[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Période de vacances d’été 2017 – Pendant la période de vacances d’été, Polémia se met au repos du lundi 10 juillet au jeudi 31 août 2017. Voulant éviter à nos lecteurs tout assoupissement pendant ladite période, notre équipe a planifié un calendrier de mises en ligne d’articles déjà diffusés au cours des mois passés mais dont l’intérêt est toujours d’actualité et qui auraient pu échapper à certains d’entre eux…[/colored_box]
Introduction
Lors de la Troisième Journée d’étude de la réinformation, organisée par Polémia, le 16 octobre 2010, à Paris, Michel Geoffroy s’est attaché à analyser les failles du système mondialiste, condamné à disparaître comme a disparu le système communiste. Mais l’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas… pousser. Il faut donc apprendre à détecter les signaux faibles ce qui procède de la réinformation.
Par définition les signaux faibles ne figurent pas dans les gros titres des quotidiens et ne passent pas au « Journal de 20h ». Il faut donc apprendre à les découvrir car ils sont souvent cachés sous le fatras de « l’information » sidérante. En outre, les signes faibles ne bénéficient pas de l’effet d’orchestration, à la différence des faits politiquement corrects. Il faut donc une mise en perspective pour comprendre leur signification et leur dimension.
Pour une simplication de lecture, le texte de l’intervention de Michel Geoffroy sera présenté en cinq parties sous les titres suivants :
- Les trois murs du système mondialiste
- Les similitudes entre le système mondialiste et le système soviétique
- L’ébranlement du mur médiatique : apprendre à détecter les signaux faibles
- Les fissures du mur médiatique : la montée de nouvelles dissidences
- Les fissures du mur médiatique : l’apparition de nouvelles lignes de fracture sociale
1er Partie
Les trois murs du système mondialiste
La première partie de l’intervention de Michel Geoffroy est consacrée à la description des « trois murs » sur lesquels s’appuie le système mondialiste : le mur des intérêts économiques, le mur du politiquement correct, le mur médiatique.
Le Système qui s’est imposé dans les pays occidentaux s’appuie donc sur trois murs :
– le mur des intérêts économiques : c’est à dire celui des entreprises transnationales et des banques qui sont les seules vraies bénéficiaires du libre – échangisme mondialiste ;
– le mur du politiquement correct ;
– le mur médiatique : c’est le plus nouveau par rapport aux anciennes tyrannies car il se présente sous les apparences de la liberté, de la transparence et d’un bien de consommation.
Ces trois murs se renforcent mutuellement: ainsi l’appareil médiatique occidental, principal vecteur du politiquement correct, est largement de nos jours dans les mains des puissances d’argent.
On s’attachera plus particulièrement au mur médiatique.
Le mur médiatique est idéologique : il se présente sous les dehors de l’objectivité (de « l’information ») mais il véhicule une vue du monde particulière qui est celle de la super-classe dirigeante et qui s’articule autour des principaux tabous suivants:
- L’idéologie des droits de l’homme ;
- La promotion du déracinement et du cosmopolitisme c’est à dire de l’homme réduit à un atome social et sans obligations vis à vis de sa communauté ;
- L’égalitarisme et la négation des différences humaines ; Le libre échangisme mondialiste (et les bienfaits de la disparition des frontières et des Etats) ;
- La culpabilisation des européens.
Le mur médiatique repose sur un décalage entre le monde réel et celui qui est construit et idéalisé par l’appareil des médias c’est à dire des écrans. Au début (années 1990), ce décalage était relativement limité, mais aujourd’hui il s’est accentué.
Le monde des médias comme celui de la publicité est différent du monde réel.
Le mur médiatique est enfin un filtre qui présente positivement la mise en œuvre de cette idéologie, qui ne donne la parole qu’à ses partisans, qui passe sous silence ses effets déplaisants et qui diabolise ceux qui la contestent.
