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Le terrorisme islamiste, une menace révolutionnaire

Le terrorisme islamiste, une menace révolutionnaire
Le terrorisme islamiste, une menace révolutionnaire

Ivan Blot, haut fonctionnaire, écrivain.

♦ Conférence au Cercle Interallié le 30 mai 2016

 Pendant une dizaine d’années, j’ai eu à l’IGA (Inspection générale de l’administration) au ministère de l’Intérieur des missions portant sur la prévention du terrorisme. Mon livre, Le Terrorisme islamiste : une menace révolutionnaire, est une réflexion sur le phénomène de la révolution islamiste à partir d’études sociologiques approfondies renforcées par mon expérience professionnelle personnelle.

Ma thèse est que le terrorisme islamiste est la mise en œuvre d’une idéologie révolutionnaire nouvelle créée vers les années 1950, notamment par deux érudits : Al Mawdudi et Sayid Qutb. Al Mawdudi est un théologien pakistanais qui a notamment écrit en 1940 un livre significatif : La Croyance révolutionnaire de l’islam, une synthèse.


Une croyance révolutionnaire

Les islamistes qui dirigent la guerre sainte, le djihad, et qui ordonnent des attentats terroristes, ne sont pas originaux dans la mesure où la croyance révolutionnaire existe depuis toujours chez les êtres humains. Cette croyance peut s’appliquer à l’idéologie jacobine comme ce fut le cas sous la Terreur robespierriste, à l’idéologie marxiste comme ce fut le cas dans plusieurs pays notamment au Cambodge des Khmers rouges avec Pol Pot, ou à l’islam comme on le voit aujourd’hui.

L’histoire montre que l’islam ne prend pas toujours une forme révolutionnaire. Mais cette forme surgit de temps à autre dans son histoire et c’est alors qu’il devient terriblement meurtrier. La psychologie révolutionnaire a été fort bien étudiée par le grand penseur russe Fiodor Dostoïevski dans son livre Les Démons (ou Les Possédés) et aussi par le sociologue français Jules Monnerot, auteur de Sociologie du communisme. L’islam du XXe siècle.

Au préalable, je suggère de faire un peu d’anthropologie. Nous vivons dans ce domaine une ère de superstition, comme disait le prix Nobel Friedrich von Hayek. On croit naïvement, comme Jean-Jacques Rousseau, que l’homme est bon par nature et que c’est la société qui le pervertit et le rend méchant.

Or, l’homme n’est pas bon par nature. Il possède un triple cerveau : la partie la plus primitive, le paléo-cortex ou cerveau reptilien, dirige nos instincts de survie : la faim, la soif, la sexualité, l’agressivité dépendent largement de lui. C’est le dragon qui est maîtrisé par saint Georges dans l’iconographie chrétienne  et l’épithumia selon le philosophe Platon. Le deuxième cerveau contient aussi beaucoup d‘énergie mais il relève du monde des mammifères ; c’est la vie affective qui dépend de lui ; c’est le « cœur » dont parlent les pères de l’Eglise ou « le lion » selon Platon (le thymos). Enfin, il y a le néo-cortex propre à l’homme, qui guide la pensée abstraite et le langage, la raison (noos) selon Platon. Si les deux premiers cerveaux font alliance contre le troisième, on est dans la sauvagerie, caractéristique d’une foule meurtrière. Si le cerveau instinctif l’emporte, écrase le cerveau affectif et utilise la raison pour justifier ses mauvais instincts « par de bonnes raisons », on est dans le cas de figure de la barbarie. C’est le cas aussi du comportement révolutionnaire qui veut créer un homme nouveau par la violence la plus extrême : on a eu cela avec les « Enragés » sous la Révolution française (qui aimait couper les têtes comme les islamistes), les révolutionnaires bolcheviks en Russie ou les islamistes aujourd’hui, eux aussi coupeurs de têtes.

