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Le marché planétaire de masse va-t-il tuer l’homme ? [rediffusion]

Le marché planétaire de masse va-t-il tuer l’homme ? [rediffusion]

par | 17 août 2017 | Société

Le marché planétaire de masse va-t-il tuer l’homme ? [rediffusion]

[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Période de vacances d’été 2017 – Pendant la période de vacances d’été, Polémia se met au repos du lundi 10 juillet au jeudi 31 août 2017. Voulant éviter à nos lecteurs tout assoupissement pendant ladite période, notre équipe a planifié un calendrier de mises en ligne d’articles déjà diffusés au cours des mois passés mais dont l’intérêt est toujours d’actualité et qui auraient pu échapper à certains d’entre eux…[/colored_box]

Par Laurence Maugest, philosophe, essayiste ♦ Elles ont disparu, ces boutiques où l’on trouvait tout ce que l’on cherchait, dans les petits villages de France. De la nourriture en pagaille aux cahiers d’écolier, du rasoir pour monsieur au schmilblick improbable. Monsieur et Madame Trouvetout se démenaient pour servir au mieux les habitants de leur ville. Pour cela, il leur suffisait d’écouter leurs voisins et de faire de leur commerce un lieu d’échanges et de confiance où ils repéraient sans difficulté les besoins de leurs clients. Le couple Trouvetout était des agents économiques excellemment informés, qui étaient à même de planifier leur commande avec un risque d’erreur limité, surtout s’ils étaient doués d’intelligence, d’intuition, de chaleur et d’une certaine qualité d’écoute. Monsieur et Madame Trouvetout ont fait durant des siècles de la microéconomie sans le savoir.


Le cosmopolitisme financier réduit l’homme à être un élément « clair et distinct » et a abouti inexorablement à « sa chosification ».

L’époque a quelque peu changé mais l’élément essentiel pour réussir dans son commerce demeure le même : la bonne connaissance des besoins et des désirs à un temps T de la population.

Quand les entreprises se mondialisent, cela devient difficile, voire impossible, de repérer quels seront les choix d’achats futurs des consommateurs. Le marché donne quelques indications, bien sûr, la fluctuation des prix aussi, mais nous savons, comme l’a si clairement démontré Friedrich Hayek, que les prévisions demeurent aléatoires en raison, en premier lieu, des incontournables facteurs humains.

Les deux soucis prépondérants des épiciers actuels de la grande globalisation sont bien l’insoutenable singularité et l’imprévisibilité de l’homme, du terrien.

Lorsque le village est devenu le monde, planifier ses commandes devient un pari impossible sauf si l’unicité et l’inconstance des hommes disparaissent, tout simplement.

A partir de ce constat, les mouvements sociétaux, scientifiques, politiques que l’on observe actuellement révèlent toute leur logique.

Si la spécificité et la versatilité inhérentes à l’homme brident la réussite du commerce mondialisé, il suffit de les occire.

Il existe une logique économique au claquage médiatique de Nadine Morano.

La redoutable « spécificité » a le malheur d’être liée à un terme dangereux, « espèce », qui lui-même rappelle un mot grossier, « la race ». Nous venons de constater, encore une fois, à travers le chaotique destin de la courageuse Nadine Morano, combien la reconnaissance de l’existence des races peut mener rapidement à la camisole médiatique.

La prise en compte des particularités raciales, culturelles, sexuelles sont passibles de la peine de mort sociale. Toute évocation de différences entre des êtres humains conduit à l’échafaud du plateau télévisé et du téléphone qui ne sonne plus. A travers les médias, les films, les livres et les chansons, l’égalitarisme que l’on nous perfuse tous les jours, sous forme de fioles antiracistes, d’ampoules de la théorie du genre, sans oublier l’élixir du prosélytisme homosexuel, n’ont qu’un but : anéantir la belle et riche diversité humaine. Détruire les humains par leurs racines, dissoudre leur unicité, source de vigueur et d’espérance existentielle, pour en faire des loques suspendues sans résistance aucune aux inoculations publicitaires.

