Face au risque de « grand effacement » : l’impératif du « grand ressourcement » ! Pourquoi faudrait-il que notre civilisation soit réveillée ? Serait-elle à ce point endormie, en train peut-être de « se suicider », comme dit l’autre ? Que nous sommes endormis, en état de léthargie, que nos principes les plus profonds sont en proie à une déliquescence qui risque de nous faire disparaître en tant que civilisation : voilà ce que pense Dominique Venner – c’est là, d’ailleurs, la raison dernière pour laquelle il s’est sacrifié. Un texte de Javier Portella.
Mais voilà également, bien que développé sur un registre différent, le fond de la pensée d’un Éric Zemmour. Ni lui ni Venner ne sont pourtant les seuls à tirer sur la sonnette d’alarme. C’est tout un courant de plus en plus large de pensée qui fait ainsi vaciller l’hégémonie culturelle… de la gauche, certes, mais de la droite aussi : de cette droite libérale, mondialiste, matérialiste et individualiste qui nous mène autant que « les forces du progrès » au déclin.
Or, ce qui au début n’était qu’une affaire d’intellectuels ne l’est plus. Les gens commencent à être réceptifs à un tel malaise ; davantage : à la sensibilité, à l’imaginaire que tout cela implique, même s’il faut rappeler que de tels changements ne se font jamais du jour au lendemain, même s’il est évident que rien n’est encore joué et que nous n’en sommes qu’au début d’un tel réveil.
C’est dans ce cadre qu’une nouvelle initiative vient d’être lancée. Elle s’appelle Institut Iliade pour la défense et le réveil de la civilisation européenne. L’initiative est doublement nouvelle : par le fond – par l’appel qui est lancé hors des vieilles ornières « droite-gauche » – et par la forme – par le recours, à travers une grande beauté, aux moyens les plus modernes de diffusion.
Un tel réveil implique deux choses. D’une part, la rupture avec ce monde qui, nous faisant sombrer dans la déchéance, nous oblige à presque tout innover, repenser, réinventer. Mais à tout repenser afin de nous ressourcer, d’autre part… dans la tradition. Une tradition qui n’implique, cependant, aucun retour à telle ou telle forme ancienne de la vie sociale, ou du pouvoir politique, ou de l’ordre des mœurs. « La tradition, comme le dit Dominique Venner, n’est pas le passé, mais ce qui ne passe pas ». La tradition est ce noyau intangible, permanent, fait de quelques grands principes dont la mise en forme prend, certes, des formes nouvelles, voire opposées, à travers les âges. Mais le noyau, lui, demeure. Ou s’il est ébranlé, si ses grands principes sont mis en échec – le sens de la communauté enracinée dans le temps, la famille (quelle qu’en soit l’organisation), la visée de l’excellence, la recherche de la beauté… –, c’est alors la civilisation elle-même qui se voit périr.
Afin de contrer un tel risque, l’Institut Iliade met en valeur trois grands principes constitutifs de notre tradition :
– la nature comme socle ;
– l’excellence comme but ;
– la beauté comme horizon.
L’Institut Iliade a été fondé sur le sommet du mont Olympe le 21 juin de cette année.
Javier Portella
Source : Boulevard Voltaire
20/12/2014