La civilisation est une troisième configuration où la raison et le cœur s’allient pour tenir en lisière le cerveau reptilien. C’est le seul cas de figure où la raison associée au cœur va protéger la dignité et la liberté de l’homme. Le barbare utilise la raison pour justifier l’action sécrétée par le cerveau reptilien. C’est pourquoi le discours rationnel n’a guère de prise sur les djihadistes terroristes. Le problème est que le cerveau rationnel ne mobilise pas d’énergies comparables à celles qui viennent des sentiments ou des instincts. Lorsque je posais le problème du recrutement de guerriers islamistes et terroristes dans la jeunesse, notamment des banlieues, on me répondait : on va leur enseigner les valeurs de la République et de la laïcité. Mais ce sont des valeurs froides. L’histoire montre que les êtres humains sont prêts à mourir pour leur famille, leur patrie ou leur Dieu mais non pour des principes abstraits.

Il faut donc opposer aux révolutionnaires islamistes des idéaux qui mobilisent l’affectivité comme le patriotisme ou l’idéal chrétien.

Dans mon livre Le Terrorisme islamiste : une menace révolutionnaire, je rappelle que le révolutionnaire n’a pas la même psychologie que l’homme traditionnel. Dostoïevski décrit cela de façon admirable dans Les Démons. La secte socialiste révolutionnaire veut mettre à sa tête Stavroguine parce qu’il est capable de tuer de sang-froid, « rationnellement ». C’est le propre du vrai révolutionnaire.

Le phénomène révolutionnaire se développe dans les populations déracinées qui ont perdu la foi dans leurs traditions. D’après la police française, 80% des convertis au djihad viennent de familles sans croyance religieuse. L’athéisme ou l’agnosticisme ne sont pas une protection contre la conversion à la violence révolutionnaire : d’ailleurs, Hitler ou Lénine ou Pol Pot avaient renié les religions traditionnelles. Voltaire, lorsqu’il dit que si les religions disparaissent au profit d’un vague déisme rationnel, il n’y aura plus de guerres et de persécutions sanglantes, s’est totalement trompé. Les guerres révolutionnaires sont au contraire les plus sanglantes et elles peuvent avoir des chefs sans religion traditionnelle : leurs idéologies se substituent à ces religions.

Comment l’islam révolutionnaire est-il né ? Toute idéologie révolutionnaire est le produit de penseurs radicaux. Pour l’islam révolutionnaire, les Marx et Lénine sont Al Mawdudi et Sayid Qutb.

La doctrine d’Al Qaida et de l’Etat islamique, doctrine de l’islam révolutionnaire

 Les fondateurs sont le Pakistanais Al Mawdudi et l’Egyptien Sayid Qutb. Le premier est né en 1903 et mort en 1979. Il est le premier islamiste du XXe siècle à prôner le retour au djihad guerrier pour réaliser une révolution islamiste intégrale. Né à Hyderabad (Inde), il traduit l’anglais en ourdou dès l’âge de 14 ans. En 1941, ce brillant universitaire fonde le parti religieux Jamaat Al Islami et, en 1947, il émigra au Pakistan pour y créer

,Al Mawdudi est un théologien pakistanais

Al Mawdudi est un théologien pakistanais

un Etat islamiste. Il est condamné à mort mais libéré en raison de la pression populaire en 1964. Pour lui, l’islam n’est pas une religion au sens traditionnel mais une foi totalitaire qui englobe la politique, l’économie, la science et la culture. Il faut faire une révolution islamique pour mettre en place la charia : rejeter la charia est rompre le contrat avec Dieu. Il faut donc faire une révolution islamique ; le mot « révolution » est en toutes lettres dans un de ses livres, pour établir un Etat islamique mondial qui doit tout engober (totalitarisme). Les ennemis sont inspirés par Satan.

Qutb ne le cède en rien en extrémisme. Né en 1906, il est pendu en 1966 sur ordre du régime de Nasser. Très jeune contestataire de l’islam traditionnel enseigné en Egypte, il est envoyé pour deux ans étudier la pédagogie en Amérique. Il revient violemment antioccidental et publie The America That I Have Seen. Il accuse les USA de soutenir Israël et d’être influencés par la musique primitive des Noirs mais il se dit en même temps choqué par le racisme. L’Amérique est un pays barbare sur le plan des relations humaines, sans spiritualité et proche des animaux. Il déteste l’individualisme et le matérialisme et prône un Etat universel islamiste fondé sur la charia. Le monde est dominé par l’ignorance (Jahiliyya), la licence et la barbarie. C’est une guerre entre Dieu et Satan et tout musulman digne de sa religion doit prendre les armes. Qutb a écrit une trentaine de volumes de commentaires du Coran (A l’ombre du Coran pendant ses séjours en prison notamment). Proche des Frères musulmans, il aide les officiers à renverser le roi mais se retourne ensuite contre Nasser. Celui-ci victime d’une tentative d’assassinat, le fait exécuter.