Les hommes, devenus des ectoplasmes, à la pointe de la technologie high-tech, auront ainsi le mérite d’avoir les mêmes besoins, les mêmes désirs au même moment partout sur le globe.

Si l’allopathie socio-médiatique, à fort dosage constant, n’est pas suffisante, la science lourde viendra l’épauler. Elle est d’ailleurs en marche pour éradiquer à coups de Transhumanisme nos fondamentaux singuliers et nos libertés de choix fluctuants et incernables. On nous promet déjà une très longue vie, voire l’immortalité, qui, a elle seule, détruira nos potentialités d’humains. En effet, c’est bien son inéluctable mort qui donne à l’homme l’envie de se dépasser et de découvrir ainsi « son humanité du dessus ». On nous promet un cerveau énorme câblé à la connaissance de Google lui-même, ou mieux encore, qui sait. Couplée aux ordinateurs, notre capacité intellectuelle deviendra éléphantesque et écrasera de tout son poids notre intelligence du monde – intelligence née, entre autres, du geste, en voie de disparition, de l’écriture et de la manipulation fine du stylo dans la main, de la relation directe avec le monde réel, de la découverte curieuse et ingénue de celui-ci. Nous pouvons redouter que la disparition de l’homme sensible au profit de l’homme au cerveau « Encyclopédia » parfaitement formaté réduira à néant son imprévisibilité pour la grande satisfaction des planificateurs économiques des grands centres financiers mondiaux.

Assistants et assistés ont en commun de perdre leur âme : la fin des peuples.

La plupart de ceux que l’on nomme « gouvernants » mais qui, par le fait de leurs nations en voie de dissolution, ne gouvernent plus, démunis de tout pouvoir réel, servent les financiers à poches lourdes et à bras longs en favorisant dans un mouvement apocalyptique la migration de milliers d’individus déracinés, sans quête réelle pour les plus nombreux d’entre eux. Les grands humanistes qui pérorent haut actuellement et favorisent ce flux migratoire contribuent à bâtir la honte de ces peuples, la plus humiliante qui soit, après avoir abandonné leur terre, d’être assistés et de devenir les esclaves de la mauvaise conscience de l’homme blanc ex-colonisateur.

Nos « dirigeants » sans nation n’ont, bien sûr, plus le sens de la défense de leur terre, de leur territoire dissout avec la disparition des frontières ; c’est ainsi qu’ils font naître sciemment une situation explosive dans leur propre pays.

Entre la culpabilisation des Européens, qui les empêche d’affirmer ce qu’ils sont, et l’invasion de l’Islam, nos singularités sont bien en cours de désagrégation.

 Oui, les élites mondialisées peuvent se frotter les mains : les intérêts économiques, les dictats sociétaux, les efforts scientifiques et technologiques, les choix politiques en cours sont bien convergents. Insidieuse, cette dictature, qui actuellement utilise, la tête froide, l’islamisme pour éradiquer les racines européennes et « faire table rase du passé», est en marche. Eric Zemmour, Aymeric Chauprade, Bernard Lugan, Nadine Morano peuvent en témoigner.

Le cénacle financier mondialisé, si loin du sens commun, crée une économie virtuelle, une construction intellectuelle, parfaitement cartésienne, où l’humain doit devenir un rouage, un élément « clair et distinct », contrôlable, et perdre ainsi la substance même de sa nature humaine qui par définition est incontrôlable quand elle jouit de la liberté. Cette dictature financière qui s’appuie sur les Droits de l’Homme et l’égalitarisme sera peut-être plus meurtrière et pérenne que le communisme et le fascisme réunis lorsqu’elle aura désintégré ce qui fait l’énergie et la richesse mystérieuses de l’homme.

Laurence Maugest
09/10/2015

Correspondance Polémia – 12/10/2015

Image : Suicide involontaire par lobotomisation.

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