Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia, a récemment accordé un entretien au média breton Breizh-Info. Il y évoque l’été politico-médiatique, la défaillance de l’État ou encore l’invasion migratoire. Nous publions ci-dessous l’entretien que vous retrouverez sur le site Breizh-Info.
Polémia
Breizh-info.com : Quelles sont les actualités qui vous ont particulièrement frappé cet été ?
Jean-Yves Le Gallou : Les médias de grand chemin appliquent deux principes dans leur traitement de l’information : amplifier ce qui va dans le sens politiquement correct, minorer ou occulter le reste.
L’actualité a été focalisée sur la sécheresse au printemps (mais il a plu depuis), avec l’été ce sont les pics de chaleur qui ont tenu la rampe ainsi que les feux de forêt : et comme ceux-ci sont jusqu’ici restés plutôt limités en France, alors les médias sont allés chercher des images en Grèce ou au Canada. Certes, il y a bien un réchauffement climatique depuis 40 ans et même depuis la sortie du petit âge glaciaire (dès 1830), mais rien ne justifie le délire des climats-alarmistes qui multiplient les approximations et les mensonges : ainsi la modification du trait de côte dans les Landes n’a rien à voir avec le changement climatique.
Cette propagande de tous les instants vise à fabriquer un climat de peur pour mieux contrôler l’opinion et imposer les catastrophiques énergies intermittentes — éolien, solaire, bio, carburants — qui coûtent fort cher et enlaidissent les paysages. Au passage vous noterez que Kretinsky l’un des principaux oligarques médiatiques (Le Monde, l’Express, etc.) a fait sa fortune dans le charbon… complément indispensable des énergies intermittentes.
Accessoirement l’alarmisme climatique est bien utile pour parler le moins possible des francocides qui se sont multipliés tout l’été.
Breizh-info.com : Le nombre d’affaires sordides que la presse aime à baptiser « faits divers » semble très important.
Jean-Yves Le Gallou : Les francocides ne sont pas des faits divers, mais des faits politiques. Il y a de la part la plus marchante des minorités arabo-musulmanes une entreprise de conquête territoriale qui s’exprime de trois manières :
la volonté d’imposer les règles islamiques (ramadan, voile, halal) ;
le contrôle des territoires par les mafias de la drogue ;
les comportements d’intimidation des Français par les racailles qui débouchent sur l’explosion de la délinquance violente et dans le pire des cas sur des francocides.
Le premier à avoir fait ce diagnostic est Renaud Camus. Il a d’ailleurs été condamné pour cela par des juges liberticides.
Breizh-info.com : L’État est-il devenu défaillant au point d’être quasiment l’ennemi de son propre peuple ?
Jean-Yves Le Gallou : Dans la théorie hobbesienne, les hommes renoncent à la violence des uns contre les autres en échange de la protection de l’État.
Le problème de l’État français aujourd’hui c’est qu’il ne protège plus les citoyens, qu’il a abandonné une partie du territoire aux voyous et la quasi-totalité des villes la nuit tombée. Pire l’État — préfets, procureurs, juges — se retourne contre ceux qui se défendent d’un cambrioleur ou prennent l’initiative d’expulser un squatteur. Au motif que la légitime défense doit être « proportionnée » : en bref vous avez le droit de répondre par un coup de poing à un agresseur à condition d’avoir déjà été assommé ; vous avez aussi le droit de recourir à une arme à feu pour vous protéger, mais uniquement si vous êtes mort auparavant…
Breizh-info.com : On a assisté — particulièrement en Bretagne — à un effondrement important du système de soins proposé aux contribuables, entre maternités fermées et urgences restreintes.
Jean-Yves Le Gallou : Le mot effondrement est juste. Après l’effondrement sécuritaire et l’effondrement scolaire, voici l’effondrement sanitaire.
C’est assez simple à comprendre : la demande de soins a augmenté sous le double effet du vieillissement de la population et d’une immigration de plus en plus massive accompagnée de « tourisme sanitaire ». Dans le même temps, il y a eu une baisse de l’offre de soins : numerus clausus des médecins jamais vraiment aboli, féminisation de la profession et nouveaux arbitrages du temps privé/profession, 35 heures et pour couronner le toute bureaucratisation du métier de soignant et multiplication des tâches de « reporting ».
Breizh-info.com : Mais où donc va tout l’argent qui est ponctionné en charges, impôts ou taxes diverses puisque le service public semble ne plus exister ?
Jean-Yves Le Gallou : En finance publique, on distingue généralement les crédits limitatifs (mis à disposition des administrations et fortement contraints) des crédits évaluatifs qui bénéficient à ceux à qui on ouvre des droits. Un étranger qui rentre, un immigré qui choisit de vivre de l’aide sociale, un délinquant qui commet un forfait, impacte immédiatement la dépense publique.
Allons plus loin. Il y a des dépenses publiques utiles bien sûr. Mais il y a aussi des dépenses inutiles : les employés de l’éducation nationale qui n’enseignent pas, les salariés de l’hôpital qui ne soignent pas. Bien sûr il faut des administratifs, mais il ne faut pas qu’ils prolifèrent au détriment des opérationnels. C’est pourtant ce qui se passe.
En Allemagne, un administratif pour 3 soignants, en France 2 administratives pour 3 soignants. Cherchez l’erreur ! Et ces administratifs imposent des tâches souvent stériles aux opérationnels.
