« La sécurité est indispensable à l’individu pour qu’il puisse vivre son identité. »
Plus un pays est communautarisé, moins il a de normes naturelles de vivre ensemble. La crise de l’identité débouche inéluctablement sur une crise de la sécurité et une réduction des libertés. Voici l’analyse sans concession du colonel (ER) de gendarmerie Fabrice Fanet au colloque du SIEL sur l’Identité du 25 janvier 2014.
Polémia
La sécurité publique est un état stable et paisible indispensable à l’exercice de la vie physique, psychique, intellectuelle et matérielle de l’homme dans une société.
La sécurité publique résulte de l’application de normes législatives édictées par une société et de normes naturelles ressentis par les individus la composant. Plus une société est harmonieuse moins il existe de normes législatives, les comportements étant intériorisés par chaque individu dans ses traditions et habitudes. Plus une société est en tension, plus il est nécessaire de contraindre ses membres à appliquer les règles de comportement permettant à la collectivité de subsister.
Une société est en tension quand elle est fractionnée en identités concurrentes ou opposées qui ne possèdent pas un plus petit dénominateur commun où tous se retrouvent. Ce terrain commun indispensable permet de se reconnaître dans l’autre et de percevoir aussi les différences comme une curiosité, une richesse, une complémentarité. Ainsi, une société composée d’éléments (de communautés) trop hétéroclites par l’histoire, la culture, les croyances et leur projets ne peut subsister que par une contrainte des esprits et des corps afin d’imposer une coexistence pacifique minimum.
Les lois réprimant le racisme, l’antisémitisme, les discriminations ainsi que les lois mémorielles ou la préférence nationale tentent de faire vivre ensemble des antagonismes souvent irréconciliables qui ont été rassemblés artificiellement pour satisfaire notamment des fins économiques (une main-d’œuvre bon marché) ou idéologiques (immigrationnisme). On espère ainsi cacher les tensions en interdisant leur expression et même en interdisant de les nommer, comme par exemple la suppression orwellienne du mot « race » des textes normatifs français.
On peut aussi abandonner certains territoires ou fermer les yeux sur la violation de lois afin de calmer des communautés potentiellement dangereuses pour la fragile existence de la collectivité. Les zones de non-droit sont évidemment des zones où règne un autre droit ou un autre état de fait, souvent d’ailleurs celui du plus fort, abandonnant ainsi les populations indigènes à un quotidien insupportable.
On peut aussi contraindre les corps et restreindre les libertés de ceux qui sont les moins potentiellement dangereux et craints, afin de les forcer à se plier aux exigences des plus agressifs et des plus dominateurs : la tolérance et la soumission sont ainsi demandées au nom de la préservation de la paix publique : en abandonnant vos valeurs, vous ferez preuve de votre supériorité et de votre universalisme ! Vous êtes les plus forts et les plus intelligents, montrez-le en capitulant !
C’est pour toutes ces raisons que nous possédons maintenant des forces de police qui ont dû renoncer, sur ordre des différents gouvernements, à prévenir les crimes et délits et se bornent à intervenir une fois l’œuvre des délinquants accomplie, quand les faits ne se sont pas déroulés dans une zone de non-droit.
C’est pourquoi la politique pénale favorise le criminel car le pouvoir politique n’a pas grand-chose à craindre de la victime.
C’est pourquoi on stigmatise les citoyens qui veulent pallier la carence de l’État en prenant leur sécurité en main : je me souviens de la réaction du numéro 2 du ministère de l’Intérieur qui refusait que l’on parle des « Voisins Vigilants », cette appellation lui rappelant à l’évidence « les heures les plus sombres »…
C’est pourquoi on a détruit les fichiers des brigades de gendarmerie au nom de la Liberté, celle des délinquants de commettre leurs méfaits sans doute !
C’est pourquoi on a supprimé 15 escadrons de gendarmerie dans les années qui ont suivi les émeutes de 2005 et supprimé ou regroupé plusieurs centaines de brigades.
Ainsi, la sécurité des personnes et des biens est de moins en moins assurée, comme l’indique le sondage annuel de l’Insee portant sur le sentiment d’insécurité. Ce sondage a le mérite de corriger les statistiques partisanes des forces de l’ordre (comme vous savez, « Il y a le mensonge simple, le mensonge compliqué et les statistiques ! ») : depuis 2008, le sentiment d’insécurité ressenti par les Français dans leur quartier ou leur village est passé de 18 à 22%.
La sécurité est indispensable à l’individu pour qu’il puisse vivre son identité. L’émiettement en communautés possédant des identités difficilement conjugables engendre un affaiblissement du niveau de sécurité et de la paix publique et un retrait des individus de la vie de la « cité » où ils ne trouvent plus une cohésion suffisante permettant l’harmonie et l’épanouissement.
Sans restauration de la souveraineté des Français sur leur vie et leur nation, la féodalité à la Libanaise aurait de beaux jours devant elle.
Colonel (ER) Fabrice Fanet
25/01/2014