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La Désinformation publicitaire, de Jean-Yves Le Gallou et de Polémia

La Désinformation publicitaire, de Jean-Yves Le Gallou et de Polémia

par | 29 octobre 2014 | Médiathèque

La Désinformation publicitaire, de Jean-Yves Le Gallou et de Polémia

« L’idéologie des Lumières, revisitée par l’idéologie libertaire de Mai-68 et qui s’exprime notamment aujourd’hui dans la nouvelle idéologie des droits de l’homme, l’antiracisme et la promotion de la “diversité » et du cosmopolitisme », est un « élément clé de l’idéologie dominante ».

Le 11 octobre se produisait dans le quartier très boboïsé de la Bastille un événement proprement inouï : les retrouvailles de Dominique Strauss-Kahn avec le gratin du socialisme, y compris Manuel Valls, et l’élite du journalisme, y compris Anne Sinclair, ex-Mme DSK ayant divorcé après la révélation des frasques new-yorkaises de son époux et des relations d’icelui avec le proxénète Dodo-la-saumure qui lui procurait force « copines ». Origine de cette réunion de famille (recomposée) impensable pour le vulgum pecus ? Le 47e anniversaire de la « communicante » de choc Anne Hommel, ancien fleuron – comme d’ailleurs Nathalie Mercier, directrice de la communication du Musée du quai Branly, naguère chargée de l’image de Valérie Trierweiler – de l’agence de publicité Euro-RSCG, coprésidée par Stéphane Fouks, fils d’un militant communiste judéo-polonais, organisateur du premier concert de SOS-Racisme et bâtisseur de l’image présidentiable de son vieux copain Manuel Valls. Comment dire plus clairement que la pub’ a cessé depuis longtemps d’être de la réclame informative, comme elle le prétend afin de mieux abuser les naïfs, pour devenir de la communication non seulement industrielle mais, aussi, politique et sociétale ? Et toujours, hélas, dans le même sens. Note de lecture de Jacques Langlois, essayiste.

Un élément clé de l’idéologie dominante

C’est à cette dérive que Polémia avait consacré sa 6e Journée de réinformation, dont les actes paraissent aujourd’hui sous le titre La Désinformation publicitaire, un ouvrage que devraient lire tous les consommateurs. A la suite de Jean-Yves Le Gallou qui avait ouvert (et clôturé) les travaux de cette Journée avec la conviction qu’on lui connaît, tous les intervenants avaient en effet disséqué le leurre et mis en garde contre ses dangers.

Car il faut le savoir, la publicité, née de « l’idéologie des Lumières, revisitée par l’idéologie libertaire de Mai-68 et qui s’exprime notamment aujourd’hui dans la nouvelle idéologie des droits de l’homme, l’antiracisme et la promotion de la “diversité » et du cosmopolitisme », est un « élément clé de l’idéologie dominante » (Michel Geoffroy). Cette idéologie vise à imposer « le libre-échange comme modèle économique et le monde anglo-saxon comme modèle social » ainsi qu’à « créer un homme nouveau et une société nouvelle » pour finir par « imposer à la population des évolutions qu’elle ne souhaite pas » (MG).

Résultat : « Il n’y a pas de différence de nature entre publicité, propagande et influence » et « la publicité ne se différencie pas fonctionnellement de la désinformation à caractère idéologique et sectaire » (*). En revanche, elle a infiniment plus de facilité à diriger les esprits que n’en avait l’Agit-Prop stalinienne puisqu’elle dispose d’un public aussi vaste que captif, réparti sur tous les continents et généralement inconscient du message révolutionnaire et métisseur (l’accent étant systématiquement mis sur les wonderwomen, les familles recomposées et les couples mixtes et/ou homosexuels non moins systématiquement présentés comme « progressistes », donc à imiter absolument) ainsi distillé par affiches, sur les écrans ou dans les journaux sous couleur de vanter les mérites de la Banque postale, des supermarchés Lidl ou d’EdF, à la suite du précurseur Benetton (« United Colors of Benetton »).

En même temps qu’elle contribue au premier chef à l’endettement des foyers et donc à leur précarisation par « la création de besoins et de désirs » et « la création du dégoût pour tout ce qui est vieux et démodé », la publicité joue donc un rôle moteur dans la décadence de l’Occident : abandon de traditions séculaires, dislocation de la famille, disparition des nations au sens originel du terme (natio = race, en latin).

Esprit critique et hygiène intellectuelle, les meilleurs alliés de notre identité

Comment échapper aux techniques très élaborées de cette « idéologie intrusive ? », s’interroge Bruno Gabriel. D’abord en cultivant un scepticisme permanent et en évitant le plus possible de s’y exposer et d’y exposer sa progéniture, cible de choix des fils de pub’, surtout à la télévision : aux Etats-Unis, « à l’âge de trois ans, un enfant est capable de reconnaître en moyenne 100 logos de marques », et « entre 300 et 400 marques » quand il aura passé le cap des dix ans… et qu’il sera assez grand pour exiger celles de son choix ! Le seul remède à ces manipulations est l’éducation, mais cela suppose que les parents soient déterminés, et assez disponibles pour ne pas confier le soin de jouer les baby-sitters à sainte TV ou à Internet, désormais infesté de « bannières » publicitaires.

Peut-on « réconcilier publicité et identité » ? A cette question, l’expert en marketing Jean-Henri d’Avirac répond par l’affirmative, estimant qu’il faut puiser dans la boîte à outils de la publicité pour privilégier « un marketing de l’offre centré sur des fondamentaux (ancrage, histoire, valeurs, principes et savoir-faire) » et où « l’identité est le cœur du réacteur » par rapport au « marketing de la demande par essence clientéliste », donc non porteur de « valeurs véritables ». Certes, mais encore faut-il que les marques « centrées sur des fondamentaux » et censées incarner le terroir n’aient pas été rachetées par le Qatar ou des fonds de pensions états-uniens…

Plus sûrs sont les « moyens pratiques » proposés en conclusion par le président de Polémia pour s’affranchir de cette tyrannie : observer la plus rigoureuse « hygiène intellectuelle» et donc faire preuve d’esprit critique, mener des « actions communautaires » pour dénoncer excès et empiètements et surtout, puisque « le grand capital et l’extrême gauche sont désormais alliés », considérer la publicité comme un ennemi et « étendre le domaine de la lutte identitaire à la publicité par tous les moyens » : dénonciation politique et boycottage.

La « France d’en bas » a, en effet, la possibilité de se faire entendre : Yannick Noah ne vient-il pas d’admettre, devant la désaffection de ses fans, l’annulation de certains de ses concerts et la mévente de ses très juteux « produits dérivés », que son soutien à François Hollande et ses diatribes contre le Front national y étaient sans doute pour quelque chose ?

 Jacques Langlois
27/10/2014

Jean-Yves Le Gallou / Polémia, La Désinformation publicitaire, éditions Via Romana 2014, 90 pages, vente en Boutique sur le site Polémia.

Note

(*) Sur l’idéologisme dégénérescent de la publicité, voir également les chapitres 14, 15 et 16 des Médias en servitude, essai de Claude Lorne édité en 2012 par Polémia, en vente à la Boutique sur le site de Polémia (page d’accueil en haut à droite) et accessible en PDF sur notre site en cliquant ici.

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