Tout ça (150 millions d’euros claqués) pour ça ? Le 26 juillet, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, les premiers depuis 1924, devait être le plus grand spectacle du siècle, à faire verdir de jalousie Chinetoques et Ricains. On eut, et la pluie n’y était pour rien, un désolant mélange de Gay Pride, vu l’omniprésence de drag queens fessues et mamelues, et de L’Opéra de quat’sous tant étaient minables et désespérément répétitives les chorégraphies, à base de break dance banlieusarde, et hideux presque tous les costumes.
Un chef-d’œuvre de conformisme wokiste
Sur RTL, au lendemain de cette foirade, le ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra n’en salua pas moins Thomas Jolly, le directeur artistique de ce tragi-carnaval, et sa « promesse tenue » de « surprendre et innover ». « Il y a du génie artistique, une audace à la française, une forme de symbiose grandiose de toutes les dimensions de ce qu’est la France », s’enthousiasma-t-elle. « Cette cérémonie est une réconciliation de toutes les dimensions de la France. C’est un hymne à l’inclusion, à la tolérance. C’est une mise en valeur de notre histoire, de notre patrimoine, de notre culture et de notre liberté. Quand on voit Aka Nakamura sur le pont des Arts avec la Garde républicaine, qui prend le rythme de son interprétation, c’est juste un moment hors du temps. C’est exceptionnel. »
L’éphémère ministre de l’Éducation nationale se trompe et nous trompe. La cérémonie manqua cruellement de génie et surtout d’audace, laquelle aurait été d’aller à contre-courant du wokisme général, alors qu’ont été pieusement suivies toutes les « transgressions » – sexuelles, raciales, historiques, esthétiques – devenues autant d’obligations auxquelles doivent se plier tous les « créateurs », tous les « performeurs » soucieux de s’attirer les faveurs de la médiocratie et donc de gagner leur croûte.
« Casser les codes », pour en imposer d’autres
À cet égard, la parade où le noir dominait fut un exemple parfait de conformisme. Logique quand on connaît la carrière de ce pro du « décalé normé » qu’est Thomas Jolly (à ne surtout pas confondre avec le sympathique Thomas Joly, président du Parti de la France !). Et quand on sait que cette idole des festivaliers bobos d’Avignon avait pris pour conseiller historique le médiéviste Patrick Boucheron, depuis 2015 professeur au Collège de France que, selon Le Nouvel Obs, il fit alors « virer à gauche », soutien inconditionnel du Nouveau Front populaire aux dernières législatives et historien si partial que, commentant son dernier opus en janvier 2017, même Libération lui reprochait de « retracer le passé à travers les obsessions d’aujourd’hui », se demandant si, « en accumulant les références aux migrations, à la religion – rencontres et chocs successifs, notamment, entre christianisme et islam –, à la mondialisation et à l’écologie, son Histoire mondiale de la France ne frise pas l’anachronisme ».
Plus radical, Alain Finkielkraut assimilait le livre de Boucheron à un « bréviaire de la bien-pensance et de la soumission », caractéristique d’un enseignement de l’histoire « que nul scrupule, nulle probité intellectuelle n’arrête, quand il s’agit de souligner les failles et les fautes de la France dans son rapport à l’altérité ».
Et c’est ce « fossoyeur » de notre histoire, Finkie scripsit, qui s’est fait une spécialité de « casser les codes » pour en imposer d’autres, plus coercitifs encore, qui avait été accepté au plus haut niveau puisque, dès son arrivée à l’Élysée en 2017, Emmanuel Macron s’était institué deus ex machina des festivités à venir. On ne peut donc s’étonner de cet épisode vomitif que fut, dans la traversée de Paris, la vision de Marie-Antoinette décapitée mais tenant sa tête dans ses mains – comme saint Denis – en gueulant « Les aristocrates à la lanterne ! », en illustration de la Liberté de notre devise nationale. Curieusement complétée d’ailleurs par le terme sororité initialement imposé dans les universités californiennes par la secte saphique de la grande prêtresse féministe Judith Butler et illustré le 26 juillet par l’évocation de femmes ayant marqué notre histoire, telles Louise Michel et Simone Veil. Aux oubliettes Jeanne d’Arc, délibérément ignorées la pilote d’essai Jacqueline Auriol et Geneviève de Galard, l’ange de Diên Biên Phu !
