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« Le défi démographique » du général Jean du Verdier

« Le défi démographique » du général Jean du Verdier

par | 10 juillet 2014 | Médiathèque

« Le défi démographique » du général Jean du Verdier

Le défi démographique est un ouvrage paru en 2012 et écrit par le général de l’armée de l’air (2S) Jean du Verdier. Ancien professeur à l’École supérieure de guerre aérienne, celui-ci s’est penché sur la problématique de la démographie et de l’immigration en strict polémologue, laissant à d’autres les questions également cruciales d’insécurité-criminalité et de coût budgétaire qui sont les suites et les conséquences de sa thématique. En réalité, plus que d’un défi, son livre traite de la Guerre démographique, guerre qui est menée contre le monde blanc, l’Occident et la France. C’est un ouvrage court et aisé à lire, léger en chiffres mais très dense en idées et en faits, qui s’inscrit dans une perspective historique et sociologique nourrie par une grande culture générale. Ce livre n’a peut-être pas eu la promotion qu’il mérite. Cassandre, surtout si elle est politiquement incorrecte, doit se taire. Polémia, toujours très concernée par ces questions, se doit de faire connaître l’ouvrage du général Jean du Verdier.

Le tout premier mérite de l’ouvrage est de remettre au devant de la scène la démographie comme moteur fondamental de l’Histoire. Notre époque est surtout préoccupée d’économie et de finance. Elle a tort d’oublier l’importance des hommes et de leur vitalité qui demeurent une donnée de base de la politique.

Jean du Verdier rappelle que l’excès d’êtres humains jeunes à un moment donné de l’histoire de certains pays explique les guerres et les conquêtes comme celles de Gengis Khan ou de Tamerlan. Mais c’est le nombre qui permet l’installation durable et la domination définitive qui écrase les autochtones sous le poids démographique. Ce fut le cas des Anglo-Saxons en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande ou des Noirs en Afrique du Sud. L’auteur évoque la célèbre déclaration de Boumedienne à l’ONU en 1974, il y a 40 ans :

« Un jour, des millions d’hommes quitteront les parties méridionales et pauvres du monde pour faire irruption dans les espaces accessibles de l’hémisphère nord, à la recherche de leur propre survie. »

Une très grande originalité du livre est la mise en exergue de l’idée d’instinct vital d’un peuple ou d’un pays. Certes, ce n’est pas un concept en vogue. Les historiens contemporains ne se livrent guère à l’étude de ces forces invisibles qui régissent l’instinct de vie ou de mort d’une nation. Certains historiens, comme J.B. Duroselle ou P. Renouvin, ont refusé d’établir une corrélation entre démographie et puissance.

Et pourtant Taine a évoqué des époques de santé et des périodes de maladie pour les sociétés comme pour les êtres humains et pensait que celles-ci étaient, le plus souvent, victimes d’elles-mêmes. Quant à Bergson il estimait que l’élan vital, énergie accumulée et tendue, était la condition du développement d’une société.

Manifestation de cet élan vital, l’instinct sexuel et de reproduction se manifeste pleinement lorsqu’une société a confiance en elle-même et dans son avenir. Jean du Verdier s’est plongé dans l’histoire des nations et des civilisations dans cette perspective : le dépeuplement et l’épuisement des cités de la Grèce antique, le déclin de Rome et de son empire qui fut avant tout démographique, le feu de paille des Vikings, l’histoire de la natalité française de 1789 à nos jours.

En réalité l’idée d’un défi démographique apparaît largement dépassée. L’Occident fait face à une véritable guerre démographique qui prend des formes violentes. Nous la vivons pleinement et quotidiennement.

L’insécurité, si bien éclairée par le livre France, orange mécanique, devient une guérilla urbaine relayée par des mouvements de masse, comme nous venons de le constater au cours de la Coupe du monde. Une stratégie de jeu de go : bruit, menaces, vandalisme, vols, etc., vise à éliminer les Français autochtones de cités entières. Ainsi se créent en pleine France et autour de la capitale des enclaves civilisationnelles. Au sein de ces enclaves les « pérégrins », dénomination que Jean du Verdier préfère à celle d’immigrés, créent une économie parallèle aux dépens de l’économie officielle : recels, reventes, trafics illicites. Demain ces enclaves voudront devenir des entités juridiques et politiques. Il en résulte en partie un très grave phénomène sur lequel Jean du Verdier insiste peu, qui est l’émigration définitive de jeunes Français souvent diplômés vers d’autres horizons plus porteurs d’espoirs : environ 80.000 par an, selon J.P. Gourévitch.

Cette guerre qui nous est faite nous la subissons. Ou plutôt les politiques que nous élisons ne la mènent pas.
Il y eut autrefois, à partir de 1920 et surtout après 1945, une politique nataliste qui eut des résultats efficaces pour une France épuisée biologiquement. Jean du Verdier cite des exemples identiques : la Sarre de 1945 à 1956, l’Allemagne de l’Est à partir de 1974. Or cette politique a été systématiquement démolie par tous les gouvernements depuis la fin des années 1960. Ce fut la pilule contraceptive prônée par Lucien Neuwirth et acceptée par le général De Gaulle. Ce fut surtout la loi Veil sur l’avortement, préparée par Pierre Simon, franc-maçon de grand calibre. Ces mesures législatives ne prévoyaient pas de dispositions d’accompagnement destinées à pallier les pertes démographiques qui en résulteraient et à limiter le nombre d’avortements estimé à environ 200.000. Sur près de 40 ans, 200.000 avortements pourraient représenter 8 millions de jeunes Français, aujourd’hui absents. Ne peut-on pas parler de génocide ?

