Michel Geoffroy, essayiste.
♦ Question : Combien faudra-t-il de victimes d’attentats terroristes islamistes dans notre pays pour que les Français se réveillent ? Dans l’état actuel des choses on ne connaît pas de réponse à cette interrogation.
La majorité des Français préfère allumer des bougies, déposer des gerbes ou mettre un petit drapeau tricolore à leurs fenêtres (1). Il paraît même que prendre un pot à une terrasse de café serait désormais un acte de résistance bobo…
Les Français dans leur ensemble ne réclament pas vengeance ; ils ne se révoltent pas. Ils acceptent tout. Ils préparent déjà leur soumission. Seule une petite minorité, comme toujours dans l’histoire, ne s’y résout pas.
Les Français gobent tout
Chaque attentat islamiste voit les médias de propagande déverser leurs mensonges habituels destinés à excuser par avance les terroristes et à justifier l’inefficacité du pouvoir : c’étaient des « isolés » ou des « déséquilibrés », qui se sont « radicalisés », les pauvres : donc « pas d’amalgame » ! Mais la majorité des Français ne réagit pas : ils continuent de passer 4 heures par jour en moyenne devant les téléviseurs à ingurgiter ces inepties et de payer leur redevance télé sans sourciller.
Chaque attentat sert de nouveau prétexte à la restriction de la liberté des seuls Français autochtones : on ne compte plus les lois destinées, paraît-il, à lutter contre le terrorisme, mais en réalité à surveiller toujours plus la population qui n’a rien à se reprocher, à réduire ses possibilités d’utiliser de l’argent liquide, ou à l’empêcher de se défendre (2).
Toutes mesures manifestement inutiles, puisqu’on connaît la plupart des terroristes car ils ont commencé dans le banditisme et sont souvent « fichés S » : mais cela ne les empêche nullement d’acheter des kalachnikovs et de commettre leurs crimes.
Les Français ne descendent pas pour autant dans la rue pour réclamer la démission du ministre de l’Intérieur.
La France algérienne
Le gouvernement prolonge l’état d’urgence sans que personne ne s’en émeuve, sinon les figurants d’extrême gauche. Au train où vont les choses les élections présidentielles de 2017 se dérouleront donc sous l’œil des militaires, comme dans la plupart des pays africains.
Les Français trouvent manifestement normal de vivre comme au temps de la Guerre d’Algérie et de croiser dans les rues des femmes voilées et des militaires en armes, en attendant le prochain attentat que les barbouzes – qui chassent en priorité « l’extrême droite » (3) – ne sauront pas empêcher.
Valls a raison
Le premier ministre Manuel Valls déclare que désormais « les jeunes Français doivent s’habituer à vivre durablement avec la menace d’attentats » (4). Personne ne réagit à cet aveu cynique d’impuissance. Imagine-t-on un médecin dire à son patient : « Il faut vous habituer à vivre avec la maladie » ? Il perdrait rapidement sa clientèle…
Mais Manuel Valls a malheureusement raison à sa façon car la majorité des Français s’habitue à tout : au chômage de masse, à la corruption des politiciens, au saccage de leur environnement, à la repentance, à l’explosion de la délinquance et du fiscalisme, à la déconstruction de leur système social, à l’invasion migratoire ou à l’islamisation de leur pays.
Alors pourquoi ne s’habitueraient-ils pas aussi au terrorisme ?
Les Français sont sourds
Cela fait plus de 40 ans que la droite nationale met la France en garde contre les conséquences de l’immigration incontrôlée et du chaos étatsunien au Moyen-Orient ; ou contre l’Europe libre-échangiste et cosmopolite de Maastricht ; ou contre les dangers de l’atlantisme ; ou contre une classe politique corrompue car soumise à des intérêts étrangers.
Mais les Français dans leur majorité n’ont pas voulu entendre ces avertissements. Ils ont donné le pouvoir aux Chirac, Sarkozy et Hollande.
Nos concitoyens semblent se défouler dans les sondages : ils se déclarent alors contre l’immigration, contre la bureaucratie bruxelloise, contre le laxisme pénal, contre les impôts ou contre l’islamisation.
Mais aux élections ils s’empressent de voter en majorité pour… les politiciens qui font tout le contraire. Dans les sondages la cote de François Hollande est aujourd’hui catastrophique : mais gageons que s’il s’y prenait bien il pourrait être réélu en 2017 !
Les Français ne sont pas des Londoniens
Les Français ne sont pas stoïques comme les Londoniens pendant le Blitz des années 1940. Ils ne font pas preuve de courage et de résistance devant le terrorisme mais d’apathie, de légèreté et d’aveuglement.
Les Français sont en majorité apathiques parce qu’ils ont peur, non pas du terrorisme, mais par avance des efforts qu’il faudra faire pour inverser le processus de notre décadence ; des efforts qui menaceraient leur petit train-train : partir en vacances, pianoter sur leur portable et faire du vélo. Alors ils préfèrent déclarer forfait et feindre de croire les mensonges lénifiants du pouvoir.
La propagande ou la post-démocratie n’expliquent pas tout. Les Français, dans leur majorité, ont perdu leurs antiques vertus.
Mais…
Le réveil
Il ne faut pas se cacher que ceux qui se réveillent, ceux qui manifestent contre l’islamisation ou contre la GPA, ceux qui refusent ostensiblement de serrer la main du président de la République ou ceux qui sifflent et conspuent le premier ministre en déplacement à Nice après l’attentat, ne sont qu’une minorité.
Mais il ne sert à rien de le regretter : l’histoire est faite par les minorités conscientes, pas par les majorités apathiques. En France comme ailleurs.
Michel Geoffroy
18/07/2016
Notes :
- Encore qu’on fait cela aussi pour soutenir les Bleus lors de l’Euro de foot.
- On nous explique sans rire que l’Union européenne veut encore durcir la réglementation applicable aux… chasseurs.
- « Ce qui nous menace, c’est la montée des populismes » : François Hollande le 14 juillet 2016 (soit peu avant l’attentat islamiste de Nice).
- LeFigaro.fr du 23 janvier 2015.
Correspondance Polémia – 19/07/2016
Image : l’exécutif, énergique et fier de l’être !!!!!!!
(http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/ :« Serrer les coudes. Comme après chaque attentat, le trio Hollande-Valls-Cazeneuve a joué une partition bien connue : le Premier ministre multipliant les interventions pendant que le ministre de l’Intérieur donnait chaque jour des éléments sur l’enquête et le profil de l’auteur de l’attentat, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui se serait « radicalisé » subitement ces dernières semaines. En mars dernier, après l’attentat contre l’aéroport de Bruxelles, deux ministres belges (Intérieur et Justice) avaient remis leur démission au Premier ministre après des révélations sur des ratés dans la surveillance des kamikazes. Ici, le gouvernement se serre les coudes, dans une communication millimétrée. » 17/07/2016)