Par Guillaume Luyt, ancien directeur du FNJ et président des Identitaires (2002-2009) ♦ Après avoir permis à l’ultra gauche de pourrir manifs et rassemblements depuis des mois, cassant vitres et vitrines, incendiant poubelles et véhicules et agressant les forces de l’ordre, Darmanin a démontré un profond sens de l’égalité républicaine ce samedi 6 mai en laissant 500 jeunes nationalistes défiler dans Paris pour honorer la mémoire d’un de leurs prédécesseurs (*).
Pas de vitres brisées, pas de voitures endommagées, pas de flics agressés mais des journalistes et des bourgeois effrayés.
D’une manifestation à une interdiction
Imitant les codes de l’ultra gauche, repris il y a 20 ans par les nationalistes autonomes allemands, ces 500 jeunes avaient en effet choisi d’adopter le parfait look « black block » en y ajoutant, à l’envi, les masques et les cagoules les plus improbables.
Au final, une mise en scène d’autant plus parfaite pour les cameramen de Brut ou de Yann Barthès que les individus qui défilaient n’étaient pas entourés de milliers de manifestants les dissimulant à l’objectif des médias, comme c’est d’ordinaire le cas pour les antifas.
Le résultat, trop facilement escompté par l’occupant de la place Beauvau, est de lui permettre de demander aujourd’hui aux préfets d’interdire toutes les manifestations de qu’il appelle « l’ultra droite ». Comme ça. Gratos. Sans, comme d’habitude, nous expliquer ce qu’est « l’ultra droite » ni ce dont ces jeunes se seraient rendus coupables, aux yeux de la loi du moins. Mais, dans un pays dont le Parlement peut, avec le placet de certains députés RN, auditionner le chef des antifas lyonnais pour parler du « terrorisme d’extrême droite », cela n’a sans doute rien d’anormal.
Darmanin contre Génération Identitaire
Il y a 20 ans, je préparais l’organisation, à cette date, du premier camp identitaire. L’idée était de rassembler les jeunes blancs victimes de la fracture ethnique et de leur ouvrir un horizon nouveau, concentré sur les sommets à conquérir plutôt que sur les combats du passé ou la guéguerre avec ceux d’en face. Cela a donné 20 ans d’engagement irréprochable, à visage découvert et en première ligne, sur des questions dont tous les Français perçoivent aujourd’hui la justesse : défense de notre identité et protection des frontières de l’Europe, enracinement et localisme, refus de l’islamisation et de la submersion migratoire. Il s’agissait d’une révolution culturelle, revendiquée, pour « l’ultra droite » de l’époque.
Sauf que tout ceci a pris fin il y a 2 ans, avec la dissolution de Génération Identitaire… par Gérald Darmanin. Parce que le modèle identitaire avait débordé le cadre de la jeunesse patriote pour inspirer jusqu’aux élus locaux LR, il fallait l’éliminer. En soi, ce n’est pas grave car là où les pionniers identitaires se comptaient par dizaines il y a 20 ans, Éric Zemmour en a rassemblé 2 millions l’an dernier dans les urnes.
Répression et radicalisation
La voie militante – exigeante mais efficace – des Identitaires ayant été fermée en 2021 aux jeunes Français qui ne veulent pas mourir, il ne leur reste donc plus en 2023 que les partis officiels… et la provocation.
Et c’est ça le pire pour moi, outre la grossière manipulation du ministre de l’Intérieur. C’est que les jeunes patriotes d’aujourd’hui n’ont plus d’espace pour s’exprimer : s’ils résistent à l’ultra gauche dans la rue comme l’ont fait les Zouaves parisiens, ils subissent diabolisation médiatique et persécution judiciaire ; s’ils essaient de faire vivre des locaux enracinés comme l’Alvarium angevin, ils affrontent flicage médiatique, provocations gauchistes et, au final, persécution judiciaire ; enfin, s’ils assument à visage découvert, en respectant toutes les obligations légales, l’intégralité de leur combat, comme Génération Identitaire l’a fait pendant une décennie, alors ils finissent interdits bancaires, privés de boulot et cloués au pilori médiatique et judiciaire, comme c’est encore le cas pour certains porte-parole de GI.
En tuant GI, Darmanin savait ce qu’il faisait, il se préparait à ressusciter un spectre bien commode.
Guillaume Luyt
10/05/2023
(*) Sébastien Deyzieu, décédé en 1994 alors qu’il était poursuivi par la police lors de la dispersion d’une manifestation interdite par la préfecture de Paris.