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La présidence futile : enfumage et mal-gouvernance médiatique s’installent

La présidence futile : enfumage et mal-gouvernance médiatique s’installent

par | 15 juin 2012 | Politique

La présidence futile : enfumage et mal-gouvernance médiatique s’installent

La présidence futile : enfumage et mal-gouvernance médiatique s’installent Le déficit des paiements courants de la France dépasse 4 milliards d’euros par mois. Le ralentissement de la croissance, et une bavure juridique, creusent le déficit budgétaire de plus de 10 milliards d’euros supplémentaires pour 2012. Les garanties apportées à la dette espagnole s’ajoutent aux garanties données à la dette grecque. Les banlieues ethniques s’agitent. Les étrangers clandestins ne sont plus gardables à vue. Les grandes entreprises continuent de délocaliser et de débaucher. La situation militaire s’aggrave dans le guêpier afghan. Pendant ce temps-là, la présidence Hollande s’installe dans la futilité.

Le président voyage. On ne sait pas ce qui ressort de ses déplacements, si ce n’est qu’il choisit des moyens de transport « ostensiblement modestes » et parfaitement inadaptés à sa fonction… et aux exigences de sa sécurité personnelle comme de la sécurité routière.

« La mère de ses enfants » (Ségolène Royal) et « la femme de sa vie » (Valérie Trierweiller) se livrent à une guerre de concubines. Non contente d’avoir ravi à Ségolène Royal son coq, Valérie Trierweiller fait tout pour lui faire perdre son perchoir… pour les plus grands délices de la presse anglo-saxonne.

Intime de DSK, le ministre des Finances, Pierre Moscovici, évoque « les valeurs perdues de la droite » pour dénoncer d’hypothétiques accords entre le FN et l’UMP. Ses accents de tragédien – comme ceux de Martine Aubry – sont étouffés par les rires provoqués par le vaudeville présidentiel.

Le conseil des ministres, toutes affaires cessantes, prépare une loi sur le harcèlement sexuel : non sans compétence, les anciens soutiens de Dominique Strauss-Kahn légifèrent gravement sur les propos graveleux, les mains aux fesses et les billets doux glissés dans les décolletés.

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, propose de lutter contre la surpopulation carcérale en votant l’amnistie des « peines de moins de six mois de prison et celles qui ont été prononcées il y a plus de deux ans ». L’UMP crie au laxisme et les deux ministresses de la Justice, pour une fois d’accord, déclarent s’opposer à cette mesure. Cette mesure n’est qu’une vaste blague : les peines de moins de six mois de prison (et même d’un an, voire de deux ans), n’étant jamais exécutées, ne risquent pas d’encombrer les prisons.

Un décret va réglementer les salaires des dirigeants de grandes entreprises publiques. Beaucoup de temps, beaucoup de bruit, pour traiter… 20 cas !

Le ministère de l’Intérieur phosphore sur la remise par les policiers de certificats de contrôle aux personnes dont ils auront vérifié l’identité. Dans les banlieues de l’immigration, les délinquants en rient déjà sous cape (sous capuche, plutôt).

D’un regard d’aigle, le ministre de l’Education discerne dans le calendrier scolaire le problème majeur de son ministère : l’illettrisme n’a plus qu’à bien se tenir ! Sans plus attendre, Vincent Peillon allonge de cinq jours les prochaines vacances de la Toussaint.

Et le « mariage gay » qui intéresse une petite minorité d’une petite minorité (au mieux 5% de 5%, soit 0,25% de la population, bon poids) va occuper le calendrier politique estival.

Plus tragique : quatre soldats meurent en Afghanistan ; le président y dépêche son ministre de la Défense et le chef d’état-major des Armées et bouleverse son calendrier. Il invite son prédécesseur à participer à un hommage national aux soldats tués. Derrière le poids des mots, le choc de la récupération électorale, comme pourrait dire la First Girl Friend.

Voilà comment la France sort de six longs mois de campagne électorale où les grands sujets ont été soigneusement évités et censurés.

Les médias ont investi la politique : c’est le superficiel, le dérisoire, l’instantané, le simulacre et le toc qui s’imposent. La futilité s’est substituée à la souveraineté.

Mais tout va bien : sauf miracle l’UMP et le PS, qui ont péniblement rassemblé le tiers des électeurs inscrits au premier tour des élections législatives, vont rafler la quasi-totalité des sièges de députés. Jusqu’à quand ce simulacre démocratique pourra-t-il durer ?

Polémia
14/06/2012

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