2e Partie
Les similitudes entre le système mondialiste et le système soviétique
Bien qu’il ait été mis en place après la chute du communisme en Europe, le Système présente un certain nombre de similitudes avec le système soviétique :
- une oligarchie dominante : la super classe mondiale ;
- une concentration des pouvoirs : politiques, économiques, culturels et médiatiques ;
- une idéologisation omniprésente de la réalité : au travers du filtre médiatique ;
- un système qui repose sur la contrainte (mais non physique) :
- la censure politiquement correcte des opinions, la réduction de la souveraineté des Etats ;
- la peur de perdre son emploi pour un nombre croissant d’occidentaux, c’est à dire la menace de la mort économique ;
- le développement du contrôle social au nom de la sécurité (« lutte contre le terrorisme ») ;
- la menace économique et militaire (ex. le chantage des multinationales en cas de second vote négatif des Islandais, faire revoter quand le résultat ne convient pas).
Un système utopique
La principale similitude tient au fait que ce système repose sur l’utopie.
L’accent mis sur la rationalité économique ne doit pas faire oublier que ce Système repose sur l’utopie (hérésie) du gouvernement mondial et de l’unification du genre humain : c’est-à-dire sur une dérivée de l’utopie égalitaire et comme telle condamnée par le mouvement de la vie et par l’épreuve des faits. Il repose aussi sur l’utopie du contrôle total (par une petite minorité éclairée: la super classe mondiale).
Au surplus l’utopie du système est incohérente entre ses différentes composantes, à la différence du marxisme qui était un bloc.
Exemples :
- elle prône la négation des races mais veut le métissage et elle reconnaît l’identité noire ;
- elle diabolise la promotion de l’identité européenne sous le nom de racisme, mais elle favorise tous les autres communautarismes ;
- elle adopte une attitude incohérente vis à vis de l’Islam : elle l’instrumente dans l’immigration comme moyen d’affaiblir les Européens (après l’avoir instrumenté contre l’Union Soviétique). Mais elle prétend aussi le combattre sous le nom d’intégrisme (alors que beaucoup de musulmans perçoivent la mise en cause de l’intégrisme avant tout comme une atteinte contre leur religion).
Enfin cette utopie est d’autant plus fragile qu’à la différence de l’URSS le Système ne peut se fonder sur des succès visibles (comme la victoire sur l’Allemagne, l’industrialisation, la puissance militaire, la sécurité sociale ou la conquête spatiale pour l’URSS) qui contribueraient à le conforter dans le cœur de la population.
Son seul succès est négatif : il découle justement de l’échec du communisme comme alternative au capitalisme (c’est la fin de l’histoire selon Fukuyama : le libéralisme vainqueur par KO).
Mais en fait le Système a hérité de l’abondance matérielle qui a été construite antérieurement à sa mise en place et fondée sur des principes différents du sien. En outre il ne peut pas vraiment la garantir dans la durée pour les Européens.
Parce qu’il repose sur l’utopie comme l’Union soviétique, le Système est condamné, comme elle, à disparaître. Le Mur médiatique tombera comme est tombé le mur de Berlin et pour les mêmes raisons : les réalités viendront à bout de l’idéologie !
Un système contredit par les faits
Le Système est donc susceptible d’être contredit en permanence par les faits, comme le marxisme.
Nous vivons justement dans une période où les promesses et les mensonges du Système apparaissent de plus en plus sous leur vrai jour. Nous vivons en effet aujourd’hui à l’âge des conséquences : c’est à dire de la découverte par le plus grand nombre des conséquences fatales, et surtout de plus en plus désagréables, des politiques qui ont été mises en œuvre au cours du dernier quart du XXème siècle dans le monde occidental et qui ont justement donné naissance au Système dans lequel nous vivons et dont les effets pervers apparaissent de plus en plus. C’est ce qu’en langage médiatique on nomme une « crise ».
L’âge des conséquences est donc l’âge des crises, c’est à dire la découverte des différentes impasses dans lesquelles on nous a conduits et dont nous ne pourrons plus sortir que dans la douleur et sans doute aussi dans l’affrontement. L’âge des crises est donc aussi l’âge de La violence qui vient, (Eric Pougin de La Maisonneuve, Général de division, Arléa, 1997), c’est à dire celui de l’histoire dont les occidentaux avaient oublié un peu vite le côté tragique et conflictuel.
