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Le syndrome de Berlin

Le syndrome de Berlin

par | 28 décembre 2016 | Politique, Société

Le syndrome de Berlin

On a donc appris que l’auteur présumé de la « tuerie au camion » de Berlin était repéré depuis longtemps, considéré comme dangereux et susceptible de commettre des actes graves, que sa demande d’asile avait été rejetée, et qu’en raison d’une identité mal établie – puisqu’il en utilisait sept distinctes -, son expulsion vers son pays d’origine (la Tunisie) n’avait pu se faire. Par Christian Vanneste, ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre.

Tunis n’était pas pressé. Lui non plus, qui craignait qu’on l’y accueille mal. On connaissait l’asile des opposants politiques. On a maintenant celui des islamistes dangereux qui craignent davantage leur pays que cette Europe si hospitalière, cette proie si tentante, cette victime si accueillante qu’on peut s’y promener tranquille avant d’abattre quelques mécréants. Bref, l’individu était dans la nature, et il y est encore trois jours après le massacre. Un chauffeur routier polonais et onze Allemands ont perdu leur droit le plus sacré – celui de vivre – parce qu’on aura trop respecté le droit d’étrangers à passer nos frontières et à se balader à leur gré à l’intérieur de celles-ci.

Un homme raisonnable (ce qui exclut les juristes) doit se dire que le droit des malfaisants s’arrête là où commence le risque, le risque vital a fortiori, des citoyens honnêtes. Un étranger en situation irrégulière devrait être systématiquement placé en rétention administrative. La justice ne devrait même pas être concernée puisque le franchissement illégal de la frontière devrait exclure la possibilité de la saisir. Il est aberrant que le non-respect du droit puisse créer des droits pour l’individu qui ne les possédait pas auparavant ! L’expulsion vers le pays d’origine devrait être le seul objectif.

Bien sûr, la demande d’asile ouvre, elle, des droits, mais le demandeur devrait être en rétention pendant la durée de la procédure, et sans limite comme au Royaume-Uni.

Le nombre des pays dont la situation légitime la demande devrait être étroitement limité. Dans de nombreux cas, l’insécurité est relative à certaines régions. Les demandeurs doivent donc être renvoyés dans les zones qui sont sûres pour eux. Lorsque l’armée française est intervenue pour pacifier un pays et a subi des pertes dans ce but, les ressortissants du pays devraient être tenus d’y demeurer et exclus de l’asile en France.

La chancelière allemande a condensé en elle cette impuissance face à la menace terroriste que l’on pourrait nommer le syndrome de Berlin. On emploie volontiers le terme de sidération pour définir l’attitude des populations touchées par un attentat. Ce terme désigne ce blocage qui crée une distance affective par rapport à la douleur, qui paralyse les mécanismes de défense. La victime ou le témoin s’installent dans leur posture de victimes, tentantes pour un prédateur. Ils cultivent le fatalisme du « on n’y peut rien » et le repli sur un mode de vie à l’odeur de vin chaud. Rien de moins effrayant pour l’agresseur ! Mme Merkel a donné le ton avec un rare génie hypnotique. Elle a salué le professionnalisme de policiers qui n’ont rien empêché et semblent satisfaits d’avoir, après une erreur, identifié l’auteur…

Elle a célébré « le mode de vie » et l’État de droit, pour éviter de rappeler que l’objectif des islamistes est de viser à Berlin une fête chrétienne, comme ils avaient endeuillé, à Nice, une fête nationale. Elle a remercié le calme du peuple allemand qui oubliera l’attentat comme ils avait oublié les agressions commises le jour de l’An par les « migrants » auxquels il se croit obligé d’ouvrir les bras. En quelques mois, Angela Merkel avait récupéré une partie de sa popularité perdue à la suite de son aveuglement sur la Syrie et la question migratoire.

Le même cycle va-t-il se répéter ? La nation allemande vit sous le poids entretenu d’un passé tragique. L’Europe a, cependant, besoin qu’elle échappe au syndrome de Berlin et participe à la défense, non d’un mode de vie, mais d’une civilisation.

Christian Vanneste
Source : Boulevard Voltaire
26/12/2016

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