Le gouvernement a installé début juin dernier un groupe de travail interministériel consacré à la promotion des « mobilités actives », c’est-à-dire la marche et le vélo, en novlangue. Polémia
Constitué de parlementaires, de représentants des élus locaux, des usagers, des constructeurs de vélos et des ministères concernés, ce groupe de travail est chargé « d’étudier les mesures permettant le développement des modes de déplacement alternatifs aux véhicules motorisés, dont les avantages en termes d’environnement, de santé, d’économie et de vie sociale ne sont plus à démontrer ». On ne rit pas.
Voilà la France d’en bas sommée de se déplacer à vélo. Quel symbole de notre entrée triomphale dans le XXIe siècle, celui de la « mondialisation heureuse » chère au regretté DSK !
Le vélo c’est la santé !
Le vélo représentait, en effet, jusqu’à présent le moyen de déplacement des enfants, des vacanciers, des sportifs, des bobos et des pauvres. Voilà que l’on prie notre population vieillissante de se mettre à la petite reine pour se rendre à son travail, du moins celle qui en a encore un… en attendant les ambulances à bicyclette et les porte-avions à voile sans doute.
L’Europe a pourtant inventé au cours de son histoire des techniques permettant de s’affranchir de la force musculaire, celle des animaux comme celle des hommes, et aussi de se déplacer partout et de plus en plus vite. Telle était sa marque. Ce n’était pas pour rien si le futurisme, dans les années 1920 célébrait la Vitesse comme la nouvelle divinité des temps modernes. Mais cette Europe-là est morte. Assassinée.
Mort lente et pédale douce
Il suffit de voyager à Cuba, dans le tiers-monde ou dans les pays du Sud-Est asiatique pour s’en rendre compte : ce sont ceux qui ne peuvent pas faire autrement qui marchent à pied ou à vélo. En Chine des nuées de deux-roues voisinent avec les nouveaux riches et la nomenklatura qui roulent en Mercédès.
L’oligarchie invite les Européens à limiter leur empreinte écologique dans les rues comme dans l’histoire. La pédale douce convient en effet très bien à ceux qui manquent d’énergie pour s’imposer ! et qui déjà rasent les murs dans leur propre pays.
Les Chinois en deux roues se déplacent, eux, au moins à vélomoteur ou à moto (une autre invention européenne). Mais les Français devront pédaler.
Les coolies de l’oligarchie
Notre gouvernement, pétri d’écologisme, nous rêve en coolies, ressource humaine flexible et suant dans les rues en pente dont les lampadaires ont aussi été éteints, pour faire des économies. Le couvre-feu pour tous, comme dans les années 1940 !… pendant que les sauvageons et les truands roulent en BMW ou en Range Rover Evoque, niquent les radars et coupent en deux les Peugeot de la police.
L’oligarchie invite les Français à vivre toujours plus chichement, modestement : à se sentir petits, à rouler lentement, à se contenter de peu, à prendre sur eux, à se résigner et à la fermer en regardant la télévision ou leur portable. Car les vieux, surtout quand ils sont pauvres, doivent se taire. Salauds de pauvres !
Pendant ce temps hautement écologique, les Chinois ne se contentent pas de devenir l’usine de la planète et, donc, de construire les vélos sur lesquels les Français pédaleront : ils ont aussi des fusées, des cosmonautes et bientôt une station orbitale, des sous-marins nucléaires, un porte-avions et ils investissent massivement dans la recherche. Les Indiens font pareil.
Déjà sous l’Occupation on riait jaune en disant que les Allemands avaient les V1 et les V2* et nous les vélos. Une ironie de vaincus.
Sinistre présage.
Michel Geoffroy
21/06/2013
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