Par Laurent Wauquiez, Président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ♦ Les tenants du politiquement correct expliquent généralement qu’il n’ y a pas de problèmes d’immigration en France et que de toute façon on ne peut rien faire contre… L’exemple du Danemark – largement vanté par Polémia – prouve que cette double affirmation est fausse. Et c’est Laurent Wauquiez qui le rappelle dans une publication Facebook. Une prise de position étonnante de la part d’un élu appartenant à un mouvement politique – Les Républicains – qui est un acteurs passif du Grand Remplacement migratoire. Reste que l’initiative est à souligner, quand bien même LR est un parti qui a oublié le courage depuis très longtemps. Point intéressant : cette publication souligne en creux que la France est l’homme malade de l’Europe.
Polémia
Le Danemark ou comment on peut arriver à reprendre le contrôle de sa politique migratoire
J’avais envie de partager avec vous quelques réflexions qu’apporte l’étude de l’exemple danois en matière d’immigration.
Chez nous, progressivement s’est installée dans les têtes l’idée qu’en matière d’immigration il y avait une forme de fatalité : on ne peut rien faire. Nous avons essayé tant de gouvernements différents avec à chaque fois le même résultat et la même augmentation de l’immigration. Le quinquennat de Macron se conclut d’ailleurs avec un record d’immigration jamais atteint depuis les années soixante-dix. Le Danemark, lui, offre l’image d’un pays qui a longtemps été laxiste comme nous mais qui a décidé de reprendre en main la situation, l’a fait dans un consensus politique et surtout y est arrivé. Arrêter l’immigration de masse, c’est possible. C’est ce que montre le Danemark.
Le Danemark est un pays qui pendant longtemps a été dans le laisser-faire total sur l’immigration. Ils ont été rongé petit à petit par un communautarisme qui a fini par les effrayer : c’est ce qu’ils ont appelé le danger de « sociétés parallèles ». C’est un pays où le système social est très généreux mais, avec la tradition protestante, cette solidarité est liée au fait que chacun doit travailler pour financer le système. Les abus sont très mal perçus. Or, les migrants, de plus en plus, arrivaient au Danemark, ne travaillaient pas et finissaient par menacer l’équilibre des finances sociales. De plus, la constitution de ghettos urbains s’est traduite par une montée des violences et notamment des trafics de drogue, y compris au cœur de Copenhague, avec des affrontements de bandes à coup d’armes à feu. Dans ce pays, où le respect est une valeur essentielle, cette situation est apparue de plus en plus insupportable.
Politiquement, au début, l’extrême-droite a été la seule à porter ce discours. Dans les élections, l’extrême-droite a fortement grimpé dans les résultats, alors que le Danemark est plutôt pondéré sur le plan politique. Mais, très rapidement, tous les partis ont compris que ce n’était pas un sujet que l’on avait le droit de laisser de côté et, aujourd’hui, même la gauche a pris ce sujet à bras le corps avec un discours d’une franchise et d’une clarté que même chez nous aucun parti n’est capable de tenir. Le vocabulaire est très clair : « le Danemark n’a pas besoin d’une immigration que nous n’arrivons plus à intégrer ; nous avons le droit de contrôler qui rentre sur notre sol et pourquoi ; on ne peut pas accueillir tous les migrants et ils doivent aller dans d’autres pays que le nôtre ». Et je ne vous cite que des discours tenus par la gauche danoise. Quand on interroge les politiques danois, ils répondent assez nettement : la réalité gagne toujours. Là où, en France, le débat politico-médiatique s’emploie à cacher la réalité sous des tombereaux de politiquement correct, au Danemark ouvrir les yeux et agir ont été les clés de la réussite. Pas d’idéologie, juste voir la réalité et agir.
Quand ils ont commencé, la plupart des observateurs ont expliqué qu’il serait impossible d’avoir des résultats. De façon très pragmatique, année après année, d’abord avec un gouvernement d’alliance de la droite et de l’extrême droite, puis avec un gouvernement de centre-gauche, ils ont adopté toute une série de lois, parfois avec des réussites, parfois avec des échecs, sans hésiter auquel cas à corriger les choses. Ils ont réussi à mener cette politique très ferme dans le cadre des règles européennes, avec quelques bras de fer toutefois avec la Commission.