Au contraire, les gouvernements ont montré un grand désintérêt pour les questions démographiques. L’esprit de 1968, l’influence des groupes de pression homosexuels ou féministes, l’idéologie antinationale constituent des obstacles difficilement surmontables pour rétablir une politique démographique dont Jean du Verdier décrit les composantes et démontre la possibilité.

La Famille, facteur fondamental de la vitalité démographique et de la continuité des nations et des civilisations, connaît une crise profonde. Mai-68, les idéologies antifamiliales ont tenu longtemps et tiennent toujours le haut du pavé du monde des idées. Sa mission éducatrice est en partie confisquée par l’Etat d’une manière voulue et officielle, comme l’a proclamé V. Peillon. Or, « l’échec de ce transfert est patent. L’Etat, représenté par l’Education nationale, s’avère incapable de former des citoyens responsables et prolifiques ». De plus, l’Etat socialiste mène clairement, notamment au plan fiscal, une politique hostile à la famille.Celle-ci peine à remplir pleinement son rôle démographique.

L’Église catholique demeure un point de résistance à la chute démographique et mesure les conséquences graves de la dénatalité. Il est cependant possible de regretter vivement une vision angélique, comme celle du pape François, de « l’immigration-invasion » pour reprendre le terme de V. Giscard-d’Estaing, en venant au secours du mascaret humain qui nous menace à partir des côtes africaines.

Jean du Verdier estime que la guerre démographique se traduit par une action psychologique inspirée par les méthodes de l’Agitprop marxiste-léniniste et menée par les réseaux qui préparent la submersion des populations européennes. En réalité, cette guerre est une guerre idéologique fondée sur l’oppression de la liberté d’expression par les universités, les médias, l’édition, les groupes de pression et toutes les associations « antiracistes » qui forment ce que l’auteur appelle les ennemis de l’intérieur. Ceux-ci exercent, en liaison avec des juges dont un quart vote pour le Syndicat de la magistrature de même idéologie et sur le fondement de lois mémorielles scélérates, une « police de la pensée pour défendre une anti-morale ». Rares sont les médias qui osent démonter le mécanisme d’une trahison qui brise les consciences et pervertit les intelligences.

Enfin, Jean du Verdier en arrive au politique, sa veulerie et sa lâcheté. Selon lui, « faute du courage nécessaire pour résister à l’invasion, une partie de la classe politique en vient à prôner le métissage, forme plus progressive, mais pas plus indolore de la disparition ».

Il est loisible d’aller plus loin que lui et de penser que, depuis plusieurs décennies, les partis politiques institutionnels dominés par le mondialisme et ses organes d’influence comme l’Union européenne, sidérés par l’extrême gauche et le noyautage trotskyste, ont fait le choix politique délibéré et conscient de la trahison et de la disparition de la nation française par la submersion et le mélange. Rappelons les propos qu’a tenus Nicolas Sarkozy sur le métissage souhaité et inéluctable de la France devant les élèves de l’École polytechnique.

De son livre au contenu très dense, le général Jean du Verdier tire des conclusions très pessimistes et amères. Comme lui on peut penser que « nous sommes sacrifiés sur l’autel des idéologies universalistes » et que « notre défaite démographique sera mesquine, méprisable » et enfin que « notre attitude si passive, si lâche devant l’ennemi n’intéressera pas l’Histoire ». 

Cependant, pour reprendre le titre d’un livre des années 1970, « L’Avenir n’est écrit nulle part » et l’Histoire n’est que retournements. L’auteur lui-même rappelle l’abîme, notamment démographique, dans lequel, du fait de la guerre et de la peste, l’Europe et la France avaient plongé au XIVe siècle. Et pourtant, quelle renaissance et quelles conquêtes au cours des deux siècles qui suivirent !

La situation d’aujourd’hui, avec environ 15 millions d’allogènes dont une partie assimilée ou assimilable sur 65 millions d’habitants, peut être comparée à celle de juin 1940 qui vit la France effondrée, isolée et sans alliés être occupée par une armée allemande toute-puissante aux ordres d’un dictateur criminel. Cinq ans après, les dictatures étaient aplaties et l’armée française occupait le sud de l’Allemagne. Le redressement de la Russie n’est-il pas un exemple après 70 ans de socialisme et 10 ans d’ultra-libéralisme ?

Nous aurions tort de subir la jactance de « pérégrins » qui n’est pas inspirée par leurs vertus mais résulte de la complicité et de la lâcheté de la classe politique, intellectuelle et médiatique de notre pays.

 André Posokhow
10/07/2014

Jean de Verdier, Le défi démographique, Muller Éditions, 2012,

André Posokhow

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