Cinq impasses majeures qui sont aussi cinq crises :
- l’impasse de la dénatalité européenne ;
- l’impasse de l’immigration africaine et musulmane de peuplement en Europe ;
- l’impasse de la supranationalité européenne et de la prétendue gouvernance mondiale ;
- l’impasse du libre–échangisme mondialiste ;
- l’impasse de l’idéologie compassionnelle des droits de l’homme ; mais il y en d’autres !
L’âge des conséquences L’âge des conséquences (des « crises ») contribue donc à ébranler de plus en plus le mur médiatique sur lequel repose le Système.
Il est très difficile de lutter contre les croyances idéologiques car elles ne reposent pas sur la raison.
Les faits historiques et sociaux sont rarement perceptibles au plus grand nombre (qui se préoccupe avant tout du court terme).
Des échecs n’affaiblissent pas enfin immédiatement une idéologie : ils peuvent au contraire conduire
- à sa radicalisation : exemple l’échec de la doctrine de « l’intégration » des immigrés débouche sur « la discrimination positive » c’est à dire encore plus d’intégration ;
- au phénomène de la NEP (Nouvelle politique économique, un système économique établi par Lénine en 1921, NDLR) : admettre provisoirement une entorse au dogme pour survivre politiquement et continuer de plus belle ensuite.
C’est en réalité l’expérience personnelle contraire qui conduit à remettre en cause une idéologie, qui est une croyance : comme circuler en Trabant sur les autoroutes allemandes et se faire dépasser par les BMW et les Mercedes, conduit à douter de la supériorité du socialisme !
L’information existentielle dément l’information mimétique
Le discours dominant pouvait avoir une certaine crédibilité tant que ses effets collatéraux restaient d’une ampleur limitée (les chiffres de l’immigration, du chômage et de l’insécurité en 1981 sont sans commune mesure avec ceux d’aujourd’hui), tant que ceux qui les subissaient restaient peu nombreux au regard de la population et tant qu’il était possible d’occulter certains faits.
Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas : les commandements de l’idéologie dominante se trouvent contredits par l’expérience personnelle d’un nombre croissant de personnes.
Ainsi par exemple, la présentation compassionnelle de l’immigration, qui est le discours de l’oligarchie, est de plus en plus décalée par rapport à l’expérience personnelle des Européens de souche :
- il suffit de sortir dans les rues, de mener ses enfants à l’école publique, de fréquenter l’hôpital ou la sécurité sociale, d’aller dans une grande surface (produits hallal) ou de prendre les transports en commun pour mesurer la progression rapide de l’africanisation et de l’islamisation ;
- un nombre croissant de français ont donc le sentiment de ne plus vivre dans le même pays tout simplement parce que le nombre d’immigrés a cru très sensiblement (et bien au delà du discours officiel). Les violences et dégradation urbaines sont aussi plus visibles car tout simplement plus massives (ex émeutes du ramadan 2005). De même l’islam devient plus visible à mesure que la population musulmane augmente.
Ces expériences journalières frappent de contradiction l’idéologie compassionnelle de l’immigration ; elles montrent :
- qu’il y de plus en plus d’endroits où les « minorités » sont en majorité ; – que toutes les personnes d’origine immigrée ne sont pas animées d’un amour sans borne pour la France et les Français ;
- que des Noirs revendiquent dans l’espace public leur négritude (CRAN) et que les musulmans leur islam, au lieu de chercher à se fondre dans l’identité française.
Il s’agit là d’un phénomène de longue durée: il y a accumulation de perceptions qui finissent par créer une conviction contraire au dogme dominant.
