La réserve parlementaire est une cagnotte mise à la disposition des députés et sénateurs qui en fixent eux‑mêmes l’emploi. Longtemps assimilée à une « caisse noire », elle permet aux parlementaires de financer à grande échelle une variété d’associations aux niveaux national et local. La loi oblige désormais les Assemblées à rendre public le détail de l’utilisation de cette réserve ; s’agissant des députés, cette répartition pour l’année 2016 a été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale ce lundi.
Quel est le montant total de cette cagnotte ?
Pas moins de 140 000 € par député et sénateur sont octroyés chaque année, soit 137 millions d’euros par an et un milliard depuis 8 ans. Le président de l’Assemblée Claude Bartolone dispose même de 520 000 €. Selon l’association Contribuables associés, cela correspond à l’impôt sur le revenu annuel de pas moins de 33 000 familles ! Ce montant est loin d’être anecdotique dans un contexte de disette budgétaire…
137 millions d’euros par an pour financer le clientélisme ?
Oui, c’est en effet le constat que l’on peut tirer de l’analyse de l’affectation des sommes. En théorie, cet argent est destiné à financer des investissements de proximité, mais son usage, laissé à la discrétion des parlementaires, leur permet de financer toute une série de clientèles au niveau local. C’est notamment vrai pour les cumulards qui subventionnent ainsi largement les associations sportives et culturelles des communes dont ils sont maires.
Cette situation a‑t‑elle évolué en 2016 par rapport à 2015 ?
Non, la liste dévoilée lundi permet de conclure que les pratiques de nos députés n’ont guère évolué. Outre le clientélisme qui manifestement a encore de beaux jours devant lui, on note, cette année comme l’année dernière, la présence dans cette liste d’associations à caractère nettement idéologique et militant. Ainsi, la subvention de 50 000 € octroyée à SOS Racisme par la présidence de l’Assemblée a été reconduite. La très européiste fondation Robert Schumann a pour sa part touché la coquette somme de 90 000 €.
Source : Extrait du Bulletin de Réinformation du 2/03/2017 de Radio courtoisie