Par Paul Voltor, essayiste ♦ Tous ceux qui se présentent aux primaires ne veulent pas réellement être président de la République. Il faut le dire et redire.
Cela revient à extérioriser un renoncement en se lavant les mains d’abandonner la course, façon « Pilate ». Qu’il soit clair, c’est la situation gravissime du pays qui nous fait prendre conscience de la vanité des primaires, de leur caractère contraire non seulement à l’esprit de la cinquième République, mais contraire à l’esprit français par de là les siècles qui est de favoriser l’émergence de personnages singuliers, catalyseurs du génie français.
La France est dans une situation d’urgence et je ne voterai que pour celui dont je suis certain qu’il ressent lui-même l’urgence au même degré. Non seulement nous sommes en guerre, mais en plus nous importons à grande masse ceux qui veulent nous combattre, préparant dans le meilleur des cas, une guerre civile, et dans le pire des cas, un collapsus de la civilisation occidentale.
S’en remettre aux partis ?
Celui qui ose s’en remettre aux partis est forcément quelqu’un d’inconscient, qui ne ressent pas l’urgence de la situation. Il peut prendre le risque pour son pays de ne pas être élu à cause d’une simple campagne issue d’un camp, d’une coterie, d’une faction.
Quand on est l’homme de la situation, on ne prend pas ce risque. On n’imagine pas De Gaulle se prêter au jeu de primaires ou Jeanne d’Arc faire campagne pour l’élection de son souverain. Et Sarkozy ? Si Sarkozy avait conscience de la tragédie française, il se porterait immédiatement candidat sans se soumettre à ce cinéma d’appareil. Mais il faut dire que l’appareil, c’est lui, il faut dire qu’il est lui-même non pas un produit du système, mais le système incarné… Si seulement il écoutait parfois les discours qu’il prononce, notamment sur les corps intermédiaires, si seulement, il adhérait parfois à ce qu’il raconte…
De la démocratie plus de la démocratie
S’en remettre aux primaires, c’est ajouter de la démocratie à la démocratie, c’est-à-dire soustraire, multiplier deux négatifs et aboutir à une forme de dictature de l’opinion et donc des corps intermédiaires. Oser s’en remettre à l’arbitrage de la démocratie est déjà, en soi, la preuve d’une certaine forme de lâcheté. Quand on pense qu’il relève de la plus haute importance de se mettre au service de son pays et du peuple, on ne prend pas le risque de jouer.
La morale d’un coup d’état
Nous avions déjà, sans aucun fard, oser parler de la nécessité morale d’un coup d’état dans ces colonnes en interviewant Max Montgomery. Celui qui sera digne d’être élu président de la République, sera celui, qui au soir de la guerre civile, se saisira du pouvoir sans avoir rien d’autre comme légitimité que le jugement de l’Histoire et le sacrifice de sa personne.
Et si la France ne connait plus de grand soir, elle risque de ne plus connaître de grands hommes. La lente extinction de notre civilisation fait dire à tous : « jusqu’ici tout va bien. » Jusqu’ici, j’ai encore de l’argent pour partir en vacances, jusqu’ici, je rote encore dans ma mangeoire, jusqu’ici je peux encore me soumettre pour conserver ma place dans la société.
Que celui qui, comme le peuple, ressent l’urgence de la situation de notre pays, se lève et se saisisse du pouvoir sans le demander aux partis, aux médias et aux corps intermédiaires. La case primaire n’est qu’un prétexte pour ne pas incarner le destin d’une nation, ce n’est qu’un vulgaire faux fuyant.
Paul Voltor
9/10/2016
Les intertitres sont de la rédaction
Source : Mauvaise Nouvelle.fr
Correspondance Polémia – 19/10/2016
Image : Et en surplus, les prétendants de la droite.