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La destruction du mariage et le suicide de l’Occident

La destruction du mariage et le suicide de l’Occident

par | 24 mai 2015 | Société

La destruction du mariage et le suicide de l’Occident

« Ce qui arrive aujourd’hui est pire que l’atteinte aux droits de l’homme : c’est la disparition même de l’homme dans ce qui fait son essence et assure sa dignité. C’est la vocation de l’homme de devenir pleinement homme, beau et bon (kaloskagathos en grec ancien) qui est remise en cause au profit d’une vie ludique de divertissement. »

Première remarque

Les forces de la mort viennent de marquer un point en Irlande. Ce 23 mai 2015, un référendum décidé par le gouvernement a donné 62% des voix en faveur du mariage homosexuel. Mais il y a eu presque 40% d’abstentions. Beaucoup de personnes hostiles ont préféré ne pas voter, pensant que le résultat était déjà acquis comme les médias l’annonçaient sans cesse. Toute l’oligarchie politique était pour le « oui ». En fait, 1,2 million de personnes ont voté pour le « oui » sur 3,2 millions d’électeurs inscrits. On est donc loin de la majorité absolue ! La victoire du mariage gay est relative et un autre référendum, avec une participation plus grande, pourrait défaire ce qu’a fait celui-ci.

Deuxième remarque

En séparant le mariage de sa cause finale (avoir des enfants), on détruit son essence. Le mariage devient un simple caprice au service des instincts du cerveau reptilien. Les animaux ne se « marient » pas car ils ne connaissent pas l’existence au sens humain du terme. Le mariage homosexuel est une contrefaçon totale du mariage authentique, qui puise, certes, ses racines dans la nature, mais qu’il transfigure par la tradition culturelle et spirituelle qui en Europe repose sur le christianisme, même pour les athées.

Troisième remarque

Le cerveau humain est composé de trois parties : une partie reptilienne qui exprime les instincts (chaotiques chez l’homme), une partie mammifère qui dirige la vie sentimentale (c’est le « cœur » dont parlent les pères de l’église) et une partie propre à l’homme et qui permet le calcul et le langage abstrait. La civilisation consiste à allier ces deux derniers cerveaux, cœur et intellect, pour discipliner le cerveau reptilien capable de tous les caprices et de tous les excès. Le mariage homosexuel donne ses lettres de noblesse au cerveau reptilien. Avec des arguments de logique abstraite tirés de l’idéologie égalitaire, il légitime tous les caprices chaotiques du cerveau reptilien en faisant des « choix ». C’est la victoire du reptile sur la personne humaine qui, elle, est une notion chrétienne qui élève l’homme vers la divinité.

Quatrième remarque

Ces réformes lancées par une oligarchie mondialiste antichrétienne vont couper le monde occidental de tout le reste du monde qui reste attaché aux traditions humanistes, chrétiennes mais aussi reconnues par d’autres religions traditionnelles. Ces réformes vont renforcer l’islamisme le plus radical qui va dénoncer de plus en plus violemment la « bestialité » occidentale car c’est ainsi que l’Occident sera perçu.

Cinquième remarque

L’adoption du mariage homosexuel s’ajoute à toute une panoplie idéologique qui a pour but la non-reproduction et donc la mort de l’Occident qui est fasciné par son propre suicide. L’idélogie « childfree » joue un rôle mortifère : childfree ne veut pas dire « sans enfants » mais « libre de ce fardeau qu’est l’enfant » (free veut dire libre). La liberté est de ne pas avoir d’enfants pour travailler plus et consommer plus : l’homme est considéré comme une matière première du système techno-économique, comme l’avait prédit le philosophe Heidegger. L’idéologie « childfree » est narcissique, et sans amour ; c’est la mort de l’humanisme classique et chrétien.

L’histoire montre que les sociétés qui méprisent les enfants, le mariage authentique, la propriété et le droit à la vie (malmené par l’avortement et l’euthanasie) sont des sociétés qui disparaissent. Les sociétés qui survivent respectent la vie, l’enfant, le couple homme-femme, et le droit de propriété ainsi que les racines culturelles nationales. C’est ce qu’a fort bien montré le prix Nobel Friedrich Hayek dans son livre sur « La Présomption fatale ».

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Comme l’a dit le président de la Russie Vladimir Poutine à la session du Club de Valdai de 2013, en reniant leurs traditions les peuples occidentaux se suicident peu à peu.

Si aucune réaction n’apparaît, ils seront remplacés par d’autres peuples qui, eux, sont restés fidèles à leurs traditions.

Ce qui arrive aujourd’hui est pire que l’atteinte aux droits de l’homme : c’est la disparition même de l’homme dans ce qui fait son essence et assure sa dignité. C’est la vocation de l’homme de devenir pleinement homme, beau et bon (kalos kagathos en grec ancien) qui est remise en cause au profit d’une vie ludique de divertissement. Shakespeare décrit cette vie comme une « histoire absurde dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et n’ayant aucun sens ». Or la « vocation » de l’homme à être lui-même passe avant ses « droits ». Le droit n’est rien sans le socle de la métaphysique.

Les mots « foi » et « fidélité » ont la même racine. L’homme sans foi est prêt à trahir sa lignée et son pays et son essence existentielle propre. L’homme sans espérance est prêt à déserter car, sans espérance, il n’a pas de courage pour combattre. L’homme sans charité, donc sans amour, est atteint de stérilité et n’aura ni enfants ni postérité spirituelle. Trahison, désertion et stérilité sont le lot des hommes qui rejettent les vertus de la tradition.

C’est pourquoi l’Occident ne survivra et n’existera comme civilisation, élevant l’homme de la bête vers le Divin, que s’il retrouve ces trois vertus de la tradition chrétienne : foi, espérance et charité !

Ivan Blot
23/05/2015

Ivan Blot

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