Ajouter l’infamie à la laideur
Également immonde, la scène au cours de laquelle un éphèbe noir s’ébroue dans la Bibliothèque nationale en jetant des livres par terre et en faisant voler les pages avant de batifoler avec un autre éphèbe, asiatique cette fois, et une Blanche, le trouple (concept cher à l’ex-ministre Marlène Schiappa) s’enfermant ensuite pour passer à des ébats plus poussés. Et, pis encore, cette interprétation de la Cène où les apôtres, campés par des transgenres obèses et diamantés, entourent le chanteur Philippe Katerine (« notre poète contemporain », selon Oudéa-Castera), nu sous sa peinture verdâtre et censé incarner le dieu de la mer.
Réaction immédiate de Marion Maréchal (en français et en anglais, afin que nul n’en ignore) : « À tous les chrétiens du monde qui regardent la cérémonie d’ouverture et se sont sentis insultés par cette parodie drag queen de la Cène, sachez que ce n’est pas la France qui parle mais une minorité de gauche prête à toutes les provocations. » Philippe de Villiers renchérissait : « La cérémonie d’ouverture des JO est une honte. Nous actons le suicide de notre pays devant le monde entier. La Cène avec les drag queens et la décapitation de Marie-Antoinette ajoutent l’infamie à la laideur. La France de Macron et du wokisme n’est pas la France. » Et le magnat sud-africain Elon Musk déplorait ce spectacle « extrêmement irrespectueux envers les chrétiens » cependant que le porte-parole du Rassemblement national, Julien Odoul, y voyait « un saccage de la culture » – si ce n’avait été que cela…
Il a fallu attendre vingt-quatre heures la réaction de l’épiscopat français qui, dans un communiqué plutôt jésuitique, a regretté « très profondément des scènes de dérision et de moquerie du christianisme »… tout en se félicitant des « merveilleux moments de beauté, d’allégresse, riches en émotions et universellement salués » auxquels on aurait assisté la veille.
La Seine ou la Bérézina ?
Sur la tribune officielle, Emmanuel et Brigitte Macron affichaient une mine sinistre. En raison des huées ayant accueilli leur arrivée ou parce qu’ils mesuraient la débâcle de l’événement dont l’Élyséen s’était voulu le grand ordonnateur ? A-t-il mesuré l’impact dévastateur sur le plan militaire, en Afrique et ailleurs, de l’orchestre de la Garde républicaine en grand uniforme obligé de se trémousser à la moricaude sur les braillements de la Malienne Aya Nakamura, souveraine ruisselante d’or ainsi que ses danseurs ?
Même l’interminable procession sur la Seine des bateaux (hétéroclites) transportant les délégations de sportifs étrangers engendra un ennui mortel en plus de tourner au scandale diplomatique : à la grande fureur de la République de Corée (du Sud), sa représentation a ainsi été présentée comme celle de la République populaire démocratique de Corée, autrement dit la Corée du Nord communiste. D’où plates excuses du Comité international olympique… qui a imputé la bévue au Quai d’Orsay !
Retransmise en mondovision, l’inauguration des J.O. aurait dû mobiliser devant leur récepteur 2,5 milliards de téléspectateurs. Cruelle déception des « sponsors » (Coca-Cola, LVMH, etc.), ils furent moins d’un milliard, la plupart ayant vite déserté, peut-être défrisés par l’abondance de travelos alors qu’ils attendaient « les p’tites femmes de Paris », la ringardise prétentiarde de l’ensemble – dont le sport fut curieusement absent – quand on la compare à la somptuosité et à la beauté formelle de la cérémonie de Pékin en 2008, et surtout la démarche blasphématoire.
La Seine aurait dû être notre Pactole. Sur les plans politique, esthétique et culturel, ce fut la Bérézina. Espérons du moins que, pour nos champions, la fête tant attendue ne sera pas trop gâchée.
Camille Galic
29/07/2024
Crédit photo : Anja [CC BY-SA 4.0]
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