Centre Européen d’Information sur le Terrorisme
♦ Un récent article du New York Times (*) confirme ce que de nombreux spécialistes pressentaient et que No Terror affirme depuis un long moment : la CIA dans sa guerre contre Bachar al-Assad, a bien soutenu des groupes djihadistes !
Et elle l’a fait avec le soutien financier de l’Arabie Saoudite.
Cette guerre secrète avait même un nom : Opération « Timber Sycamore » (Bois de platane). Et elle fut financée à raison de plusieurs milliards de dollars par l’Arabie Saoudite. Ce soutien se manifesta parfois même par une livraison directe par les Saoudiens de missiles antichar TOW à des groupes djihadistes tels que l’Armée de la Conquête, réputée proche d’Al Qaeda… Les Saoudiens avaient de quoi puisqu’ils ont acheté, à cet effet, pas moins de 13.000 (!) missiles TOW à l’armée américaine.
Mais pourquoi ce financement saoudien d’une opération américaine alors que les Saoudiens avaient leurs propres canaux de financement pour la rébellion syrienne ? Tout simplement car comme toute opération secrète et donc, quelque part illégale aux yeux de la propre loi américaine, la CIA a eu besoin de budgets « spéciaux », de « caisses noires ». Mais vu l’ampleur de l’opération, ces budgets parallèles n’ont pas suffi et c’est là qu’on a fait appel aux Saoudiens. D’autant plus facilement que les services secrets US et saoudiens ont une longue expérience d’organiser en commun des opérations de ce type. De plus, au début du conflit syrien, le chef des services secrets saoudiens était le prince Bandar qui était l’homme des Américains depuis bien longtemps. Il fut ainsi ambassadeur aux USA pendant de longues années et était réputé être un proche du clan Bush.
Et il a joué un rôle de premier plan dans ce soutien. En particulier, en chargeant ses services de racheter des armes et des munitions en Europe de l’Est (et en particulier en Croatie) pour les fournir par la suite aux groupes terroristes.
Le problème est que selon la DIA (Defense Intelligence Agency – Les services de renseignements de l’armée US), 60 à 80% des armes livrées par les USA et les Saoudiens sont tombées « dans de mauvaises mains ». Comprenez, des groupes djihadistes dont certains sont directement liés à Al Qaeda.
Notons que la DIA a toujours manifesté son hostilité à soutenir inconditionnellement les groupes rebelles syriens sans vraiment s’assurer de qui il s’agissait ! Il est certain qu’on aurait dû les écouter !
Centre Européen d’Information sur le Terrorisme
www.noterror.eu
8/02/2016
(*) Article original The New York Times, 23/01/2016
http://www.nytimes.com/2016/01/24/world/middleeast/us-relies-heavily-on-saudi-money-to-support-syrian-rebels.html?_r=0
Correspondance Polémia – 10//2/2016
Image : King Salman of Saudi Arabia and President Barack Obama