Les dirigeants d’Al Qaida reprennent l’idée politique que seul Dieu a le droit de légiférer. La démocratie veut donner ce pouvoir aux hommes, ce qui est une insulte à l’égard de Deu. Tous les chefs, Ben Laden, Al Zawahari, expliquent que la démocratie est une religion et qu’on ne peut avoir deux religions (Coran 109/6). Ce dernier écrit dans L’Allégeance et la rupture : l’allégeance envers les juifs et les chrétiens est un crime et les chefs criminels sont les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Abdallah Azzam, surnommé l’imam du Djihad, écrit dans Rejoins la caravane que la guerre sainte (Djihad) est obligatoire pour tout musulman et que le prophète a donné l’exemple en participant à 27 guerres et en combattant personnellement dans 9 d’entre elles. Il prône la souffrance et le martyre : « Une société islamique ne peut être fondée sans un mouvement qui ait grandi au feu de l’épreuve et dont les membres n’ont pas mûri dans la chaleur de l’affrontement.

Al Zarqawi dirigeait Al Qaida jusqu’à sa mort au combat en Irak. Il a influencé le chef actuel de l’Etat islamique Al Bagdadi. Il invoque le martyre et précise que la religion est plus précieuse que les personnes, les biens et les enfants. Tous ces chefs estiment que la base territoriale de l’islam est essentielle et sacrée. Un territoire devenu islamiste doit le rester toujours et peut donc faire l’objet de revendications de la part de l’Etat islamiste.

Un terrain favorable en Occident

 La doctrine islamiste estime que le combat est mondial. Outre le combat en terre d’islam, il faut aussi le porter par le terrorisme sur le reste de la planète. Tous les pays qui ont des minorités musulmanes sont déjà frappés, y compris la Chine ou l’Inde : c’est ce dernier pays qui a le plus d’attentats. Dans des pays comme la Pologne ou le Japon, il n’y a pas de musulmans et pas d’attentats. Le terroriste n’est efficace que s’il est dans le peuple comme un poisson dans l’eau, disait Mao Tsé-Toung.

Selon le philosophe Jean-François Mattéi, notre société est barbare intérieurement à cause de l’individualisme qui affaiblit la morale, la primauté de la raison qui est instrumentalisée par le cerveau reptilien, et l’atomisation des individus dans une société où le lien social s’affaiblit. Dans cette société sans normes solides où les principes juridiques détruisent le sentiment humain (formule de Schiller), le terrorisme va prospérer chez les jeunes sans repères.

Pire encore, une idéologie de la naïveté a tendance à nous désarmer contre l’ennemi. Cette idéologie comporte quatre éléments principaux : un angélisme suicidaire (pensons à ce tribunal norvégien qui condamne l’Etat pour mauvais traitement envers le nazi Breivik qui a tué 77 personnes avec une bombe et un fusil mitrailleur : en prison très confortable, il se plaint de l’isolement et de son accès insuffisant à Internet).

Cette idéologie de la naïveté est fondée sur un antiracisme compulsif qui fait par exemple, selon la police française, qu’on n’ose pas refuser l’embauche dans des centrales nucléaires à des personnels de sécurité d’origine immigrée, comme l’a montré l’exemple inquiétant de Doel en Belgique.

Elle se caractérise par une forme d’ivrognerie idéologique (la formule est de Dostoievski) où l’ivrogne ne voit plus la réalité mais réagit à des slogans préfabriqués comme « Pas d’amalgame ».

Elle a pour valeurs suprêmes les principes abstraits dérivés d’une interprétation dangereuse des droits de l’homme, idéologie qui justifie les dérives de l‘ego comme l’a montré l’affaire Ayaan Hirsi Ali. Cette femme députée néerlandaise a été menacée de mort et son ami van Gogh égorgé dans la rue à Amsterdam pour hostilité envers l’islam. Elle est alors protégée par la police au pied de son immeuble. Ses copropriétaires exigent son expulsion car la présence jour et nuit de la police est une atteinte à leurs droits de l’homme. La justice condamne la députée à quitter son logement par respect pour les droits de l’homme des copropriétaires !

