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Les Chinois seraient-ils plus lucides sur l’état de la France que les Français eux-mêmes ?

Les Chinois seraient-ils plus lucides sur l’état de la France que les Français eux-mêmes ?

par | 18 janvier 2015 | Géopolitique

Les Chinois seraient-ils plus lucides sur l’état de la France que les Français eux-mêmes ?

Dans un éditorial, le Global Times, un des journaux du Parti communiste chinois, a jugé que ces marches à travers la France de millions de manifestants, « ne devraient guère produire de résultats significatifs ».

« Malgré son échelle impressionnante, poursuit le journal, la marche de Paris dimanche faisait songer à la mise sous antalgiques d’un malade gravement atteint ». Et le journal de poursuivre, « Quand le calme sera rétabli, si le magazine [Charlie Hebdo] maintient sa position sur l’islam, il mettra le gouvernement français en position difficile et deviendra un symbole du choc des civilisations ».

Des propos prémonitoires, puisque la publication le lendemain d’une caricature du prophète en « une » du journal satirique a de nouveau enflammé l’opinion publique musulmane. Téhéran a vivement critiqué l’initiative, jugeant la caricature « provocante » et « insultante ». En Égypte, l’Université Al‑Azhar, l’une des institutions les plus respectées de l’islam sunnite, qui avait exprimé sa sympathie pour l’hebdomadaire après la tuerie, a de son côté évoqué une nouvelle « provocation pour les musulmans ». À Alger, hier, une foule hystérique a défilé pour crier sa colère contre ce nouveau blasphème. Hier encore, des manifestants ont par ailleurs incendié le Centre culturel français de Zinder, la deuxième ville du Niger. La foule a mis le feu à trois églises catholiques et saccagé des commerces tenus par des chrétiens aux cris de « Charlie est le diable ! Que l’enfer engloutisse ceux qui soutiennent Charlie !».

La « marche républicaine », grande mise en scène de l’unité et de la solidarité des Français, n’a pas été avare de slogans festifs, ludiques et conviviaux, ni de grandes déclarations d’intention. « Terroriste, t’es foutu, la France est dans la rue », « On n’a pas peur » ou encore : « Nous sommes tous Charlie », ces mots d’ordre ont dû « terroriser les terroristes », n’en doutons pas. Si cette manifestation a été l’occasion d’une communion républicaine, impressionnante numériquement, elle laisse béant le problème des réponses à apporter au terrorisme, à l’islamisme et aux risques de fracture de la société française. Cette « grand‑messe sans conséquences opératoires » (dixit Philippe Bilger) risque donc de laisser un arrière‑goût d’inachevé aux plus lucides de nos compatriotes. Pour ceux d’entre nous dont la vision du monde s’inscrit dans l’histoire, ce troupeau bêlant en rappelle un autre, celui qui est allé acclamer Daladier à sa descente d’avion, Daladier de retour de Munich où il venait de signer les fameux accords. « Vive Daladier ! La paix est sauvée !». C’était un an tout juste avant le début de la 2e guerre mondiale.

La France « black‑blanc‑beur » ne semblait pas représentée dans toute sa trilogie, puisque l’on voyait surtout des babtous, des blancs dans le langage fleuri des banlieues. « Mais où est donc la diversité ? » a ironisé notre confrère FdeSouche. Pas tous Charlie, nos petits « jeunes » des banlieues, loin s’en faut… Lors d’une réunion mardi avec les recteurs d’académies, Najat Vallaud‑Belkacem a évoqué le chiffre d’une centaine d’établissements ayant rencontré, « des difficultés à faire respecter l’hommage aux victimes ».

Jeudi, sans donner de précisions, le ministère reconnaissait que ces estimations pourraient être largement dépassées. Les témoignages d’enseignants dépassés par la violence des réactions de leurs élèves abondent désormais sur les réseaux sociaux, où l’on recense déjà plus de 18 000 tweets en faveur des terroristes. Un phénomène de grande ampleur, qui va croissant, et que le pouvoir est dans l’incapacité matérielle de traiter.

