Tout le monde ne parle plus que des « incidents », des « débordements » et des « dérapages » qui ont gâché la noble fête accompagnant la victoire du PSG au championnat de France, au Trocadéro. « Le Monde » du 15 mai évoque « les émeutes du Trocadéro » ; « Le Point » parle d’une répétition du futur grand soir, avec des airs tragiques. L’emballement politico-médiatique est en marche. M.G.
Belle fête du 13 mai, en vérité, que cette célébration de la réussite d’un club de football ! Paris se devait de fêter dignement cet exceptionnel événement culturel qui traduit son rayonnement et qui améliore tant notre quotidien. On a les victoires que l’on peut.
Quel plaisir, en effet, de voir ces sportifs « parisiens » surpayés, dont une partie non négligeable d’entre eux ne connaît ni l’air ni les paroles de notre hymne national, entourés de leurs gentils sponsors, de leurs actionnaires qataris et du président du Parc des Princes, Nasser Al-Khelaïfi, sous l’œil attendri des médias et des publicitaires ! Pour un peu, tous ces héros auraient éclipsé ceux du Festival de Cannes !
Et quel enrichissement de voir ces supporters tellement « parisiens » qu’ils brandissent les drapeaux des pays du Maghreb dans l’allégresse !
Mais quel spectacle, en vérité, que cette exhibition d’un sport rongé par le voyeurisme, l’argent et le déracinement !
Las, la fête de la diversité friquée a été interrompue par de méchants hooligans ultras des banlieues. On crie à l’émeute parce qu’ils ont osé s’attaquer à ces noces du sport et de l’argent. Ils s’en sont pris aussi à l’icône de notre temps : le touriste, l’homme aux semelles de vent doté d’une carte de crédit. C’est dire s’ils ne respectent rien, les bougres !
On trouve surtout que la police a été débordée parce que les hooligans ont commis des déprédations dans les beaux quartiers avoisinants. La tête du ministre de l’Intérieur risque même de rouler dans la sciure pour cette raison.
Évidemment, quand de tels débordements ont lieu ailleurs, on trouve cela normal : comme quand les autos brûlent par « tradition » à la Saint-Sylvestre selon les médias. Mais ce ne sont que les autos de la France d’en bas. Au Trocadéro et sur les Champs-Élysées, c’est bien plus grave.
Mais, après tout, si les sauvageons des banlieues se manifestent aussi de temps en temps dans les beaux quartiers, cela produit une saine pédagogie. Car s’il y a un « problème des banlieues », n’est-ce pas justement à cause des bobos de l’oligarchie ? Ceux qui ne cessent de nous expliquer que l’immigration est une chance pour la France, qu’il faut encourager la « diversité », qu’il faut toujours moins d’État et qu’il ne faut pas adopter une attitude « frileuse » devant la mondialisation. Et qui habitent dans les beaux quartiers, justement. N’est-il pas juste qu’ils profitent de temps à autre des effets induits de leurs nobles préconisations ?
Michel Geoffroy
15/05/2013
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