3e Partie
L’ébranlement du mur médiatique :
apprendre à détecter les signaux faibles
L’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas … pousser
L’ébranlement du mur médiatique produit pour le moment des « signaux faibles » Il s’agit encore de « signaux faibles », parce qu’ils sont soit
– dénaturés par le système médiatique quand ils ne sont pas purement et simplement censurés
– les prodromes d’un mouvement qui va s’amplifier. Ce n’est souvent que rétroactivement que l’on peut se rendre compte de leur existence et de leur importance. Car l’histoire est comme l’herbe : on ne la voit pas pousser…
Mais néanmoins ces signaux sont visibles et audibles pour peu qu’on s’efforce de les détecter. Tenter de repérer les signaux faibles procède de la réinformation.
Apprendre à détecter les signaux faibles:
Par définition les signaux faibles ne figurent pas dans les gros titres des quotidiens et ne passent pas au « journal de 20h ». Il faut donc apprendre à les découvrir car ils sont souvent cachés sous le fatras de « l’information » sidérante.
Quelques suggestions
a) Diversifier au maximum les sources d’information :
Comme ces faits sont en général occultés ou dénaturés dans les médias nationaux (qui suivent la ligne fixée par la dépêche de l’AFP et les journaux radiophoniques du matin, qui sont chargés de donner le ton chaque jour), on ne peut les trouver qu’en multipliant les sources.
Exemples :
- Internet : d’après le MRAP le site Fde souche est plus fréquenté que les sites du PS et de l’UMP (Le Monde du 10/3/2010). Voir aussi dans l’affaire Bettencourt le rôle joué par internet (Mediapart) dans la diffusion de certains documents mis en ligne ;
- Les médias étrangers, en général moins censurés qu’en France ;
- Les médias professionnels/ spécialisés, parfois plus prolixes sur certains faits occultés.
b) Apprendre à lire les entrefilets :
C’est généralement là que se trouvent les signaux faibles, puisque ceux ci ne figurent pas dans les gros titres.
Ils comportent souvent des informations intéressantes, en particulier quand elles sont l’écho d’informations étrangères (se reporter alors aux sources qui sont citées dans la dépêche).
On peut se hasarder d’ailleurs à une loi plus générale : la qualité de l’information écrite est inversement proportionnelle à sa longueur.
Souvent certains faits intéressants sont volontairement noyés en effet dans des commentaires longs et contradictoires (c’est d’ailleurs une technique de désinformation). Dans le domaine audio-visuel c’est plutôt la loi inverse qui s’applique : plus c’est court plus le risque de déformation est grand (images choc, interview coupées, petites phrases etc.)
c) Savoir utiliser la boussole à indiquer le sud :
Certaines informations doivent en effet être lues à l’envers pour trouver la vérité, comme en Union soviétique ! Cela implique de savoir décoder le langage médiatique ;
Exemples :
- un vocabulaire dévalorisant/inquiétant pour désigner un mouvement, une manifestation ou des idées (populiste, xénophobe, islamophobe, raciste, extrémiste, ultra nationaliste, dangereux, dérapage, tollé, etc…). Ce vocabulaire signifie au contraire que ces idées/mouvements/actions ne sont pas extrémistes mais populaires; c’est à dire qu’ils rencontrent un écho certain dans la population autochtone. Il s’agit de faits dénaturés par le système médiatique pour leur donner une autre signification plus conforme à l’idéologie dominante : en général leur polarité est donc inversée puisque le système repose sur le renversement des valeurs.
- a contrario, quand la tonalité est positive, c’est vraisemblablement qu’on est en présence de comportements ou d’idées politiquement corrects : ce sont donc des informationssuspectes (mises en scène) ; Exemple : la façon très souvent positive dont les délits commis par des personnes d’origine immigrée ou de religion musulmane sont généralement traités dans les médias (pour qu’ils restent toujours dans le statut de victime) ; en fait ces informations respectent un code médiatique que l’on peut aisément décrypter ;
- idem quand les médias mettent en scène des informations sur un mode spectaculaire/émotionnel. Exemple : David Pujadas recommandant sur France 2 d’écarter les enfants lors de la diffusion d’un reportage censé représenter la répression en Iran par de… fausses images du Honduras en décembre 2009) ; c’est le signe d’un emballement médiatique, c’est à dire en général d’une manipulation
d) Savoir détecter les faits qui n’en sont pas
Dire que Nicolas Sarkozy « veut » ceci ou cela, c’est une intention qui n’est pas une action ; une action ne produit pas nécessairement le résultat escompté ou ne débouche pas nécessairement
Exemples :
- une loi peut ne pas être appliquée (s’il n’y a pas de décret, ou de circulaire) ;
- voir aussi la promotion bruyante des Etats généraux et Assises les plus divers qui, en général, ne conduisent à aucune révolution… ;
- la mise en scène de la volition gouvernementale doit se lire en creux : il y a donc bien une « crise » (que l’on ne parvient pas à résoudre) de l’insécurité, du chômage, de la précarité, de l’immigration etc.
