« Assimilation ? Séparation ? Communautarisation ? Remigration ? » Voilà le thème du VIe Forum de la Dissidence. Cet événement – ayant exceptionnellement eu lieu dans les locaux de TVLibertés, Covid-19 oblige – entendait donc étudier les différentes possibilités de régler la grave question identitaire et démographique à laquelle la France est confrontée depuis des décennies. Au cour de cet événement, Thibault Mercier – avocat, co-fondateur du Cercle Droit & Liberté et auteur d’Athéna à la borne, discriminer ou disparaître – est revenu sur les lois anti-discrimination.
Polémia
Séparatisme, le mot est sur toutes les bouches après le discours du président de la République du 2 octobre dernier.
L’« envie du pénal » étant toujours aussi forte dans notre pays, c’est donc un nouveau projet de loi qui avait été annoncé par le président. Après plusieurs remaniements ledit projet s’intitule finalement « projet de loi confortant les principes républicains ».
Encore à l’examen au Conseil d’État, il sera présenté le 9 décembre et nous notons déjà que son article 8, qui prévoit de renforcer les possibilités de dissolution d’association, ne servira sûrement pas qu’à démanteler les associations islamistes…
Mais revenons à nos moutons et remarquons que, aussi bien dans ce discours que dans ce projet de loi, l’exécutif se retrouve incapable de désigner l’ennemi. De quel séparatisme parle-t-on ? Certainement pas de celui des catholiques traditionalistes ou des juifs orthodoxes…
Pour l’exécutif, il faudrait donc éviter le « séparatisme ». Mais est-ce réaliste ? Comment pouvons-nous en effet lutter contre ce séparatisme, cet apartheid de fait où il ne s’agit jamais de vivre ensemble mais plutôt de survivre les uns à côté des autres ?
Alors que les combattants de l’islam politique accusent la France d’avoir imposé un racisme systémique et les Français de les discriminer, il apparaît au contraire que ce sont eux qui se discriminent en affichant clairement leur volonté tant de se distinguer de tout ce qui se rapproche de la culture française que de vivre séparément de la seule communauté qui était auparavant reconnue en France : la communauté nationale.
Les exemples sont nombreux de ce refus d’assimilation : quand une guérilla ethnique entre Maghrébins et Tchétchènes se règle à la mosquée de Dijon ou quand, pour 57 % des jeunes musulmans, la charia est plus importante que les lois de la République, on voit bien que la « République » ne dispose plus de l’arsenal nécessaire pour empêcher le communautarisme.
Faut-il dès lors se poser la question du communautarisme des « Blancs » ou, pour reprendre le nouveau terme à la mode chez les déconstructeurs, des « non-racisés » ?
Nous pouvons toujours essayer ici d’y réfléchir et nous le ferons par le prisme de la discrimination.
À plusieurs reprises, nous avons pu montrer que la loi française interdisait de « discriminer » donc de choisir un collaborateur, un locataire ou un partenaire d’affaires en se fondant sur des critères interdits, tels que la nationalité, la religion, la race ou encore l’orientation sexuelle. Critères qui seraient donc illégitimes.
Pour un recruteur par exemple, il serait illégitime (et donc interdit) de recruter sur d’autres critères que le mérite. Cette règle peut apparaître logique mais dans les faits nous sommes forcés d’admettre qu’elle souffre de nombreuses exceptions.
Ainsi, si pour les « Blancs », seul le recrutement au talent doit compter, pour les minorités visibles et agissantes, la couleur, la religion ou l’orientation sexuelle suffit. Les boucheries halal, restaurants chinois et autres commerces communautaires en sont la preuve tout comme les politiques informelles de discrimination positive qui fleurissent dans les grandes entreprises.
Mais continuons sur l’exemple du recrutement. Un chef d’entreprise est-il forcé d’embaucher une personne selon ses capacités intellectuelles ou peut-il préférer travailler avec des personnes qui remplissent d’autres critères ? Par exemple, la sympathie ou encore le partage de valeurs et de mœurs.
L’entreprise doit-elle nécessairement tendre vers toujours plus de profit ou peut-elle au contraire se contenter de faire suffisamment de bénéfices pour continuer à exister et servir sa communauté, son pays ou autre ? L’économiste Guillaume Travers nous a récemment rappelé qu’au Moyen Âge l’économie était au service de la communauté et non au service de l’individu. C’est une voie que nous pourrions creuser.
On nous rétorquera que permettre à un recruteur de discriminer sur d’autres critères que le mérite nous mènerait à la partition de la société sur des critères raciaux, religieux ou encore sexuels.
Il est facile de répondre que la société multiculturelle à la sauce Black Lives Matter n’a pas eu besoin de ces lois pour se libaniser. L’américanisation grandissante de notre pays fait maintenant que les Noirs se pensent descendants d’esclaves (ou constructeurs de pyramides) et que la Ligue de défense noire africaine promet d’aller « cracher sur la tombe du criminel raciste de Gaulle ».
Au contraire donc, ces lois anti-discrimination ont permis plus de ségrégations en incitant tout un chacun à voir ce qui nous distingue. Et c’est le grand retour de la race dans le débat public. Race que seuls les « racisés » ont le droit de mettre en avant. Deux poids deux mesures, encore une fois.
Pour Cicéron, « la communauté du sang unit les hommes par les liens d’une bienveillance et d’une affection réciproques. C’est en effet une grande chose que d’avoir les mêmes monuments, le même culte, une même sépulture ». Par ces mots, l’avocat latin nous rappelle que l’amitié est le premier lien qui unit les citoyens d’un peuple.
Il faut donc pouvoir entretenir cette amitié. Par objection de conscience, par liberté dans nos choix ou encore par légitime défense civilisationnelle, la question de la suppression des lois anti-discrimination est plus que jamais d’actualité.
Et la République, jamais à court d’idée contre la France, ne s’y est pas trompée, puisqu’elle punit pénalement l’incitation à la discrimination…
Thibault Mercier
Allocution diffusée le 27 novembre 2020