Par Laurence Maugest, essayiste ♦ Du « faire table rase du passé » révolutionnaire à la crise des enfants gâtés de 1968 en passant par l’ancien monde décrié par la macronie, notre histoire est malmenée, défigurée, oubliée. Dans cette déconstruction à tout va, les grandes figures historiques furent désintégrées jusqu’à être, pour certaines d’entre elles, jetées à terre, « déboulonnées ». C’est avec tristesse et inquiétude que nous constatons que la dissolution de notre histoire, l’occultation de nos victoires et l’oubli, voire le mépris que l’on porte à ceux qui furent considérés comme des héros et surtout comme des modèles participent à la disparition de l’autorité.
La disparition de l’autorité
La situation est bien connue et la déliquescence de l’autorité n’est plus à prouver. De la mort de Dieu au régicide de Louis XVI, de l’éjection du père de famille aux « apprends par toi-même » répétés aux oreilles enfantines, de l’absence de pouvoir réel des gouvernements nationaux aux instances absconses de l’Union européenne,
« L’autorité de l’éternel hier » chère à Max Weber, l’ethos de droite, la continuité des pères est relayée à un ancien monde rejeté.
L’exercice de l’autorité des armées, de la police, des professeurs risque, maintenant, d’être pénalisé. L’opération coronavirus a répondu, en bonne partie, aux vœux de ceux qui souhaitent supprimer le défilé du 14 juillet. D’autres demandent à ce que la police soit désarmée et en ce qui concerne les professeurs, ce sont les jeunes qui, en les tutoyant, les forment au réchauffement climatique.
La disparition de l’autorité est cataclysmique et nous en subissons les conséquences politiques, sociales, familiales de manière quotidienne. Nous savons que c’est le nerf de la guerre flasque que nous subissons.
C’est bien parce que cette guerre est molle et insidieuse qu’elle est d’autant plus dangereuse.
C’est un combat sous somnolence qui est mené. Les slogans martelés eux-mêmes sont douçâtres. Il s’agit de grande égalité, de protéger les plus vulnérables, d’obéir pour le bien de la cité…
Bref, ce sont leurs idéologies qui, au nom de l’égalitarisme se sont substituées au rôle tenu précédemment par ce que l’on peut appeler, maintenant et malheureusement, « l’autorité historique ».
Coup d’état des idéologues : soumission inflammatoire
Notre univers et, notamment celui des enfants, est envahi de slogans simplistes façonnés par les modes et les façonneurs de cerveaux.
Si cette recherche de la soumission des masses au sein de la super classe mondiale est palpable depuis des décennies, elle explose actuellement. Nos gourous nous hypnotisent par répétition des messages, par séduction, par contagion, par tout ce que Gustave Le Bon* identifie comme « les outils de la manipulation des foules ». Elle a atteint son paroxysme récemment, dans l’épidémie des genoux à terre.
Black Lives Matter, indigénisme, décolonialisme… Bienvenue dans le XXIe siècle !
Ces slogans idéologiques répondent principalement à des objectifs économiques sonnants et trébuchants, la mode écologique qui alimente les filières « Bio », en est un excellent exemple. Ils servent aussi, ce qui est encore plus grave, les exigences de la grande globalisation du monde. En cela, la lutte contre toute forme de discrimination « Black lives matter » comme les campagnes de grande globalisation « il faut sauver la planète terre » se destinent à un enjeu hautement politique qui est, par nivellement, la mise en place d’un gouvernement mondial. Une sorte d’utopie qui porte actuellement le nom de « nouveau monde ».
Ces diktats qui sont de véritables générations spontanées rappellent le contexte de l’émergence des tyrannies du XXe siècle dont les devises idéologiques ont su hypnotiser les foules.
Souvenons-nous, elles annonçaient aussi « un nouveau monde ».
Mêmes causes, mêmes effets, ce n’est guère rassurant pour l’avenir. Malheureusement, les dernières mesures liberticides (loi Avia) viennent confirmer notre analyse.
Loi liberticide Avia : la liste des courageux, des censeurs et des trouillards
De l’autorité historique rassurante à la recherche du pouvoir idéologique qui asservit
L’autorité sécrétée par les symboles forts et les traditions d’une société a la vertu d’être rassurante.
Elle accompagne de repères et d’une forme d’approche singulière les craintes existentielles et les douleurs affectives inhérentes à la vie humaine.
A ce sujet, il est curieux d’entendre actuellement beaucoup parler « de peur », d’insécurité et de constater, parallèlement, oh ! combien nos ratichons utilisent l’émotion pour faire bouger les foules. Parmi les émotions, figure bien sûr la peur qu’ils manient avec force. Elle se décline dans leurs idéologies, du réchauffement climatique à cette notion même « de nouveau monde » qui distille une inquiétude continue comme tout ce qui est « inconnu ».
La peur est un aiguillon parfait de soumission des peuples
Pour terminer, retrouvons Gustave Le Bon et son analyse de ce qu’il nomme « les foules psychologiques ». Ces foules se constituent autour d’une forte émotion partagée. La crise sanitaire, les attentats, la mort de Johnny Hallyday… peuvent être ce type de catalyseur de « foules psychologiques » ou émotives. La caractéristique très singulière de ces foules est que les individus qui les composent ne sont pas obligés d’être « présents » physiquement, ils peuvent même être très éloignés géographiquement.
Gustave Le Bon précise qu’une fois cette foule émotive constituée, c’est le cerveau reptilien des individus qui la composent qui s’éveille au détriment de leur raison, qui, elle s’endort.**
Nous comprenons mieux ainsi pourquoi les dresseurs du monde nouveau nous infantilisent au quotidien par des yoyos écologistes, des contes égalitaristes, des peurs du gros méchant microbe. En effet, c’est pour faire du peuple « une foule » apeurée, puérile et malléable. Nous imaginons alors facilement combien de « foules émotives » peuvent être métabolisées, puis manipulées, sous le joug du monde médiatique à la botte des grandes puissances financières.
En conclusion, Il semble bien que notre révolte contre l’autorité et les traditions du passé qui défendaient une certaine souveraineté de la société, laisse, car la nature a horreur du vide, la place à une tyrannie émotionnelle et pavlovienne parfaitement individualiste. Contrairement à l’autorité historique et transmise, cette tyrannie de l’instant, « des slogans » simplistes, s’adresse à notre cerveau primitif. Ce sont les fameux « codes sociaux » dont Milgram aurait prouvé***, ce qui devrait fort nous inquiéter, leur efficacité comme source de soumission. Soumission, qui risque de nous laisser sans âme, sans raison et atone face à l’avenir de notre civilisation.
Laurence Maugest
27/07/2020
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Statue de Christophe Colomb mise à terre aux États-Unis en juin 2020 / Tony Webster [CC BY 2.0]
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_des_foules_(livre)
** Le tapage fait autour de la mort de George Floyd peut ainsi être analysé comme une sorte de ces émotions glues qui catalysent « les foules psychologiques », ici mondiale mais qui garde, évidemment ses caractéristiques de puérilité et de malléabilité des « foules psychologiques » décrites par Gustave Le Bon.
*** Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram mais la validité de l’expérience de Milgram reste à considérer avec prudence (https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram#Manipulation_des_r%C3%A9sultats_par_Milgram)