Il y a tout juste un an, Polémia publiait un dossier présentant la traduction française du livre de Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, aux éditions Le Toucan. Comme on pouvait le redouter, l’ouvrage, s’il avait connu un franc succès aux États-Unis et en Grande-Bretagne, est resté en France très confidentiel. La question posée par Caldwell était trop simple : la progression fulgurante de l’immigration en Europe n’empêchera-t-elle pas les Européens de conserver leur civilisation ?
Pour Thierry Bouclier, avocat à la cour, la question est un peu différente : une certaine forme d’islamisation est-elle en train de gagner la société française ? Il a enquêté, recueilli des témoignages, exploré les textes législatifs, pour conclure au constat d’une société française qui se transforme pas à pas. Éric Delcroix, également juriste, grand pourfendeur des lois liberticides, présente le livre de son ancien confrère en invitant les lecteurs de Polémia à lire et à faite lire La France au risque de l’islam, « avant qu’un matin, au lever du soleil, le muezzin ne s’éveille ». Polémia
Publié à la fin de l’été dernier, La France au risque de l’islam, livre de Thierry Bouclier, tranche quelque peu avec les livres français récents contre l’islamisation de la France. Ici, l’auteur ne se laisse pas aller à dénoncer sottement le prétendu « fascisme vert » emprunté au lexique marxiste. T. Bouclier nous met en garde, de la façon la plus circonstanciée, contre les capitulations de la République française face à l’islam, contre la mise en conformité de la première aux règles de la seconde, c’est-à-dire par l’introduction subreptice de la charia, abdiquant notre identité. Certes, il lui faut faire attention face à un sujet sacralisé par la République qui a fait, depuis la loi Pleven (1972), de l’islamophobie un délit. Mais La France au risque de l’islam se présente comme un état des lieux qui devrait éviter à son auteur la correctionnelle…
Thierry Bouclier met en ordre des faits – le fait et le droit – qui montrent au lecteur, insuffisamment au courant des arcanes de la vie publique, combien les politiciens de la droite parlementaire sont en phase avec ceux de la gauche pour mettre nos lois et règlements en conformité avec l’islam. Utiles rappels de Nicolas Sarkozy, premier président de la République ayant participé à un repas de rupture du jeûne du ramadan (iftar), François Fillion, premier ministre, inaugurant la mosquée géante d’Argenteuil ou Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, se déguisant en grand Mamamouchi pour inaugurer celle de Clermont-Ferrand. Quant à la gauche, elle achève de démontrer par l’action qu’elle est historiquement anticatholique, mais nullement fermée aux autres religions, aucune superstition exotique ne rebutant son ouverture à « l’altérité ».
Le « Printemps arabe », c’est ici et maintenant
Il est vrai que les magistrats sont à l’unisson de la décadence, depuis l’arrêt Montcho (Conseil d’État, 11 juillet 1980) qui a reconnu la polygamie comme source légitime de droit. On sait aussi ce qu’il en a été des condamnations de la courageuse Brigitte Bardot pour sa lutte contre la sauvagerie de l’abattage halal, lequel rapporte plus de 150 millions d’euros de taxes religieuses à l’islam (alors que l’Église est privée de la dîme depuis 1789) et ce pour des viandes dont plus des 2/3 sont imposées, à leur insu, à l’ensemble des consommateurs. Un arrêt de la Cour administrative d’appel de Lyon du 17 juillet 2007 a même reconnu la kalafa, sorte d’adoption islamique révocable, apparemment tout comme le Conseil général et la Caisse d’allocations familiales de Seine-Saint-Denis. Le « Printemps arabe », cher à notre classe politique, c’est ici et maintenant…
La loi de 1905 a été vidée de sa substance : d’une part, par l’ordonnance du 21 avril 2006 (merci à la droite !) sur les baux emphytéotiques : désormais les collectivités publiques peuvent aider à la construction de mosquées ; d’autre part, par cinq arrêts du Conseil d’État en date du 19 juillet 2011, l’ « intérêt public local » ouvre des perspectives illimitées à l’islamisation, jusque dans ses mœurs les plus primitives. Et l’auteur de conclure : « Le débat sur la réforme de la loi de 1905 est obsolète. »
La bienveillance masochiste de l’Église
Nos politiciens et nos magistrats affectent, avec une hypocrisie consommée, comme le remarque Thierry Bouclier, de considérer, belle langue de bois, que nous connaissons des problèmes liés aux religions en général, alors que les seules difficultés résident dans l’islam et lui seul. Remarquez que l’Église, tournée fille facile, n’y voit plus rien à redire, poussant la bienveillance masochiste jusqu’à former les imams… à l’Institut catholique de Paris – « la Catho » ! – et les élèves des écoles catholiques vont à la mosquée recevoir des leçons de tolérance. Thierry Bouclier remarque à bon escient à cet égard : « Il est peu probable que les directeurs d’établissement catholique et les professeurs qui y enseignent, quasi tous laïcs, aient une connaissance approfondie des évangiles et de la doctrine de l’Église. En revanche, après avoir lu le dossier que le secrétariat de l’enseignement catholique leur a préparé, ils seront imbattables sur l’islam. »
Sous l’égide des droits de l’homme, le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a pu dire au sujet des cantines scolaires : « Nous servons de la viande halale par respect pour la diversité, mais pas de poisson [le vendredi] par respect de la laïcité » ! Sous l’égide des droits de l’homme veule, préfets et justice interdisent la soupe au cochon parce que haram (illicite) pour les SDF, mais laissent distribuer la chorba, la soupe halale…
Thierry Bouclier nous met en garde : « Un bilan des quelques années qui ont vu la substance du pays modifiée davantage qu’en plusieurs siècles d’Histoire … avant qu’un matin, au lever du soleil, le muezzin ne s’éveille ». A lire, à faire lire.
Éric Delcroix
07/12/2012
Thierry Bouclier, La France au risque de l’islam, Éditions Via Romana/Rémi Perrin, septembre 2012, 186 pages.