L’histoire est le lieu de l’inattendu, aimait à dire Dominique Venner. Il vient de le prouver par son suicide. Un geste redoutable et violent, accompli de son plein gré dans une cathédrale et pas n’importe laquelle, de surcroît. Un geste qui impose recueillement et respect pour lui et sa famille. Mais aussi réflexion. M.G.
Les suicides médiatiques
Des suicides, il y en a tous les jours, pour les motifs les plus divers et souvent sordides. Les études montrent même qu’il y en a de plus en plus, en particulier chez les jeunes Occidentaux, ce qui devrait quand même nous interpeller sur l’excellence de notre Etat. Le Système médiatique aime bien, à vrai dire, les suicides spectaculaires mais à condition qu’ils s’inscrivent dans de « bonnes causes » : la paix au Viet Nam, l’indépendance du Tibet ou les droits de l’homme en Syrie, par exemple. Il est aussi fasciné par les « djihadistes », qu’il présente faussement comme des kamikazes. L’oligarchie préconise même la « fin de vie » pour les vieux Européens comme moyen d’abréger les souffrances de la Sécurité sociale.
Mais on sent bien que le suicide de Dominique Venner revêt une tout autre signification.
Le retour du tragique
Il s’agit d’abord d’un suicide aristocratique en signe de protestation contre un monde décadent, contre une civilisation qui s’abandonne, contre une identité qu’on détruit.
Dominique Venner vient de réintroduire tragiquement la mort en politique. Cette mort que le Système s’efforce de bannir par tous les moyens car elle fait tache dans le paradis artificiel qu’elle prétend nous imposer. En outre, la mort conduit nécessairement chacun à s’interroger sur sa vie, ce dont le Système ne veut surtout pas.
Le Système veut nous faire croire, au contraire, que rien ne vaut de perdre la vie : il enseigne cette morale d’esclaves tous les jours à nos enfants, future ressource humaine docile. Plutôt consommateurs que morts ! Il nous cache aussi que seuls les Occidentaux domestiqués croient à cette idéologie cynique mais pas le reste de l’humanité.
Le suicide de Dominique Venner montre qu’il y a des choses plus importantes que la vie individuelle, fût-elle brillante et déjà bien remplie. Une leçon que les Français avaient oubliée.
La révolte qui vient
D’après le message qu’il a laissé, on comprend ensuite que Dominique Venner voulait aussi que sa mort fût un commencement et non pas une triste fin.
Il ne se suicide pas comme un enfant gâté et frustré. Son acte ne dévoile pas le néant d’un monde vétuste et sans joie. Ce suicide ne marque pas le désespoir mais la révolte.
Il s’inscrit dans un mouvement que l’on voit poindre de tous côtés : coupure croissante entre le pays réel et le pays légal, défiance vis-à-vis de l’oligarchie économique, médiatique et politique qui atteint des proportions inégalées sous la Ve République, implosion des partis, réactions populaires contre le mariage des homosexuels, fronde des intellectuels contre le politiquement correct, réactions spontanées de certains de nos concitoyens contre l’insécurité. Le Système, malgré ses CRS et ses médias, craque de toute part.
Une lutte à mort
Le geste de Dominique Venner montre enfin à ceux qui ne l’auraient pas encore compris que la lutte contre le Système, ses œuvres et ses pompes est une lutte à mort. Tout simplement parce que le Système veut notre mort. Car il perçoit les peuples non comme une fin mais comme un obstacle. Il cherche à détruire toutes les identités, toutes les cultures afin de réduire l’humanité à son plus petit dénominateur commun. Il considère avec mépris « l’exception française », que bientôt il pourra éradiquer complètement. Comme l’a montré la loi sur le mariage homosexuel, rien ne trouve grâce à ses yeux : car tout doit disparaître dans le grand néant du marché mondial.
Dominique Venner montre par son geste tragique qu’il n’y a plus de place pour la neutralité dans cette lutte à mort.
Le 21 mai, une page de notre histoire vient de se tourner. L’oligarchie ne s’y trompe pas : elle éprouve le besoin de salir le geste et la personne de Dominique Venner car elle sent le sol se dérober sous ses pieds.
Homme de courage, de réflexion et de convictions, Dominique Venner a choisi de mourir pour que notre peuple se réveille et reprenne son destin entre ses mains.
Honneur au héros ! Honneur au martyr ! Soyons dignes de son sacrifice !
Michel Geoffroy
23/05/2013
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