Entretien avec Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia, réalisé par Breizh-Info ♦ La préférence nationale est au centre des débats enflammés autour de la loi immigration, votée par l’Assemblée nationale hier soir. Ce thème de la préférence nationale est l’un des apports majeurs de Jean-Yves Le Gallou au débat public puisque il avait publié en 1985 aux éditions Albin Michel : La Préférence nationale : réponse à l’immigration. Le fichier pdf de cet essai majeur est à retrouver ici : https://www.polemia.com/pdf/prefnat.pdf.
Pour évoquer ce sujet plus que jamais d’actualité, nous publions un entretien accordé par Jean-Yves Le Gallou au site Breizh-Info en 2021, alors que plusieurs candidats à la présidentielle évoquaient la nécessité de réformer la Constitution.
Polémia
Le nécessaire retour du pouvoir du peuple
Breizh-Info : Vous avez beaucoup insisté dans deux précédents livres – La Tyrannie médiatique (2013) et Immigration la catastrophe : que faire ? (2016) sur la nécessité de profondes réformes institutionnelles. Vous semblez avoir été entendu puisque beaucoup de candidats à l’élection présidentielle – Éric Zemmour bien sûr, mais aussi Marine Le Pen, Ciotti, Barnier et Pécresse – évoquent des réformes constitutionnelles. Qu’en pensez-vous ?
Jean-Yves Le Gallou : Je me réjouis de cette prise de conscience. Encore faut-il savoir ce que l’on met dans ces réformes constitutionnelles ! De mon point de vue, il faut en revenir à la formule du général de Gaulle « la seule cour suprême, c’est le peuple » et donc briser – j’emploie le terme à dessein – le pouvoir que se sont accaparé les juges : Conseil constitutionnel, Conseil d’État, Cour de cassation qui font la pluie et le beau temps sur les questions d’immigration et de sécurité.
Breizh-Info : Comment ?
Jean-Yves Le Gallou : En proposant aux Français par référendum – au titre de l’article 11 comme le général de Gaulle en 1962 – une réforme constitutionnelle en deux points principaux :
– Le cantonnement du rôle du Conseil constitutionnel au strict contrôle formel des lois et à leur respect des SEULS articles de la Constitution à l’exception d’une interprétation des textes généraux des préambules ; ce que voulait le général de Gaulle et ce qui fut le cas jusqu’au coup d’État constitutionnel de 1971 (lorsque le Conseil constitutionnel s’arrogea unilatéralement et arbitrairement le droit de contrôler le fond des lois).
– La reconnaissance de la supériorité des traités et des accords internationaux sur les seules lois ANTÉRIEURES à leur ratification ou approbation (les lois nouvelles s’imposant sans contestation possible).
Vous le voyez, juridiquement c’est facile : une simple et courte révision des articles 55 et 61 de la Constitution.
Préférence nationale et civilisationnelle
Breizh-Info : Cela suffit-il ?
Jean-Yves Le Gallou : C’est en tout cas ESSENTIEL !
D’autres dispositions doivent évidemment être prises. En particulier l’article premier de la Constitution pourrait être ainsi complété : « Elle [La France] sauvegarde et promeut son patrimoine historique et ses racines européennes et chrétiennes. Elle assure aux nationaux français la priorité dans l’accès aux droits civiques, civils, économiques et sociaux (emploi, logement et prestations sociales de toute nature). » Bref inscrire dans la Constitution, le principe de préférence nationale. Et celui de préférence de civilisation.
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Breizh-Info : D’autres idées ?
Jean-Yves Le Gallou : Oui, on peut aussi envisager la création du référendum d’initiative citoyenne, le retour de la proportionnelle et la limitation du nombre des collectivités territoriales. Tout ceci a été remarquablement documenté en 2016/2017 par un groupe de travail animé par Marion Maréchal et constitué de gens très « capés » (Conseillers d’État, professeurs agrégés de droit, énarques, avocats). Marine Le Pen reçut le rapport et en fit immédiatement un… classement vertical. Elle semble – ce qui est bien – le redécouvrir aujourd’hui. Il est vrai que quand le tigre cavale dans la rizière le gros zébu réapprend à courir…
Sanctuariser la liberté d’expression
Breizh-Info : Ne faudrait-il pas aussi rétablir la liberté d’expression ?
Jean-Yves Le Gallou : Assurément ! Cela passe d’abord par l’abrogation des lois Pleven, Gaysot, Taubira, Perben, Lellouche, tout cet arsenal liberticide qui déshonore la France, terre des libertés. Juridiquement c’est on ne peut plus simple : c’est l’abrogation de l’article 24 (à l’exception des quatre premiers paragraphes) et de l’article 24 bis du code pénal. Une proposition ou un projet de loi d’une ligne peut y pourvoir… à condition d’accepter de déplaire aux associations de sycophantes du lobby antiraciste ou du lobby LGBTQ.
Breizh-Info : Mais cela ne suffira pas à garantir le pluralisme dans les médias !
Jean-Yves Le Gallou : Non, vous avez raison. Abolir la censure est une condition nécessaire au rétablissement du pluralisme. Ce n’est pas une condition suffisante pour rétablir la diversité dans l’expression des opinions. De ce point de vue le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a fait faillite. Il faut le remplacer par un haut conseil de la diversité des opinions. En charge de veiller à l’expression de tous les courants intellectuels et de tous les courants politiques (pour ces derniers proportionnellement à leur poids politique). Soyons clairs : dans les médias de « service public » les journalistes de gauche et d’extrême gauche devront faire (un peu !) place à des hommes et femmes moins soumis à l’idéologie woke et au marxisme culturel. C’est la vie !
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Sécurité et immigration
Breizh-Info : Et en matière de sécurité que faudrait-il faire ?
Jean-Yves Le Gallou : D’abord interrompre toute immigration nouvelle. Puis expulser les clandestins et les délinquants étrangers. Enfin déchoir de la nationalité française les binationaux délinquants.
Breizh-Info : Voilà qui aiderait à respirer !
Jean-Yves Le Gallou : Oui ! Ensuite sur les lois sécuritaires proprement dites, il me semble qu’il y a deux axes de travail à envisager :
– un axe symbolique : le rétablissement de la peine de mort au sommet de la hiérarchie des peines ;
– un axe pratico-pratique : au cours des quarante dernières années le code de procédure pénal a doublé de volume mais dans le même temps les effectifs de magistrats et de policiers sont restés stables. Résultats : les dossiers ne débouchent pas et les bavures judiciaires se multiplient. Il faut évidemment écheniller toutes les procédures superfétatoires ou en revenir au code de procédure pénale des années 1970.
Entretien avec Jean-Yves Le Gallou publié par Breizh-Info le 16 novembre 2021
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