Donc notre société matérialiste sans idéal et affectée par cette idéologie de la naïveté est une proie évidente pour les terroristes qui profitent de la complicité passive des habitants dans les quartiers peuplés d’immigrés. Le slogan « Pas d’amalgame » est stupide : bien sûr, tous les musulmans ne sont pas des terroristes ; mais entre les terroristes et les innocents, il y a toute une gradation dont le slogan « Pas d’amalgame » fait bon marché. L’hôtelier qui loue un logement à un terroriste sans lui-même militer quelque part est un complice passif au mieux et on ne peut pas mener d’action contre lui. Selon des sondages, 30% des musulmans britanniques approuvent le principe des attentats islamistes. Comme autrefois les communistes ou les nazis avaient leur cinquième colonne en France, agissant discrètement pour les mandants, on a un phénomène analogue avec les terroristes islamistes.

Le guerrier terroriste, un personnage séduisant

 Les jeunes convertis qui partent se former au Pakistan ou en Syrie sont séduits par le romantisme révolutionnaire de la guerre sainte, la Djihad. Face à ce romantisme de la violence, il ne faut pas croire qu’on va les dé-radicaliser avec des idées aussi froides et intellectuelles que la République ou la laïcité. Un sentiment n’est pas vaincu par un raisonnement mais par un sentiment contraire encore plus fort.

La menace est réelle. Le professeur Gilles Kepel, un des meilleurs connaisseurs de l’islamisme révolutionnaire, a écrit : « Daesh s’est infiltré par les réseaux sociaux au cœur de l’Europe pour la détruire en déclenchant une guerre civile entre ses citoyens et résidents musulmans et non musulmans ; car pour Daesh, soit on est musulman à leur manière, soit on mérite la mort » (Le Monde, 13 janvier 2015, page 20).

Cela correspond bien aux appels d’Al Souri, un autre intellectuel islamiste, dans son manuel de djihadisme de 1600 pages : Appel à la résistance islamique mondiale. On peut lire : « Il faut viser les enceintes de stade, les centres culturels, les concerts, multiplier les attentats moyens plutôt que de faire de très grandes opérations comme à New York. Le but est de créer du chaos et d’exploiter le chaos ». Dans un autre manuel, Gestion de la

Sayyid Qutb, poète, essayiste, et critique littéraire égyptien, …

Sayyid Qutb est poète, essayiste, et critique littéraire égyptien, …

barbarie, Abou Bakr Naji explique qu’il faut attaquer les Occidentaux et pas seulement les Etats musulmans. Il faut créer la discorde chez l’ennemi et utiliser les médias pour créer l’effroi. Les terroristes selon le sociologue Farhad Khosrokhavar sont de deux sortes à la base : il y a des jeunes de banlieue déclassés en conflit avec la société. Mais il y a aussi des jeunes de classe moyenne qui souffrent d’être dans un environnement sans idéal. L’islam leur donne un idéal et un sentiment d’utilité. Les révolutionnaires viennent de milieux déracinés. On ne voit pas de jeunes catholiques traditionalistes patriotes basculer dans le djihadisme. Les djihadistes vont trouver des complicités actives ou passives dans la masse immigrée. Le directeur de la DGSE (services secrets du ministère de la Défense) Patrick Calvar a avoué que dans la masse de réfugiés allant vers l’Allemagne après la déclaration imprudente de madame Merkel, il y avait de nombreux guerriers islamistes infiltrés qui ont en général de 18 à 29 ans.

On a trois catégories de pays face au djihad : les pays sans population musulmane, comme la Pologne, où le terrorisme islamiste, faute de complicité même passive, ne peut fonctionner ; ces pays sont hostiles à toute forme d’immigration musulmane. La deuxième catégorie est celle des pays infiltrés où la masse immigrée musulmane mal intégrée est importante : là est le vrai risque, non pas de prise du pouvoir par l’islam comme dans le roman de Houellebecq Soumission mais un risque de guerre civile comme ce fut le cas au Liban. La troisième catégorie est celle des pays musulmans « modérés » considérés comme trahissant l’islamisme authentique. En général, seules les autorités militaires arrivent à contrôler cela. La démocratie s’est révélée dans ces pays être un leurre. En Algérie les islamistes avaient gagné les élections et on les a mis en prison !

