Une équipe normale et des commentaires d’avant-match surréalistes… On ne reviendra pas trop sur l’élimination de la France en quart de finale de la Coupe du monde 2014 : un résultat logique pour une jeune équipe en devenir face à une expérience maîtrisée. Personne n’a démérité mais il n’y a pas eu d’exploit et surtout pas de Benzéma.
On aimerait cependant pouvoir faire réécouter en boucle les commentaires des journalistes sportifs et autre consultants durant les 4 jours d’avant le match. Il est dangereux de vendre la peau de l’Allemagne avant de l’avoir tuée. Au Japon certains se seraient fait hara kiri. C’est tout juste parfois si on n’allait pas prendre une revanche sur la débâcle de la deuxième guerre mondiale : une équipe française fabuleuse en route vers la finale face à des Allemands qui n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes ; un air de revanche, avec une suffisance insupportable : des sourires satisfaits, des pronostics manichéens, des gloussements de présentatrices dignes de vierges folles ; un petit monde content de lui se donnant en spectacle pour le faire avant le match. Et chaque fois, bien sûr, des commentaires à connotations politiques, la France au niveau, au sommet, grâce à quoi ? à la diversité. De tous les pays nous sommes celui où le sport est le plus exploité idéologiquement par les commentateurs pour des raisons politiciennes.
Le foot moyen de sidération mondiale au profit de l’idéologie dominante, la preuve en a encore été apportée avant le France-Allemagne par la déclaration politique contre le racisme, l’homophobie et toutes les exclusions : un passage obligé par le mondialisme financier du foot avant la rencontre.
Propagandastaffel, diraient les Allemands. Cela n’a pas empêché les Français, « l’Afrique de France de football », comme le disent certains journaux étrangers, d’être exclus de la compétition. Une exclusion sans discrimination, c’est incroyable, non ? L’antiracisme à la française porterait-il malheur ?
La presse allemande ne fait pas, non plus, dans la dentelle ni la subtilité mais au moins elle parle de sport. Elle remerciait vendredi 4 juillet au soir le défenseur Matts Hummels, auteur du but de la victoire de l’Allemagne contre la France (1-0) en quart de finale, rêvant déjà d’une victoire en Coupe du monde.
« Merci, Mats ! Tu es un trésor », jubilait le quotidien Bild dans son édition en ligne, ajoutant «Pour le titre, attention, nous voilà !» «Après le 1-0 en quart de finale contre la France, nous ne sommes plus qu’à deux matches d’un quatrième triomphe en Coupe du monde», soulignait le journal populaire, qui, sur Twitter, plaisantait sur la déception des Français après la défaite, en publiant ce commentaire : «Voici la première réaction en France après la défaite de “l’équipe tricolore” », accompagné d’une photo d’un Louis de Funès en colère… Apparemment, la photo a été retirée de leur compte.
Le Berliner Morgenpost remarquait cependant que la Nationalmannschaft avait «peiné» pour se défaire des Français, dans un match qualifié de «fébrile», un sentiment partagé par la radio Deutschlandfunk, qui, sur son site Internet, affirmait que «le onze allemand a longtemps tremblé». Le Frankfurter Allgemeine Zeitung estimait à cet égard que Löw et son équipe n’avaient «donné aucune assurance sur le fait de savoir s’ils sont en capacité de déguster l’aventure brésilienne jusqu’à la fin».
Retour au sport maintenant que l’équipe des valeurs universelles a été sortie, ouf ! Enfin, pas sûr! Certains voudraient les associer au 14-Juillet pour des raisons politiques. Si quand on est éliminé, on défile sur les Champs, cela confirmera qu’on est bien le pays champion du monde pour présenter des défaites réelles, même honorables, en victoires virtuelles.
Raoul Fougax
Source : metamag.fr
05/07/2014