Il y a longtemps qu’Agnès Buzyn a coulé. Comment peut elle espérer flotter à nouveau ?
Agnès Buzyn, une agonie politique
Mais qui peut encore voter pour Agnès Buzyn ? Qui a pu lui demander de maintenir sa candidature à Paris ?
Au-delà de l’indécence personnelle de l’ancien ministre de la Santé, on peut s’interroger sur les motivations de LaREM. Soit ce parti ne comprend rien, soit il n’a personne. Ou alors, c’est une manière de faire campagne pour Hidalgo. On a quand même pour le parti ex-majoritaire comme candidate une femme dont le mari est impliqué dans l’industrie pharmaceutique, qui a démissionné de son poste de ministre de la Santé pour se présenter à la mairie de Paris alors qu’elle prétendait savoir et avoir fait savoir depuis le 11 janvier que la catastrophe sanitaire était inévitable et que le scrutin municipal serait « une mascarade ». Elle a pleuré en quittant son poste de ministre et aurait été victime d’une crise de nerf après les mauvais résultats du premier tour. Et pourtant elle persiste.
Le 26 mai, l’ancienne Excellence a annoncé à ses colistiers le maintien de se candidature lors d’une visioconférence. Plus personne cependant n’y croyait, ni même ne jugeait possible une telle décision. Jusqu’au bout, le doute a donc persisté, y compris pour son équipe et les responsables du parti présidentiel. Finalement pourtant c’est elle. C’est qu’il était donc impossible de dénicher au sein de sa liste un remplaçant crédible alors qu’il urgeait, à un mois du second tour, trouver une troisième tête d’affiche après le forfait forcé de l’exhibitionniste Benjamin Griveaux.
Mais combien de militants suivront ? Cité par Libération, Pierre Auriacombe, conseiller de Paris à l’origine en 2017 d’un groupe de «pro-Macron de droite» et candidat LaREM dans le XVIe arrondissement, déclare tout net : « Repartir en campagne derrière Buzyn après ses déclarations catastrophiques ? Non. Je ne vois pas comment elle va tenir. Lors des débats, ça va être très compliqué. » La candidate redouterait d’ailleurs la tenue du débat télévisé de l’entre-deux-tours qui doit avoir lieu sur BFMTV. Heureusement pour elle, il n’y aura pas de vraie campagne. Elle promet des explications sur ses déclarations, elle ferait mieux de les réserver pour un juge quand elle sera rattrapée par des plaintes.
Une décision politiquement suicidaire
Effectivement comment pourra t-elle se justifier ? « Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. » Cet aveu, dans Le Monde, voulait justifier ses pleurs en quittant son ministère. Si elle savait la gravité de l’épidémie elle n’aurait jamais dû déserter ; si elle jugeait la municipale comme une mascarade, elle n’aurait pas dû se présenter. Elle a tout de même minimisé l’épidémie en Chine et affirmé avant de partir en courant que le virus ne se répandait pas en France. Et aujourd’hui, alors qu’elle est restée plus deux mois silencieuse, comme honteuse, la voici qui ose se présenter aux suffrages des électeurs ! Il faudra nous expliquer cette décision politiquement suicidaire pour la majorité présidentielle à Paris.
Elle concentre sur sa personne le rejet des irresponsables politiques et la suspicion sur des médecins liés à de formidables intérêts pharmaceutiques.
Mais qui a eu l’idée folle de déconfiner Buzyn et de risquer un mégavirus mortel parisien pour la Macronie ?Il y aura bien une seconde vague anti-Buzyn pour le second tour.
Ça, c’est du cluster politique !
Pierre Boisguilbert
31/05/2020
Crédit photo : Amélie Tsaag Valren [CC BY-SA 4.0]
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