Polémia a reçu d’un correspondant, qui souhaite conserver l’anonymat, cet article assez étonnant qui fait état d’une sorte de révolution populaire spontanée, sans meneur ni mot d’ordre, destinée à changer, tout simplement séance tenante, les institutions en place, à commencer par la constitution elle-même. Il est évident qu’une telle pratique ne peut se concevoir et réussir que dans un petit pays rassemblant moins de 350.000 habitants, mais on peut vraiment parler d’exception islandaise !
Qu’attendons-nous pour prendre l’exemple des Islandais ?
Et comme par hasard, c’est étouffé par les médias !
Aussi incroyable que cela puisse paraître, une véritable révolution démocratique et anticapitaliste a lieu en Islande en ce moment même, et personne n’en parle, aucun média ne relaie l’information, vous n’en trouverez presque pas trace sur « Google »: bref, le black-out total.
Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est sidérante : un peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une gauche libérale de remplacement elle aussi évincée des responsabilités parce qu’elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects révolutionnaire: l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.
Alors que gronde dans l’Europe entière la colère des peuples pris à la gorge par le rouleau-compresseur capitaliste, l’actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout de donner aux luttes qui enflamment l’Europe une perspective : la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service de la population.
Plus bas, on trouvera deux articles traitant de cette révolution en marche, à faire circuler le plus largement possible, puisqu’on ne doit compter sur aucun média pour le faire à notre place.
Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet. Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
Un correspondant
25/01/2011