pas eux-mêmes : c’est le double standard de la mentalité pharisienne qui semble dominer chez eux.
Ivan Blot
20/072014
Voir à la suite
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