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Le pape François et l’Église cathodique

Le pape François et l’Église cathodique

par | 26 avril 2025 | Société

Le pape François et l’Église cathodique

Les médias audiovisuels dominants sont par leur nature idéologique antimonarchiques et anticatholiques. À une réserve près : quand la reine d’Angleterre meurt ou quand un pape décède. Ils sont alors les plus assidues des pleureuses. Car, pour ces entreprises commerciales au-dessus de l’idéologie, il y a l’audience, le vrai dieu unique, qui détermine le montant de la pub qui les fait vivre. La pub vaut bien une messe. Et c’est ainsi que l’Église cathodique devient soudain très catholique grâce à François.

Un revirement médiatique spectaculaire

En fait, le revirement est d’autant plus spectaculaire que l’on est passé en 24 heures de la diabolisation à la béatification. Juste avant la mort du pape François, l’Église n’avait pas bonne presse. Le Vatican était un monstre d’omerta à la mafieuse, ayant couvert depuis 1955 l’abominable abbé Pierre passé du stade de saint à celui de prédateur diabolique. L’Église était coupable de couvrir les abus sexuels et même, dans certains établissements, la pédophilie consacrée péché véniel quoique systémique par une institution rongée par la tolérance des perversions. L’abbé Pierre est devenu un contre-Dreyfus, un homme choisi pour condamner une institution non pas par son innocence mais par sa culpabilité. Et cela allait si loin que l’on révélait que l’ancienne idole de la Résistance était un simulateur qui avait été pétainiste – abomination des abominations.

François a effacé Pierre du bûcher médiatique. Même Bétharram & Co était oublié sans être pardonné, car les médias ne connaissent pas le pardon quand ils excommunient. Mais il ne faut pas rater le moindre buzz. Et c’est ainsi que se fait une petite place la fille de Bayrou, l’homme qui met les drapeaux en berne pour le pape alors qu’il était contre auparavant. « La fille de François Bayrou a révélé mardi avoir été, explique Le Figaro, victime, adolescente, de violences physiques lors d’un camp d’été organisé par la même congrégation à laquelle l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) appartient, tout en assurant ne pas avoir parlé de cette agression à son père. “Dans cette colo, on était une quarantaine, moniteurs inclus. Un soir, alors qu’on déballe nos sacs de couchage, [le père, NDLR] Lartiguet me saisit tout d’un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre. Il pesait environ 120 kilos”, raconte dans un entretien à Paris Match Hélène Perlant, âgée de 14 ans au moment des faits. »

Entretien programmé avant la mort de François, et un coup dur pour le François encore vivant, plus centriste que progressiste, lui d’ailleurs. Le pape François était-il progressiste ? Le pape des pauvres a été un pasteur du pays des descamisados, et donc attiré par Perón, ce dont on ne parle pas, bien sûr. Cet Argentin du Sud global d’un pays créé par l’immigration a été le pape des migrants contre les identitaires européens. Il n’a jamais fait de distinction entre migration italienne en Argentine et africaine en Europe. Une Europe pour lui d’ailleurs grande pécheresse du monde. Tout pour plaire, donc. Pas tout à fait. Il n’a pas été, selon l’Église cathodique, assez loin sur la consécration des fiertés homosexuelles. Pire, il est resté catholique sur l’avortement et la fin de vie.

Les journalistes effrayés par le cardinal Sarah

Quand un pape est catholique, cela déplaît à l’Église cathodique. Elle s’inquiète donc énormément du successeur. Elle s’en inquiète tellement qu’elle redoute moins le retour d’un pape européen que l’émergence d’un pape africain. Pourtant, un Obama en soutane au Vatican, cela devrait faire rêver les médias. Eh bien non, car cette Église africaine est traditionnelle et considère certains penchants sexuels comme des dépravations condamnables. Et un cardinal noir est même devenu la bête noire des médias. « Né le 15 juin 1945 à Ourous, en Guinée, Robert Sarah s’impose comme l’une des figures majeures du clergé catholique contemporain, confirme RTL. […] Le cardinal Sarah n’a jamais dissimulé sa vision conservatrice de l’Église. Profondément attaché aux enseignements traditionnels du christianisme, il s’oppose ouvertement aux réformes portées par les courants progressistes, notamment celles introduites sous le pontificat de François. Sa proximité avec les milieux conservateurs est assumée. Il se montre très critique envers ce qu’il considère comme des dérives modernistes, dénonçant la perte de la sacralité de la liturgie et la dilution des enseignements traditionnels. Par ailleurs, Robert Sarah défend avec vigueur la doctrine sociale de l’Église, notamment en ce qui concerne la famille traditionnelle, l’opposition à l’avortement et à l’euthanasie. Des positions fermes qui en font un leader respecté parmi les catholiques conservateurs, tant en Europe qu’en Amérique du Nord. »

Et, pire que tout, il appelle l’Europe à revenir à ses racines chrétiennes et à les assumer face à tous, y compris l’islam. Il y a déjà eu des papes africains mais des Berbères issus des provinces romaines d’Afrique du Nord du temps de l’empire. Alors un pape de l’Afrique noire cette fois, pourquoi pas…

Le pape noir des prophéties ?

Quoique, selon des prophéties, ce ne soit pas forcément rassurant. « [Les] réseaux sociaux, constate L’Internaute, bruissent de prédictions et autres prophéties anciennes, annonçant de grands bouleversements, voire la fin des temps. Trois noms reviennent avec insistance, comme souvent : le célèbre astrologue français Nostradamus, la voyante bulgare décédée en 1996 Baba Vanga et l’évêque irlandais du xiie siècle saint Malachie.

S’il est difficile d’en trouver trace dans ses “Prophéties” distillées au xvie siècle, certains l’assurent : Nostradamus aurait prédit l’arrivée d’un mystérieux “pape noir” après la mort d’un “pape âgé”. Ce “pape noir” serait le prochain souverain pontife, un homme providentiel issu d’Afrique qui mènerait l’Église catholique et l’humanité à travers de grands tourments. Pour d’autres, la référence au “pape noir” désignerait en réalité le pape François lui-même, premier pape jésuite de l’histoire. Le “pape noir” est en effet le surnom donné au chef de la Compagnie de Jésus, en raison de la couleur de son habit, mais aussi du pouvoir occulte que l’histoire lui a prêté. »

Pouvoir occulte pas que chez les Jésuites, mais les traqueurs autoproclamés de fake news n’hésitent pas à donner du crédit à ce conspirationnisme religieux puisque, une fois de plus, pour la religion cathodique le seul dieu a pour nom « Audience », ce synonyme moderne de la « Légion » biblique dont le but est toujours de posséder les hommes.

Pierre Boisguilbert
26/04/2025

Pierre Boisguilbert

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