Le 16 janvier, se disant « interpellé » par le faible taux de fécondité de 1,8 enfant par femme cependant que « le taux de désir d’enfant s’établit à 2,3 », Emmanuel Macron avait déjà évoqué sa volonté de « générer une natalité dynamique » et d’ainsi renverser la tendance puisque, en 2022, l’INSEE n’avait enregistré que 490 973 naissances enfants présentés comme « nés de parents français » contre 626 821 en 2000. Le 8 mai dans le magazine Elle, le même président qui rêve d’envoyer de jeunes Français (et futurs pères) se faire tuer en Ukraine est revenu sur cette situation catastrophique, qu’il impute en priorité au fait que nous aurions « structurellement un problème d’offre médicale » car, a-t-il déclaré, « il ne faut pas culpabiliser celles qui ne veulent pas avoir d’enfants, mais il ne faut pas que la mauvaise organisation de notre société empêche des femmes, des familles d’en avoir si elles le souhaitent ».
Natalité. Les chiffres affolants de la tsunamigration
Comme si cette défaillance technique était la principale, voire la seule cause d’une démographie nationale en chute libre, avec les 234 000 avortements recensés en 2022 et majoritairement pratiqués sur des Souchiennes !
Car le désir de retarder et même de refuser la maternité peut résulter de bien d’autres facteurs. Par exemple la paupérisation de tant de jeunes couples, y compris dans les classes moyennes. L’éclatement des familles qui fait que nombre de mères titulaires d’un emploi ne peuvent plus confier leurs enfants aux grands-mères pendant leurs journées de travail, comme cela se faisait naguère. Le règne de la société de consommation qui renvoie la grossesse à plus tard, quand les autres « besoins » auront été satisfaits. Le recours facilité à l’avortement. L’idéologie dominante selon laquelle toute grossesse est une preuve de la sujétion dans lesquelles les femmes sont tenues. La simplification et la multiplication des divorces qui, devenus presque la norme (235 000 mariages mais 120 000 divorces en 2023), risquent de fragiliser les enfants à venir. Ou encore — et là n’est pas le moins important — la crainte de procréer dans un pays envahi, sinon colonisé de son plein gré, où le sort des indigènes deviendra à l’évidence de plus en plus précaire face à la masse des nouveaux colons dont les descendants des Gaulois ne pourront jamais concurrencer le dynamisme démographique, alimenté par une kyrielle d’avantages sociaux.
Selon le dernier rapport de l’Insee, en effet, les Algériennes installées en France font ainsi plus d’enfants que leurs concitoyennes de l’autre côté de la Méditerranée. Et dans un autre rapport, l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie précisait quant à lui le 22 mars 2023 : « En vingt ans, entre 2001 et 2021, le nombre de naissances d’enfants dont les deux parents sont français a baissé de 17,5%. Dans le même temps, le nombre de naissances d’enfants dont les deux parents sont étrangers a augmenté de 45,3%. En 2021, près d’un tiers des enfants nés en France (31,4%) ont un au moins de leur parent né à l’étranger. Et près de 9 naissances sur 10 (89,5%) d’enfants dont les deux parents sont nés à l’étranger concernent des parents nés hors de l’Union européenne. » — souligné par nous.
Pour Macron : priorité à la PMA et à l’IVG
Réduire cet effroyable déséquilibre, si lourd de conséquences mais encouragé en haut lieu, à un problème d’offre médicale est donc se moquer du monde. Et d’autant plus que, pour résoudre le problème, le chef de l’État annonce « un vaste plan contre l’infertilité, qui se déclinera en triptyque : prévention, parcours, recherche » et se propose d’emblée d’« ouvrir aux centres privés l’autoconservation ovocytaire jusqu’ici réservée aux établissements hospitaliers », afin d’améliorer l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA). Macron compte-t-il sérieusement sur les quadragénaires et les lesbiennes pour repeupler la France ?
Une France que, pour sa part, il s’acharne à dépeupler. Par un curieux hasard, c’est en effet le même 8 mai qu’a paru au Journal officiel le décret visant à « faciliter l’accès » à l’avortement avec l’autorisation donnée aux sages-femmes s’étant soumises à un stage de procéder à des IVG instrumentales (soit 20 % des IVG pratiquées en France), « dans les mêmes conditions de sécurité que les médecins ». Publiée en décembre dernier, la première version du décret avait été très critiquée par les professionnels de santé mais surtout par les associations féministes car jugée trop « restrictive », et ne permettant donc pas de « développer l’accès à l’avortement dans les déserts médicaux ».
IVG à gogo d’un côté, tsunamigration de l’autre… En cette période commémorative de la « victoire des démocraties », et du départ de la flamme olympique, c’est le cynisme qui a obtenu la médaille d’or.
Camille Galic
13/05/2024
Crédit photo : Domaine public
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