e) Mettre les faits en perspective
Il suffit d’un papier et d’un crayon (ou d’un micro ordinateur !)
Le système médiatique repose sur la succession incessante des informations et l’orchestration du spectaculaire à court terme. C’est en faisant un arrêt sur image à chaque fois et des comparaisons temporelles que l’on voit apparaître des choses que le système veut cacher. Car le système use de la méthode de « la grenouille ébouillantée ». Les signes faibles ne bénéficient pas en outre de l’effet d’orchestration, à la différence des faits politiquement corrects : il faut donc une mise en perspective pour comprendre leur signification et leur dimension
Exemples :
- la mise en perspective des chiffres : les chiffres successifs des prévisions de croissance revus à la baisse montrent la dégradation de la conjoncture ou la succession des crises « maîtrisées », les bons résultats en matière de sécurité ou les chiffres d’expulsions… un mois donné ;
- la mise en perspective des mots ; voir, par exemple, la façon dont on rend compte du terrorisme islamique en Russie et en Occident ou, plus simplement les commentaires sur le chômage : « le chômage reculera dans les semaines ou les mois qui viennent » ( N.Sarkozy, Les Échos du 26/01/2010), « le chômage va continuer d’augmenter au moins jusqu’à mi-2010 » (F.Fillon le BQ du 26/02/2010), « pas de baisse du chômage avant 2012 selon pôle emploi » (Les Échos du 24/03/2010) ;
- la mise en perspective des données : c’est elle qui permet de se rendre compte du renforcement permanent de l’arsenal répressif en France depuis 20 ans.
Cette mise en perspective permet :
– de mettre en lumière des évolutions ;
– de faire apparaître des contradictions dans le discours dominant (c’est donc le signe d’un malaise au sein du Système).
4e Partie
Les fissures du mur médiatique :
la montée de nouvelles dissidences
La dissidence « passive »
Il s’agit de signes « passifs », puisque ces manifestations de dissidence n’ont pas réussi à infléchir durablement le système pour le moment, même si elles traduisent une évolution en profondeur de l’opinion. C’était la plus ancienne forme de dissidence :
– le vote pour les mouvements et partis qualifiés de « populistes », d’ « extrême-droite », donc de partis qui se posent en rupture avec le système : il concerne désormais la plupart des pays européens, avec des résultats tangibles au plan municipal ou provincial (exemple à Vienne avec 27% pour le FPÖ lors des élections du 10/10/10, soit plus 12 points par rapport à 2005) ;
– la progression de l’abstention aux élections (exemple les élections européennes où le taux d’abstention est passé de 39 à 57% en 30 ans)
– le décalage entre les opinions exprimées dans les sondages et les positions de la super-classe dirigeante (« majorité silencieuse) (2)
La dissidence « active »
Le fait nouveau est que la dissidence passive cède de plus en plus la place à des manifestations plus « actives » désormais.
D’abord les partis populistes finissent par exercer une influence politique directe au plan national: c’est par exemple le cas au Pays Bas, après l’Italie (intégration de la Ligue du nord et de l’alliance nationale dans Forza italia) ; au Danemark avec une participation au gouvernement libéral conservateur; en Suède où la présence de « l’extrême droite » empêche la droite institutionnelle de constituer une majorité sans elle (ou alors avec la gauche).
