Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, fera face à la justice le 18 février prochain. Derrière cette affrontement, l’ombre du gouvernement des juges plane. Entretien.
Polémia
« Atteinte à l’honneur et à la considération » du juge Florence Nikolic
Polémia : Vous passez en correctionnelle le 18 février prochain
Jean-Yves Le Gallou : Je suis invité – et je vous y invite également cordialement – à la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, la chambre chic, pour délit d’opinion. Je suis officiellement poursuivi pour, je cite, « atteinte à l’honneur et à la considération » du juge Florence Nikolic, dans le cadre de deux tweets.
La justice vient de désavouer #Retailleau en refusant l’expulsion en urgence de l’influenceur #Doualem. Pour avoir critiqué un decision comparable sur l’imam #Iquioussen je suis poursuivi en correctionnelle. RV le 18 février. Dossier ci dessous. Thread. pic.twitter.com/hSgyGnJm9H
— Jean-Yves Le Gallou (@jylgallou) January 30, 2025
Polémia : Pouvez-vous rappeler le contexte ?
Jean-Yves Le Gallou : Darmanin avait émis en juillet 2022 un OQTF à l’encontre de l’imam islamiste Iquioussen qui voulait imposer en France les mœurs de l’Arabie chamelière du VIIe siècle.
Une formation de jugement du tribunal administratif de Paris a suspendu cette décision en août 2022, au motif qu’elle portait atteinte à la vie familiale de ce brave imam, dans la mesure ou certains de ses petits-enfants vivaient en France. J’ai porté un avis critique sur ce jugement et cité comme auteur le juge Nikolic, rapporteur et président de la formation de jugement et signataire de la décision.
— Jean-Yves Le Gallou (@jylgallou) January 30, 2025
La puissance des juges sur la politique migratoire
Polémia : Votre critique s’inscrit dans le cadre général d’une critique plus vaste du pouvoir judiciaire
Jean-Yves Le Gallou : En 50 ans, nous sommes passés d’un droit DE l’immigration (accepter ou non la présence d’un étranger sur le territoire) à un droit À l’immigration (chaque étranger fait valoir ses raisons personnelles de séjourner en France).
Nous sommes passés de la raison démocratique (les élus du peuple qui légifèrent) à l’État de droit (des juges irresponsables pénalement et politiquement surinterprètent des principes généraux sous l’œil unique de la doxa politiquement correcte).
Polémia : Concrètement vous pensez à qui et à quoi ?
Jean-Yves Le Gallou : Au Conseil constitutionnel, qui censure à tout-va le contenu des lois pénales et des lois sur l’immigration et qui les rend inopérantes.
Au Conseil d’État, qui a imposé le regroupement familial en 1978 (90 000 entrées en 2023) et qui l’a maintenu en 2020 lors de la crise Covid, tout en validant alors les mesures qui interdisaient aux citoyens français de sortir de chez eux !
À la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) qui ouvre grand les portes de la France à des pans entiers de population étrangère : les femmes afghanes (20 millions), les homosexuels togolais (400 000), les musulmanes sri-lankaises (2 millions) et j’en passe… Ces mêmes personnes étant susceptibles de faire venir ensuite leur famille au titre du regroupement familial…
Vu comme cela « l’état de droit » c’est La Nef des fous.
Aux tribunaux administratifs qui s’ingénient à bloquer les décisions des préfets sur les OQTF, les refus de titre de séjour ou de naturalisation.
Et tout cela avec le soutien d’associations et d’avocats payés par les contribuables : quand on aime on ne compte pas…
Polémia : Au final qui contrôle la politique d’immigration ?
Jean-Yves Le Gallou : L’immigration ?
Les Français n’en veulent plus mais les juges n’en font qu’à leur tête…
C’est un système peu démocratique. Et doublement pervers. Dans les faits, ce sont les juges qui exercent le pouvoir politique. Sur l’immigration en tout cas. Mais les juges sont irresponsables : ce ne sont pas eux qui font face aux conséquences – sociétales, sécuritaires ou budgétaires – de leurs décisions. Et en plus certains prétendent interdire toute critique de leurs décisions. C’est proprement hallucinant.
Polémia : Le mot de la fin ?
Jean-Yves Le Gallou : Le 18 février, je défendrai la liberté d’expression. Le droit à m’exprimer au nom de la conception que je me fais, comme de nombreux français, de l’intérêt général.
Je comprends parfaitement que d’autres ne partagent pas la même conception de l’intérêt général. Mais la libre confrontation des idées est la condition de la démocratie comme de la juste compréhension du réel.
Entretien avec Jean-Yves Le Gallou
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