En réponse à ces inquiétudes, le ministère de l’Education nationale devrait envoyer prochainement dans tous les établissements scolaires un « livret de la laïcité ». Une journaliste, Nathalie Saint‑Cricq, a déclaré lundi sur France 2 à propos de « ceux qui ne sont pas Charlie » : « Ce sont eux que nous devons repérer, traiter, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale »… Un programme très orwellien, mais irréaliste : les « non‑Charlie » sont maintenant légions. Et naturellement toujours deux poids deux mesures en ce qui concerne la liberté d’expression…

Dimanche, les « Je suis Charlie » défilaient par millions pour la liberté d’expression, mais combien ont dénoncé l’interpellation, mercredi, du polémiste Dieudonné. Ce dernier est accusé d’apologie de terrorisme, pour avoir écrit sur sa page Facebook : « Je me sens Charlie Coulibaly ». Est‑ce un humour si différent de celui de Charlie Hebdo ? Rappelons cette « une » du 10 octobre 2012 : « Merah, reviens, ils sont devenus fous !» Une « une » qui n’avait valu aucun ennui judiciaire au journal satirique.

« Charlie » et « Coulibaly » sont deux facettes d’un même nihilisme. L’une, la libertaire, est rigolarde, l’autre, l’islamiste, est sanguinolente. L’une nie l’esprit, quand l’autre empile les cadavres. Comme l’a montré Zemmour dans son Suicide de la France, la dérision a été une arme de destruction massive contre la France. Charlie Hebdo fut un vecteur essentiel de cette dilution des valeurs. Charlie a fait le lit de Coulibaly. Qu’il nous soit permis, pour notre part, de n’être ni « Charlie », ni « Coulibaly ».

Cinq millions d’exemplaires du torchon trotsko‑libertaire ont été imprimés. Mercredi matin, les kiosques ont été pris d’assaut. La pénurie d’exemplaires a donné lieu à de véritables scènes d’hystérie collective. Alors que l’hebdomadaire était en passe de mettre la clé sous la porte, le voilà durablement sauvé. Avec ce tirage record, des dons substantiels et jusqu’à 120 000 abonnements dans le monde entier, le journal est assuré d’un pactole d’au moins 10 millions d’euros. Les affaires reprennent…

Depuis le 7 janvier, l’identité « Charlie Hebdo = liberté d’expression » est ressassée à longueur d’antenne sur les plateaux télé. C’est se moquer du monde. Rappelons qu’en 1996, le journal avait lancé une pétition pour demander l’interdiction du Front National. En 2008, il avait exclu le dessinateur Siné qui avait eu l’audace — inouïe — d’ironiser sur le mariage de Jean Sarkozy et de l’héritière franco‑israélienne de l’enseigne Darty, en écrivant : « Il ira loin, ce petit ». Par ailleurs, Charlie Hebdo ne s’est pas privé de rajouter sa voix à la meute hurlante des anti‑Zemmour qui exigeait l’exclusion de l’essayiste d’i>Télé et de RTL.

Charlie Hebdo est décrit comme un parangon de l’anticonformisme. Parlons plutôt d’anarchisme d’État. Le journal, lourdement déficitaire, ne vivait en effet que sous perfusion d’argent public. Depuis l’attentat, c’est le quotidien anarcho‑bancaire Libération qui l’a recueilli dans ses locaux, et les médias du système lui servent la soupe tous les jours que Dieu fait. Un anticonformisme, on le voit, très consensuel… Quant aux chefs d’État, de gouvernements et d’organisations présents à la Marche républicaine, parlons d’un incroyable bal des faux‑culs. La LDH, la LICRA, la MRAP, SOS Racisme, l’Inter‑LGBT et autres ligues de vertu ont ainsi défilé, la larme à l’œil, dans les rues de Paris ce 11 janvier pour défendre, figurez‑vous, la liberté d’expression. On rappellera simplement que la France est à l’origine de 87 % des demandes mondiales de suppression de contenu reçues par Tweeter, essentiellement via l’officine homosexualiste Inter‑LGBT.