Ensuite, on assiste à les actes de révolte populaire directe contre l’établissement politique qui se multiplient :
Exemples :
- les manifestations pro-vie en France (censurées par les médias) ;
- les apéros saucisson en France (réprimés….) ;
- la révolte des habitants de Stuttgart contre les projets de reconstruction de la gare ou de modification de la durée de la scolarité dans le primaire ;
- la votation suisse contre les minarets de novembre 2009 ;
- la mobilisation contre la construction d’une mosquée au « ground zero » à New york (manifestations aussi contre la construction de mosquées en Allemagne) ;
- le mouvement des tea party aux Etats Unis qui bouscule autant les caciques du parti républicain que les démocrates
- la crise belge et le développement du discours séparatiste (concernait avant l’Europe du sud principalement)
- la montée des préoccupations écologistes traduit aussi en partie un phénomène de révolte populaire des primo-occupants contre le bouleversement de leur environnement : mais c’est d’ailleurs pourquoi elle a été récupérée en partie par le Système et instrumentée pour contrer le vote « populiste »
La revanche asymétrique des « petits » et des mal-pensants
Ce type de dissidence présente un certain nombre de caractères remarquables :
a) Auparavant ces phénomènes de dissidence étaient cantonnés à l’univers idéologique de la gauche et de l’extrême gauche (Exemples : les appels en faveur des immigrés en situation irrégulière, mouvements contestataires divers, squats etc.…). Le fait nouveau est qu’il exprime désormais des préoccupations dites « de droite » : identitaires, conservatrices, chrétiennes ou reprises à la « gauche », régionalistes et localistes (en Italie la Ligue du Nord ou en Belgique les partisans de la partition) ;
b) Dans beaucoup de ces cas il s’agit d’une mobilisation des autochtones ;
c) Elle prend l’établissement à contrepied car elle ne s’effectue pas sur le registre institutionnel habituel (syndical par exemple). Elle utilise aussi des outils nouveaux de mobilisation (internet, réunions surprises). En outre elle aboutit souvent à faire reculer les pouvoirs établis (qui en général se sont prononcés, eux, favorablement pour les projets contestés). Des résultats sont obtenus, malgré une mobilisation hostile des médias et d’une façon générale des pouvoirs institués, c’est à dire de l’oligarchie dominante ;
d) Cette contestation contribue à dépasser les classifications politiques traditionnelles ;
e) Il s’agit de la revanche asymétrique des petits contre le Système, de la périphérie contre le centre. On ne reviendra pas sur le fait que la mobilisation via internet a permis plusieurs fois de contourner le carcan médiatique et de faire reculer le Système en France (exemple : la nomination de Jean Sarkozy à l’EPAD ou les révélations sur l’affaire Betancourt) : cet outil asymétrique redonne donc du pouvoir et de l’initiative aux « petits » , aux exclus du système médiatique, à ceux qui sont en bas (cf. A Touraine : « Les grands mouvements qui peuvent changer notre vie collective viennent d’en bas ». Le Monde des 5 et 6 septembre 2010)
Voir aussi l’effet de la « menace » du pasteur Terry Jones de « brûler le coran » comme moyen de faire pression sur le gouvernement américain contre le projet de Mosquée à « Ground Zero » Ce sont les réponses à la super classe mondiale qui voulait au contraire révolutionner la société par le haut, grâce à la concentration de tous les pouvoirs ;
f) Ces réponses sont souvent associées à un discours « de classe » visant spécifiquement la nouvelle classe dirigeante qui ne comprend pas les préoccupations de la population autochtone et qui vit dans un monde privilégié ;
Exemples en France : la contestation du bling-bling et la mise en lumière des liens entre politiciens et affairistes ;
g) Elles ont tendance à se multiplier. Le caractère assez général de ces manifestations donne à penser qu’elles peuvent déboucher un jour sur un bouleversement politique durable
L’usure rapide de l’image des équipes politiques mises en place par le Système :
– Le cas emblématique de Nicolas.Sarkozy : une dégradation très rapide (2 ans ) et pour la première fois le Premier ministre a eu une image plus favorable que celle du président. Phénomène inconnu jusqu’à présent.
