Par Michel Geoffroy, auteur de Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ On a déjà bien parlé dans Polémia du Xe colloque de l’Institut Iliade organisé avec succès le 15 avril dernier. Cette rencontre annuelle fut effectivement une grande réussite tant par l’ampleur de l’assistance que par la qualité des intervenants, des débats et des animations.
Mais c’est la démarche même entreprise par l’Institut Iliade qu’il faut aussi saluer.
Pensée, parole, action
Notre civilisation reposait sur le triptyque : pensée, parole, action. Pour nos ancêtres, il ne suffisait pas, en effet, de penser ou de parler – une nécessité pour être homme –, il fallait aussi agir, pour affronter le tragique de la condition humaine dans l’histoire. « Au début était l’action », écrivait Goethe !
C’est pourquoi le colloque de l’Iliade n’est pas qu’une rencontre intellectuelle sans lendemain, où l’on s’autocongratule, comme il y en a tant, en particulier à droite. Même si le colloque annuel est aussi un temps fort et public qui permet des rencontres et des échanges fructueux en marge des débats, comme autrefois sur les forums ou les parvis.
L’Institut Iliade ne se réduit pas à des gens qui pensent, qui parlent ou qui écrivent : il regroupe aussi des gens qui agissent dans le monde. Pour la renaissance de notre civilisation, aujourd’hui à la fois malade et menacée.
L’Institut Iliade, ce sont des cycles de formation pour armer intellectuellement et mentalement les jeunes générations, autour de la réalisation d’un projet personnel. Ce sont des publications qui permettent d’accéder aux richesses de notre patrimoine. C’est l’encouragement aux arts enracinés et à la création. C’est l’incubation de nouveaux projets pour les entrepreneurs. C’est un essaimage européen et un réseau. C’est une esthétique et une tenue, face à un monde où règne la laideur. Pensée, parole, action toujours !
Le déclin anthropologique, sujet majeur du colloque de l’Institut Iliade
Un colloque politiquement incorrect
Revenons au colloque, qui traitait d’un sujet politiquement incorrect par essence : le déclin anthropologique des Occidentaux, à rebours donc de la doxa progressiste des lendemains qui vont chanter pour les Bisounours obèses, rivés à leur portable.
Comme l’a montré dans son introduction Jean-Yves Le Gallou, le déclin anthropologique n’est pas un jugement de valeur réactionnaire, comme on voudrait nous le faire croire, mais une réalité mesurable.
Pour ce faire, l’Iliade a donc établi un état de la littérature scientifique sur la question, en près de 100 pages de statistiques et de références. Du jamais vu !
Obésité, baisse de la fertilité et du QI, progression de la dépression et de la consommation de stimulants, sidération par les écrans, etc. L’Institut Iliade nous réveille en nous plaçant d’emblée dans le choc du constat.
Le consentement mortel au déclin
Oui, « les écrans éteignent l’humanité » (Hubert Calmettes). Oui, le transhumanisme repose sur des mensonges qui provoquent le malheur (Anne Trewby). Oui, les barrières morales tombent les unes après les autres, menaçant l’humanité de l’homme (Olivier Rey).
Oui, la dégénérescence consiste aussi à consentir au déclin et à la mort (Julien Rochedy). À consentir à la sortie de l’histoire (Pierluigi Locchi). Et un phénomène de longue durée, une destruction continue de la normalité (Lionel Rondouin), comme la maladie, est un processus, car l’organisme est un tout (Mariano Bizzarri).
Hommes de l’Ouest, levez-vous !
Mais l’Iliade ne se complaît pas dans le constat morbide, comme le soulignait bien le titre du colloque : « Face au déclin anthropologique, vivre en Européen ». Il faut faire face, donc.
Jean-Yves Le Gallou a d’ailleurs conclu son constat de la pathologie de notre civilisation par une exhortation significative, reprise du film Le Retour du roi, tiré de la saga de Tolkien, Le Seigneur des anneaux : « Hommes de l’Ouest, levez-vous » !
Un Européen ne doit pas en effet se résigner au déclin, sinon il n’est plus lui-même. Le déclinisme est aussi une maladie de l’identité, un prétexte à l’inaction et à la lâcheté.
C’est donc bien à l’action que le Xe colloque de l’Iliade nous a en réalité invités : à vivre en Européen, donc à vivre debout face à l’adversité, au lieu de se bercer d’illusions.
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Vivre en Européen
Vivre en Européen, de nos jours, signifie renoncer au confort que procure la domestication (Georges Guiscard) et se préparer à des temps difficiles car le déclin anthropologique a aussi des effets sociaux catastrophiques : il faut donc apprendre à se passer d’institutions impuissantes, mais aussi à retrouver le sens de la communauté car on ne peut survivre seul (Lionel Rondouin).
Vivre en Européen ne consiste pas à ressasser le passé, mais à retrouver et à transmettre (José Javier Esparza) les vertus de nos ancêtres et celles des modèles européens qui ont su triompher de la fatalité (Audrey D’Aguanno). C’est fonder une nouvelle origine européenne, car passé, présent et avenir ne sont pas séparables, comme le croient les progressistes (Pierluigi Locchi). Et ce n’est pas sacrifier au règne de la quantité (Fabien Niezgoda).
En d’autres termes, pour vivre en Européen, il faut une fois encore, « chevaucher le tigre » : non pas se transformer en herbivore sous prétexte de « sauver la planète », mais retrouver la maîtrise de la science et de la technique, affronter la révolution technologique et le monde multipolaire pour en tirer de nouvelles opportunités.
Le Xe colloque de l’Institut Iliade ne s’est donc pas achevé le 15 avril au soir. Il a, une fois encore, ouvert la voie : en nous faisant réfléchir, en libérant la parole de la tyrannie de la bien-pensance et en nous incitant à l’action. Pensée, parole, action, toujours !
Michel Geoffroy
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