Les résultats sont impressionnants. Ils ont réussi à diviser par dix le nombre de migrants qui entrent chaque année dans leur pays en passant de 20 000 à 2 000. Le maître-mot a été c’est possible : you can do a lot (on peut faire beaucoup). Moi qui déteste la fatalité, je dois dire que j’aime cette leçon de volontarisme.
La politique anti-immigration du Danemark, un exemple à suivre ?
Ils ont commencé par prendre une clause d’opting-out sur les sujets régaliens par rapport aux règles européennes. Ils ont limité le regroupement familial avec des règles d’âge pour protéger les filles nées au Danemark contre les mariages forcés. Ils ont imposé que l’on parle parfaitement le danois, que l’on soit capable de loger sa famille avec suffisamment de mètres carrés, que l’on ait travaillé suffisamment d’années sur le sol danois. Le traitement des demandes d’asile est extrêmement encadré et, si à la sortie du tribunal votre demande a été rejetée, la police vous attend pour organiser la reconduite à la frontière immédiatement – je rappelle qu’en France même pas 10 % des reconduites sont exécutées. Cela n’empêche pas une humanité puisque le retour vers le pays d’origine se fait avec des aides. Là où nous sommes incapables d’avoir des visas de retour, malgré l’influence d’un pays comme la France, eux ont négocié des accords avec les pays africains avec des programmes de soutien pour les ministères de l’intérieur des pays concernés en échange de visas de retour pour les migrants. Ils n’ont pas hésité à acheter des encarts de publicité en Turquie et au Maghreb pour expliquer qu’il ne fallait pas venir au Danemark. Ils sont en train maintenant de négocier avec des pays pour que les demandes d’asile soient faites là-bas et non sur le sol danois avec un argument simple : cela permettra d’arrêter le trafic des passeurs.
Par ailleurs, ils luttent avec une grande fermeté sur les questions d’intégration. Toutes les écoles coraniques ont été dissoutes ; tous les financements étrangers, notamment d’Arabie Saoudite, sont interdits ; pour avoir la nationalité danoise, il faut serrer la main d’une femme. Ils ont défini des quartiers dont ils considèrent qu’ils sont en train de devenir des ghettos et dans ces quartiers ils imposent que le taux de population étrangère baisse et revienne dans la moyenne danoise sous quatre ans. Cela passe par une politique très régulée d’attribution des logements sociaux. Là encore des idées simples, on ne peut pas s’intégrer si on ne vit qu’avec des gens de culture étrangère. Sur les délinquants, ils sont très fermes : quand on commet un crime en venant de ces quartiers toutes les peines sont doublés pour démanteler les bandes de trafiquants ; si on est étranger, on perd immédiatement tous ses droits ; ils ont même négocié avec l’Albanie pour que les étrangers délinquants soient en prison là-bas et plus sur le sol danois. Là encore, le discours est simple : la vraie injustice, c’est de vous condamner à vivre dans un ghetto sans aucune chance de vous intégrer.
Enfin, tout est fait pour le retour au travail. Si on arrive au Danemark, il faut avoir travaillé un certain nombre d’années avant de pouvoir accéder à l’ensemble des aides sociales.
La plupart de ces mesures vaudrait immédiatement la qualification de fasciste en France. Pourtant elles ont été portées par des élus de gauche au Danemark. Ils ont juste compris que s’ils voulaient garder le système social le plus généreux d’Europe – plus encore que le nôtre – il fallait réagir. Les résultats sont impressionnants : limitation de l’immigration, réduction des violences, meilleure intégration…
La Suède, qui elle était restée dans une folie communautariste à la différence du Danemark, vient de prendre une vague sans précédent d’émeutes urbaines. Les politiques suédois ont enfin ouvert les yeux et viennent de décider de prendre les mêmes mesures que les danois. La première ministre, pourtant sociale-démocrate, vient de dire que l’intégration était un échec et qu’il fallait rompre avec l’immigration massive.
Cela montre que c’est possible à condition de faire preuve de courage et surtout d’ouvrir les yeux sur les problèmes. Quand on pense qu’en France ne serait-ce que les statistiques en fonction de l’origine sont quasi-interdites et ne permettent donc pas de prendre la mesure de ce qui se passe, on mesure le chemin à parcourir. Mais on peut le faire, si on arrête l’idéologie et qu’on décide juste de s’y mettre avant qu’il ne soit trop tard.
Laurent Wauquiez
09/05/2022