– L’usure de l’image du messie Obama (selon un sondage Gallup les républicains bénéficieraient d’un avantage de 10 points devant les démocrates aux prochaines législatives : un écart jamais vu à mi-mandat depuis 1942, Bulletin quotidien du 2/9/10).
– Le dégonflement de l’image du libéral-démocrate Nick Klegg en Angleterre (12% de sympathies en aout soit la moitié par rapport à celles des élections du 6 mai 2010 : Bulletin quotidien du 2/8/10)
Ces phénomènes expriment le fait que l’hyper médiatisation ne suffit plus à assurer le soutien de la population : ce qui veut dire que le spectacle ne suffit plus à contenir la réalité ; l’opinion est de plus en plus sensible aux faits .
La libération de la parole à l’encontre des commandements de l’idéologie dominante
Ce phénomène est remarquable car il touche les fondements idéologiques du Système et alors que ce dernier a mis en place ces dernières années un appareil répressif très développé : mais manifestement cela ne suffit plus. Bien sûr il est encore limité : tous les tabous ne sont pas remis en cause mais ce qui frappe, c’est le fait qu’il touche aussi des membres de l’oligarchie et non pas seulement des « extrémistes » déjà diabolisés par le système:
Exemples :
- Les propos de Eric Zemmour sur la délinquance des personnes d’origine étrangère (non sanctionné mais a failli l’être) ; voir aussi les propos de l’avocat général de la cour d’appel de Paris Philippe BILGER – également rappelé à l’ordre – (Bulletin quotidien du 26/3/10) ;
- Les propos du Préfet Girod de Langlade sur l’africanisation de l’aéroport de Roissy (sanctionné) ;
- Les propos du ministre de l’Intérieur sur la délinquance des « roms » ;
- Les propos de Thilo Sarrazin (de la Bundesbank) sur l’islamisation en Allemagne (sanctionné). Il a reçu de nombreuses manifestations de soutien : 18% des allemands déclarent être prêts à voter pour un parti dont il serait le chef (Les Echos du 6/910). Ses propos ont été repris en partie par la CSU de Bavière (Horst Seehofer, Le Monde du 12/10/10) ;
- Les récentes publications de M.Triballat sur l’immigration ;
- Les travaux de Hugues Lagrange (Le déni des cultures, éditeur : Seuil 16 septembre 2010, 350p..) qui note la sur-représentation des jeunes issus de l’Afrique sahélienne dans les affaires de délinquance
- Les propos du cardinal Kasper (l’aéroport de Londres donne le sentiment que l’on arrive dans un pays du tiers monde)
Ces propos montrent qu’il est de plus en plus difficile de cacher certaines réalités (exemple : la progression de l’immigration africaine), même les privilégiés les constatent !
5e Partie et Conclusion
Les fissures du mur médiatique :
l’apparition de nouvelles lignes de fracture sociale
La fracture jeunes/seniors :
Entre la France qui travaille et celle qui profite des transferts sociaux :
- les jeunes seront moins riches que leurs aînés du fait de la crise des systèmes de retraite et de la désindustrialisation ;
- les adultes de 25/54 ans assurent en France 79% des emplois, alors qu’ils représentent 41% de la population.
On mesure cette fracture dans les sondages : les seniors ont par exemple une opinion beaucoup plus positive de Nicolas Sarkozy que le reste de la population (ex. sondage IFOP/Paris match : 49% des français reconnaissent l’action du président en matière de lutte contre l’insécurité , mais 69 % des seniors : le Bulletin Quotidien du 9/9/2010). Même si sa bonne image chez les seniors tend à diminuer.
La fracture entre jeunes autochtones et jeunes allogènes
Exemples :
- les phénomènes d’émeutes et de violences contre les jeunes blancs (ex manif du CPE de mars 2006) ;
- la fracture entre les bénéficiaires de la discrimination positive et ses victimes ;
- les jeunes issus de l’immigration ont un taux d’activité inférieur à celui des jeunes autochtones.
cf. les sondages :
- la majorité des jeunes Italiens se déclarent hostiles aux étrangers (étude de la Chambre des députés Les Echos du 19/2/10);
- 54% des Russes soutiennent le slogan « la Russie aux Russes » (Sondage Levada AFP du 25/2/10);
- 45,8% des jeunes français de 18 à 29 ans expriment une forme d’hostilité envers les étrangers selon l’institut SWG (AFP du 18/2/10);
- les 16/18 ans ont voté à plus de 50% pour les partis populistes en Autriche en 2008.
