Invité le 23 octobre dernier à la première édition du Club de l’économie Le Monde, le premier ministre, Manuel Valls, tout en réaffirmant sa ligne social-réformiste, a fait le mea culpa du gouvernement sur la fiscalité et a jugé le niveau de dépense publique « trop important ».
Grand bien lui fasse ce jugement ; est-ce à dire que les Français croiront à cette nouvelle baliverne ? : « Nous avons, dit le premier ministre, un niveau de dépense publique trop important. Donc il faut continuer (?) à le baisser, parce qu’il entrave l’activité (…). Il faut le baisser pour l’Etat, pour l’assurance-maladie et pour les collectivités territoriales. » etc… Belles intentions, aurait dit Monsieur de La Palisse.
On notera que, dans le même temps, on apprend que le gouvernement de son coté souhaite amender une hausse de budget pour 2016. Et pas n’importe laquelle ! Si l’Assemblée nationale vote cet amendement, le budget de l’immigration, de l’asile et de l’intégration, sera augmenté de presque 100 millions d’euros, sans qu’on sache aujourd’hui comment cette hausse sera financée.
A cette même réunion du 23 octobre, Manuel Valls a donc évoqué, « les dégâts considérables » engendrés par les hausses d’impôts du début du quinquennat et appelé à une baisse de la fiscalité. Il va jusqu’à dire avoir « la conviction que la hausse de la fiscalité (…), qui est mal fichue et injuste, a contribué à la montée du rejet du système », avec « une augmentation de la fiscalité sur les ménages » et « en plus, des seuils extrêmement pénalisants pour les personnes âgées, qui ne payaient pas l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation ou la taxe sur le foncier (…) et qui ont été pénalisées. »
Il est étonnant que, sur ce dernier point, les brillants actuaires du ministère des finances n’aient pas projeté les résultats relevés aujourd’hui.
On constatera encore une fois une politique guidée par l’émotion et le symbolique qui relève plus d’une médiocre opération de communication plutôt que menée avec pragmatisme et le sens de la viabilité.
Polémia
27/10/2015
Source : Le Monde, le Club de l’économie
« Les hausses d’impôts ont fait des dégâts considérables ».
25 et 26 octobre 2015