La réponse philosophique et politique

La réponse philosophique est contenue dans l’interview du chanteur Jesse Hughes du groupe Eagles of Death Metal qui a assisté au massacre terroriste du Bataclan. Il a été frappé par l’attitude des victimes « politiquement correctes » : ils avaient peur et ne cherchaient pas à se défendre. Seuls les policiers et les militaires avaient une attitude hostile face aux terroristes. Dehors, il a vu dans la rue des musulmans se réjouir de ce qui arrivait. Tout cela a été censuré dans les médias. Selon lui, les victimes étaient des gens habitués à la prospérité avec des idées pacifistes : incapacité

mentale totale à tenter même de s’échapper ou de se défendre.

Philosophiquement, notre société est très faible. Un homme qui ne croit en rien, qui se consacre au divertissement comme disait Pascal, qui n’a pas de racines, qui ne sait pas que la vie est un combat et qui n’a donc aucune éthique combattante ne peut pas se défendre. Pire, s’il est jeune sans repère, il peut se laisser convertir !

Pour que notre vie soit aussi une existence, il faut qu’elle ait un sens. La religion donne une mission sur terre, ce qui n’est pas donné par la seule laïcité ou des principes juridiques libéraux. La mission oblige à avoir une tenue, physique et morale, et la tenue rend apte à se défendre le cas échéant et à accomplir des exploits. La mission s’enracine dans l’héritage familial, national, culturel, civilisationnel. Telle est la leçon des philosophies existentielles de Pascal jusqu’à Heidegger. Ces philosophies s’articulent bien avec le culte des héros qui existait autrefois dans notre République, qu’il s’agisse de Jeanne d’Arc ou de Du Guesclin. La Russie enseigne à nouveau le culte des héros de son histoire nationale. Cela remplit le vide dans lequel peuvent se produire les conversions à l’islam révolutionnaire.

Politiquement, je propose les pistes suivantes :

1/  Il faut rétablir l’éducation à l’amour de la patrie fondé sur l’histoire de France comme on le faisait encore sous la Troisième République.

2/  Il faut enraciner la politique antiterroriste dans la démocratie par l’usage du référendum. On peut par référendum rétablir le service militaire, une majorité est favorable selon les sondages. L’exemple suisse montre que c’est possible, y compris financièrement.

3/  Il faut recréer une garde nationale afin d’armer nos concitoyens tout en donnant la formation morale et technique nécessaire. Les Américains ont des gardes nationales dans chaque Etat. La Russie vient d’en créer une avec notamment la mission de lutter contre le terrorisme et de mieux protéger la frontière. En France, elle fut créée, d’abord à Paris, sous le roi Louis XVI en 1789 et supprimée en 1871. Il n’est pas normal en France que seuls les éléments suspects des banlieues soient armés et que les citoyens soient démilitarisés et désarmés.

4/  Sur le plan de la lutte antiterroriste internationale, il faut faire participer la Russie au combat commun et rétablir la souveraineté de la France sur ses propres armées, ce qui n’interdit pas des alliances, bien entendu.

Finalement, ces propositions n’ont rien d’exceptionnel dans la tradition républicaine française. Lors de son discours à la Chambre des députés le 11 novembre 1918, Clemenceau a dit : « Grâce à nos militaires, la France hier soldat de Dieu, aujourd’hui soldat de l’humanité, sera toujours le soldat de l’idéal. »

L’amour de la patrie, la réintroduction du service militaire, la création d’une garde nationale, une grande alliance antiterroriste, tout cela est parfaitement conforme à la tradition de l’Histoire de France et à celle de la République. C’est une démocratisation de la lutte antiterroriste car si le terroriste circule dans le peuple comme un poisson dans l’eau, il fera des adeptes et la répression classique ne suffira pas. Face à un mouvement révolutionnaire, il faut opposer un idéal inverse, c’est ce que je propose aujourd’hui.

Ivan Blot
30 mai 2016

Voir aussi : APOPSIX Le sens du réel
http://apopsix.fr/catalogue/le-terrorisme-islamiste-une-menace-revolutionnaire–978-2-35979-110-5.html

Correspondance Polémia – 31/05/2016

Image : 1re de couverture, sur «Etat islamique»

 

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