L’actualité politique française est marquée par les tentatives désespérées d’une gauche aux abois de maintenir les partis à la droite de LR dans le camp des pestiférés. La gauche est en effet minée par le soutien d’une grande partie de ce camp aux actes du Hamas et elle se retrouve obligée de tout faire pour détourner l’attention. C’est donc dans ce contexte que la figure de Jean-Marie Le Pen est ramenée sur le devant de la scène. Analyse de cette attaque désespérée de la gauche avec ce texte de Pierre Boisguilbert. Polémia
Quel est l’homme politique dont on parle le plus en France depuis quelques jours ? Jean-Marie Le Pen, 95 ans. Cela ne surprendra que ceux qui refusent de voir que le système politico-médiatique dominant veut gouverner les esprits grâce à un totalitarisme de l’anachronisme. On aurait pu penser que le débat s’instaure autour de différents thèmes d’actualité : la nature terroriste du Hamas dans son pogrom en Israël ; la nature exacte de la riposte israélienne et le sort des civils palestiniens ; la montée en France de l’antisémitisme islamiste… Eh bien, non ! Tout cela est presque oublié. C’est le retour au point de détail. Le 13 septembre 1987, Jean-Marie Le Pen est invité au « Grand Jury RTL-Le Monde ». Alors que la thèse universitaire d’Henri Roques concernant le révisionnisme fait polémique, il est interrogé par Olivier Mazerolle (le texte de la question est, paraît-il, introuvable) à propos de la contestation par des négationnistes de l’utilisation par les nazis de chambres à gaz homicides.
Il répond alors : « Je n’ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. » Il a été condamné pour ce propos.
Le Pen était-il, il y a 40 ans, antisémite ? Voilà la question dont dépend l’avenir de la France.
Alors, bien sûr, il s’agit pour les politiques de diaboliser Marine Le Pen et de gêner son ascension annoncée prématurément vers la présidence et qui les affole tous. Il ne faut pas être dupe. Mais il y a autre chose de plus essentiel.µ
La volonté de l’idéologie dominante de retourner dans sa zone de confort.
On était si bien dans les années Jean-Marie.
On pouvait au nom de la République et des valeurs démocratiques pérorer sans aucun danger sur le retour de la bête immonde dont le ventre était toujours fécond et avait accouché du FN.
Mais, depuis 40 ans, l’antisémitisme est passé par l’immigration massive dans une partie d’un nouveau peuple en France. Le reconnaître serait revenir sur des décennies d’erreurs au service de la manipulation politique.
On peut penser que cette autocritique et cette mise à jour du logiciel antisémite leur sont impossibles. Cela leur ferait exploser le cerveau. Alors ils se raccrochent à la fondation du FN et à l’attitude de Le Pen par rapport aux juifs et à leur influence politico-médiatique réelle ou fantasmée.
Une question n’a pas été posée : quand on est antisioniste, on est maintenant forcément antisémite ; si on est pro-sioniste, peut-on être antisémite ? Apparemment, oui pour Le Pen malgré des révélations dans ses mémoires. Après les municipales de 1983, le leader du FN cherche à s’attirer les faveurs de la communauté juive française. Bien avant Marine. Ses contacts au sein de la secte Moon le mettent en relation avec Jacques Torczyner, président du Mouvement sioniste international, qui l’invite au Congrès juif mondial, le 17 février 1987 à New York. Pendant ce dîner, Le Pen raconte un épisode de 1956. Débarqué au canal de Suez trois jours avant le retrait des troupes franco-anglaises, il avait à l’époque tenté de convaincre les membres de son régiment de déserter et de combattre aux côtés de Tsahal l’ennemi commun, censé abriter les corps francs du FLN. Au Four Seasons, son discours est très pro-israélien, dans la droite ligne de l’extrême droite des années 70, qui considérait Israël comme un pilier du monde libre, aux avant-postes de la lutte contre le communisme international, estime Le Point, ce qui se discute. Il se prononce pour la fermeture du bureau de l’OLP à Paris, se montre résolument atlantiste et pour l’intégration d’Israël dans un « front européen ».
« […] À la fin de l’allocution, selon le récit des membres de la délégation frontiste, l’assistance se lève pour une standing ovation et Edgar Bronfman, le président du Congrès juif mondial, propose à Le Pen de le faire raccompagner à son avion, signe, semble-t-il, d’une assez forte empathie. »
Mais pour le juriste pro-sioniste Gilles-William Goldnadel, si Le Pen n’était pas antisémite, il l’est devenu devant le barrage établi par des institutions de la communauté contre lui et son parti. Jusqu’au fameux point de détail, point de non-retour. Il était fini en décembre 1987, selon les médias. En 2002 il était au second tour de la présidentielle. Tous ceux qui ramènent le RN au FN de 1987 semblent avoir oublié 2002 et la limite d’une diabolisation qui ne peut être relancée que dans une hystérie collective largement entretenue par les médias d’hier et, on peut le constater, globalement d’aujourd’hui. La différence, c’est qu’il y a un média avec une ligne éditoriale différente des autres et que son pro-sionisme pousse par ricochet à ne pas faire du RN un parti infréquentable au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Cela ne change pas tout, mais cela change pas mal de choses.
Pierre Boisguilbert
10/11/2023
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