Conférence de Jean Violette, chroniqueur, essayiste : « La liberté d’expression est l’un des critères qui distinguent la démocratie de la dictature. » Cette conférence a été donnée au cours de la XXXe Université annuelle du Club de l’Horloge qui s’est tenue les 15 et 16 novembre à Paris sur le thème « Rétablir la liberté d’expression ».
Polémia
Introduction
La liberté personnelle est une composante fondatrice de l’identité européenne qui distingue notre civilisation.
D’après la légende, les premiers Normands venus s’installer sur le sol de France auraient répondu aux envoyés du roi qui leur demandaient « Quel est votre seigneur ? » :
« Chez nous chacun est seigneur de lui-même ».
Cette fière réponse renvoie aussi à la formule du roi de France « empereur en son royaume », c’est-à-dire ne rendant pas hommage à l’empereur, car il est souverain lui-même.
Le terme « franc » signifie d’ailleurs libre, au sens où l’on ne paye pas tribut à un suzerain, donc qu’on n’est pas vassal (1) C’est d’ailleurs pourquoi dans l’ancienne France la notion de liberté s’entend avant tout au pluriel et renvoie à la notion fiscale d’exemption ou de franchise (d’où la prolifération des toponymies « Villefranche »).
Que penseraient donc nos ancêtres si on leur disait que leurs descendants payent 46 % de leurs ressources en impôts cotisations, taxes et péages de toute nature (2)? Qu’ils ne sont pas libres, assurément.
Car si le thème de la liberté est omniprésent dans le discours occidental politique (« Il faut défendre nos valeurs de liberté »), diplomatique (l’Occident se définissait comme le « monde libre » contre le Bloc soviétique) ou publicitaire (la femme libérée, libérons nos envies, etc.), cette invocation permanente cache une régression profonde et menaçante : la réduction continue de nos libertés réelles.
C’est pourquoi cette trentième UA a pour thème la réduction des libertés et au premier chef de la liberté d’expression.
Jean Violette
15/11/2014
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Notes
- Historiquement les Francs sont devenus les suzerains et les seigneurs des autochtones : la domination ethnique désigne en fait un statut.
- Les prélèvements libératoires s’élevaient à 35,1 % en 1070 : ils sont à 46,5 % en 2014.