En matière de défense de la liberté d’expression, la présence — entre autres — du premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, ou encore du premier ministre israélien Netanyahou à la « Marche républicaine » relevait, elle aussi, du Grand Guignol. Petit détail amusant : en 2013, le ministre de l’Économie de l’État juif, également de la partie, s’est vanté: « d’avoir tué beaucoup d’Arabes dans sa vie, et qu’il n’y avait aucun problème à ça ». Mais bon, on ne va quand même pas s’arrêter à ces petits écarts de langage…

Le pompon, c’est évidemment la présence à cette Marche de l’UOIF, l’Union des organisations islamiques de France, alors qu’elle est classée organisation terroriste par l’Arabie saoudite et le Qatar, lesquels arment pourtant ostensiblement le terrorisme international. À ce propos, relevons une récente et très saine initiative des supporters du Sporting club de Bastia, le club de football de la ville, qui profitant de la présence du PSG ont déployé dans les tribunes du stade une banderole où l’on pouvait lire : « Le Qatar finance le PSG et… le terrorisme ». On se rappelle en effet que le Qatar a largement financé le front Al‑Nosra qui, avec le soutien de François Hollande, a semé le chaos et la mort en Syrie.

De son côté, interrogé sur les liens financiers entre la France et le Qatar, le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, qui défilait également à Paris dimanche pour « condamner le terrorisme », a nié que le Qatar ait pu financer le terrorisme, alors que différents rapports du département d’État américain montrent que les Qataris ont largement abondé le mouvement djihadiste en Irak et en Syrie. Pour couper court à toute discussion, le président de l’UMP a argué de sa supposée qualité de « défenseur de l’indépendance de la France ».

Terminons avec l’analyse que fait Aymeric Chauprade (*), le conseiller pour les questions internationales de Marine Le Pen, de la menace islamiste sur la France et l’Europe. Mercredi sur son site, Chauprade a mis en ligne une vidéo dans laquelle il précise ses positions sur l’islam. « La France est en guerre, affirme‑t‑il d’emblée. Elle n’est pas en guerre contre les musulmans, mais contre des musulmans ». L’eurodéputé Front National distingue deux islams : l’islam acclimaté par les États, les nations, par les cultures nationales, d’une part, et, d’autre part, l’islam qu’il qualifie de « global », l’islam qui est resté fidèle à ses fondements djihadiques et historiques. Cet islam‑là ne reconnaît pas les nations, qu’elles soient musulmanes ou non. Cet islam « global » s’appuie sur l’oumma, la communauté planétaire des croyants, veut restaurer le califat et établir la loi islamique, la charia, sur la terre entière. « C’est cet islam‑là qui nous fait la guerre, que nous le voulions ou non », assène Chauprade. « Évidemment que nous sommes en guerre, puisqu’ils l’ont décidé ».

« Nous en sommes là, affirme Chauprade, parce que l’idéologie mondialiste s’est attaquée aux souverainetés nationales. L’affaiblissement des Nations a profité à l’islam global qui, précisément, les nie. En cautionnant les guerres en Irak, en Libye, en affaiblissant le régime syrien et en isolant l’Iran, les gouvernements mondialistes UMPS portent, une lourde responsabilité dans la situation actuelle » constate l’eurodéputé. Une situation qui se caractérise, selon lui, par la conjonction d’une immigration extra européenne massive et le réveil de la conscience islamique de ces populations.

Les racines de la violence et du totalitarisme se trouvent dans l’islam même et dans ses textes sacrés, constate Chauprade. Le coran étant la parole incréée d’Allah, y changer une virgule est sacrilège. L’islam est donc, par essence, irréformable. Raconter une autre histoire aux Français, c’est leur mentir délibérément. Chauprade remarque qu’hélas, c’est ce à quoi s’emploient l’ensemble des forces politiques du Système et leurs médias aux ordres. Quand le président de la République en ouverture du premier forum international du monde arabe dit « L’islam est compatible avec la démocratie. », il trompe les Français et les musulmans. Tous les politologues, experts islamistes le disent.

Source : Bulletin de réinformation, R.C., 17/01/2015

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