Cela traduit le fait que les Européens de souche découvrent qu’ils sont en réalité les victimes et non les bénéficiaires du Système.
Le Système se heurte aussi à l’Islam qui est une religion qui produit des effets comparables à ceux d’une idéologie, car elle ignore la distinction entre le temporel et le spirituel. C’est aussi une religion à vocation universaliste mais qui repose sur des principes différents de ceux du Système. Le développement de l’immigration musulmane contribue ainsi à accentuer les oppositions au Système en Europe, car l’islamisation renouvelle la question de l’immigration.
On notera que ce virage de la jeunesse européenne est occulté par le Système qui continue de véhiculer une image « soixante-huitarde » et « touche pas à mon pote » des jeunes.
La paupérisation des classes moyennes salariées en Europe :
Le déclassement de la classe moyenne autochtone (phénomène déjà rencontré dans les pays anglo-saxons, alors que les « minorités » bénéficient d’une attention privilégiée de la part des pouvoirs publics) est encore plus ressenti dans les jeunes générations.
Car les riches sont devenus plus riches du fait de la mondialisation (par exemple, de 2004 à 2007 le nombre de personnes gagnant plus de 500 000€ a augmenté de 70% (Les Echos du 2/4/2010) et les « défavorisés » ont changé de nature : soit ils se sont enfermés dans des trappes d’inactivité, soit ce sont avant tout des immigrés extra-européens bénéficiaires de prestations sociales qui ne sont donc pas dutout « défavorisés ».
Il y a de nombreux signaux faibles de la paupérisation : la multiplication des magasins discount, les « petits pleins » aux stations-service, le déclassement relatif des enfants par rapport à leurs parents, l’accession à la propriété plus difficile, la progression du surendettement (+ 20% en 2 ans), les fermetures de commerces autochtones.
A relever également que dans un certain nombre de pays touchés par la crise financière les manifestations – souvent violentes – des victimes autochtones, contre les représentants de l’oligarchie ; c’est le cas de la Grèce, de l’Islande… (pourtant traditionnellement tranquille).
C’est le grand retournement par rapport à ce qui s’est produit dans la seconde partie du XXème siècle où l’éventail des revenus s’est réduit.
C’est aussi un signe manifeste de l’échec de l’oligarchie dominante à assurer l’abondance matérielle pour tous (comme le communisme n’a pu assurer le règne de l’égalité et le dépérissement de l’Etat).
Cet échec atteint le cœur du Système.
Conclusion
Aujourd’hui l’expérience directe du plus grand nombre montre :
- que l’adhésion au Système et à son idéologie est loin d’être totale dans les pays occidentaux. Cela veut dire que ceux qui s’opposent au Système ne sont plus des marginaux, mais une majorité en formation ;
- que le monde dans lequel nous vivons est loin d’être parfait Cela fait apparaître encore plus insupportable ou ridicule le « monde parallèle » du système médiatique ;
- que la super-lasse mondiale maîtrise de moins en moins la situation Cela veut dire qu’elle perd progressivement sa légitimité de classe super-compétente (son seul atout).
Ces différentes prises de conscience sont susceptibles d’avoir des effets politiques à long terme en Europe même s’il est difficile de prévoir quand le Système implosera ni quelle forme cela prendra.
Mais contrairement à ce que prétendent les historiens, les bouleversements politiques sont en général imprévisibles. Ce n’est qu’a posteriori que l’on reconstruit le caractère prétendument « inéluctable » des événements.
L’histoire est le lieu de l’imprévisible comme l’écrit Dominique Venner !
Michel Geoffroy
Troisième Journée d’étude de la réinformation
16/10/2010