Et puis il y a des dépenses nuisibles : en particulier toutes celles qui nourrissent la nébuleuse associative, c’est-à-dire des minorités de minorités souvent agressives, immigrationnistes ou LGBTQ. Mao Tsé Toung expliquait que payer ses impôts était un « devoir glorieux ». Dans la France du régime Macron, c’est devenu un devoir calamiteux !
Breizh-info.com : En Europe, les vagues migratoires se poursuivent. L’Italie en première ligne, et une Meloni qui semble totalement impuissante provoquant un fort sentiment de trahison au sein même de la population italienne. Salvini d’abord, Meloni ensuite, par leurs mauvais exemples respectifs, ne risquent-ils pas de salir pour longtemps l’image et surtout l’efficacité des partis dits « populistes » ?
Jean-Yves Le Gallou : En Italie comme en Grande-Bretagne ou en France ce sont les juges et les médias qui conduisent de facto la politique migratoire. N’oubliez pas qu’en Italie Salvini est poursuivi en correctionnelle par les juges pour ses actions. Alors les politiques se bornent le plus souvent à être des moulins à parole.
Or nous vivons des circonstances exceptionnelles : l’invasion de l’Europe. Dans une perspective décisionniste (Julien Freud, Carl Schmit) le souverain est celui qui décide précisément dans les circonstances exceptionnelles, qui tranche le nœud gordien. Comme l’a dit l’ancien ministre socialiste Hubert Vedrine : « un jour il faudra recourir à la force ». C’est-à-dire procéder à des tirs de sommation contre les franchissements illégaux de frontières ainsi qu’à des saisies de bateaux des passeurs et des ONG qui sont leurs complices. Des bateaux qu’une fois vides, il faudra couler par le fond pour les mettre hors d’état de nuire. Meloni a commencé à s’attaquer à l’humus des associations humanitaires et a déjà placé des bateaux sous séquestre. C’est un premier pas. Mais la suite urge !
Breizh-info.com : Un mot sur l’affaire Médine : on a vu plusieurs personnalités à droite, à Renaissance, ou à « l’extrême droite » s’offusquer que le rappeur soit l’invité de la Nupes. N’est-ce pas finalement hurler avec les loups, fossoyeurs de la liberté d’expression, alors qu’il faudrait appuyer au contraire pour plus de débats, avec tout le monde, et sur tous les sujets, pour en finir avec la chape de plomb morale et juridique qui pèse dans ce pays ?
Jean-Yves Le Gallou : Il est assez légitime de s’opposer à l’utilisation de l’espace public et des subventions publiques par les prêcheurs islamistes et les rappeurs. Qui sont par ailleurs les pires délateurs et les pires censeurs sur les réseaux sociaux. Difficile de tendre l’autre joue…
Breizh-info.com : Sur ce sujet de la liberté d’expression en France, trouvez-vous que les élus du RN fassent leur travail ?
Jean-Yves Le Gallou : Je vois surtout Marine Le Pen, Chenu et Tanguy applaudir des deux mains dès que le gouvernement veut dissoudre, pour des raisons de « délit d’opinion », des associations qualifiées « d’ultra droite ». Ils se conduisent comme les idiots utiles de Darmanin. C’est une attitude très courtermiste.
Plus globalement à force de vouloir être « sages » et « gentils » on ne voit pas toujours très bien à quoi servent les 88 députés RN. Ils sont hors du jeu législatif (ce n’est pas de leur faute), mais ne se sont en rien imposés dans la fonction de contrôle du gouvernement. Or les commissions d’enquête parlementaire ont des pouvoirs considérables que les élus RN n’ont pas su utiliser. Jean-Philippe Tanguy a présidé une commission parlementaire, mais au lieu de pousser le gouvernement dans ses. retranchements sur la sécurité et l’immigration il a choisi de parler des « ingérences étrangères ». Et le tout a fini dans la mise en cause de Marine Le Pen et du Rassemblement national : un lamentable gâchis. Une pantalonnade. Il est vrai qu’il ne suffit pas d’être prétentieux pour être talentueux.
A contrario au Parlement européen, Virginie Joron a fait un remarquable travail d’enquête sur le Covid. Il sera intéressant de savoir si cela lui vaudra une promotion — ou une rétrogradation — dans la liste que présentera Jordan Bardella aux élections européennes de 2024. À suivre.
Breizh-info.com : Quel est le programme de rentrée de Polémia ?
Jean-Yves Le Gallou : Le prochain Forum de la dissidence aura lieu samedi 18 novembre à partir de 10 h sur le thème : « Gouvernement des juges : quel bilan, quelle légitimité ? ».
Breizh-info.com : Et vous-même ?
Jean-Yves Le Gallou : Pour ma part je vais reprendre mes activités « classiques » : Radio Courtoisie le lundi soir pour le journal de la réinformation avec Pierre-Alexandre Bouclay, I-Média sur TVLibertés, le jeudi soir, avec Floriane Jeannin ; et des missions de formation pour l’Iliade, l’IFP et Reconquête.
Et puis un chantier d’écriture : « Mémoires identitaires » une promenade sur 60 ans de vie intellectuelle et politique sous un regard historique et civilisationnel.
Entretien avec Jean-Yves Le Gallou réalisé par Yann Vallerie
31/08/2023
Source : Breizh-Info.com
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