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La France, une démocratie sanitaire « illibérale »

La France, une démocratie sanitaire « illibérale »

par | 16 juillet 2021 | Politique, Société

La France, une démocratie sanitaire « illibérale »

Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Les démocraties « illibérales » type Hongrie ou Pologne sont régulièrement dénoncées pour leur comportement envers la propagande LGBT par nos médias. Il faut préciser que cela ne concerne pas la santé mais la sexualité, obsession majeure de l’idéologie dominante. Des médias qui pour la plupart ont trouvé très démocratiquement correctes les décisions du président français, annoncées le 12 juillet au soir.

Ségrégation médicale

Qu’on les approuve ou pas, une chose est sûre : le pouvoir a franchit un cap. Le vaccin non obligatoire est devenu incontournable, sauf à être discriminé. Les non-vaccinés sont désignés comme responsables de leur propre discrimination par l’Etat sanitaire français. Cela, pour les soignants pourra aller jusqu’au licenciement et les autres seront en fait interdits de tout et donc confinés — sans confinement. Il y aura des trains et des bus réservés aux vaccinés et interdits aux autres comme au temps honni de la ségrégation raciale.

Nous voila dans une démocratie de ségrégation sanitaire, une démocratie devenue pour le moins « illibérale » le tout accentué par le ton pour le moins étonnant du président redevenu jupitérien. On peut applaudir les décisions de l’exécutif sous contrainte du variant indien, devenu delta par antiracisme sémantique, mais on doit reconnaître qu’elles sont en totale contradiction avec le discours ambiant sur la tolérance et les valeurs de la République qui s’opposent, au nom des libertés, à tout ce qui est autoritaire. Il y aurait donc de bonnes limitations aux libertés démocratiques.

Les réactions ont tardé, car tout le monde a été un peu tétanisé. En revanche, l’impact sur le public est évident. Les annonces du chef de l’Etat visant à forcer à la vaccination ont provoqué une ruée des Français pour prendre rendez-vous et se faire vacciner. « Vous êtes des centaines de milliers à avoir réservé un [rendez-vous] de vaccination [lundi soir] », s’est réjoui le ministre de la santé, Olivier Véran, sur Twitter.« Cela tombe bien, on a des vaccins, des centres ouverts partout et des dizaines de milliers de soignants, pompiers, agents des collectivités qui n’attendent que vous », a-t-il assuré. Le site Doctolib a tweeté le 13 juillet au matin que 926 000 Français avaient déjà pris rendez-vous pour se faire vacciner depuis la veille, un record absolu. Un chiffre que la plate-forme de rendez-vous médicaux en ligne a réévalué à quelque 1,3 million dans la matinée.

Quid des banlieues ?

Les sondages montrent que le bon peuple approuve la déclaration de guerre du président aux dissidents vaccinaux. Les Français réclament de l’autorité, ils sont donc pour le knout vaccinal. On attend tout de même avec impatience l’imposition du passeport vaccinal dans certains établissements de banlieues populaires, comme ils disent. L’autorité qui s’applique à ceux qui la respectent va s’arrêter, comme toujours, aux frontières de ceux qui ne la respectent pas.

La discrimination subie ne touchera pas certains discriminés autoproclamés. Tous égaux en République devant la loi, pas dans leur République depuis longtemps et de moins en moins. Il n y a pas que le virus qui soit frappé par des variants : la démocratie française aussi et le variant Macron s’annonce redoutable. Un seul vaccin, le vote présidentiel en deux doses, premier et second tour…. Mais gare à ne pas se tromper de vaccins.

Pierre Boisguilbert
16/07/2021

Source : Correspondance Polémia

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