En France, François Hollande a manifestement de moins en moins de supporters et de plus en plus de sifflets. En mai 1968, alors que la « chienlit » s’installe dans le pays, le général De Gaulle s’envole mystérieusement pour Baden-Baden. Pour prendre du champ face aux événements ? Pour s’assurer du soutien de l’armée ? Nul ne sait car les principaux acteurs de ce déplacement ont emporté son secret dans l’au-delà. Toujours est-il que le chef de l’État en reviendra plus déterminé et qu’il mettra rapidement un terme aux événements, en dissolvant l’Assemblée nationale. Le voyage à Baden-Baden est une Fuite de Varennes qui a réussi.
En novembre 2014, François Hollande, lui, s’envole en Israël alors que la chienlit s’installe à nouveau dans le pays. Autres temps, autres mœurs.
L’aventure du Mali
Le président désormais le plus impopulaire de la Ve République cherche manifestement à l’étranger les soutiens qui lui manquent en France.
Il a d’abord essayé de jouer les « chefs de guerre » au Mali : dans un premier temps l’armée française a réussi à se rendre maîtresse du terrain et à neutraliser les islamistes. Les Maliens étaient, paraît-il, très contents de notre président normal. Le chef de guerre a alors remonté un peu dans les sondages, notamment à Montreuil, où il y a beaucoup de Maliens. Mais aujourd’hui les islamistes sont de retour et l’enlisement menace. Replouf dans les sondages. Et, en plus, les militaires français sont furieux.
Un courageux président
Alors voici que notre président se tourne vers Israël. Il faut dire qu’il a bien préparé la chose. Dans une lettre adressée au président du Consistoire le 30 octobre, il a ainsi courageusement pris position sur une question qui préoccupe assurément tous les Français : la circoncision. Il a, en effet, indiqué que la France récusait « absolument l’assimilation faite entre l’excision de jeunes filles et la circoncision rituelle des garçons ».
Le cauchemar du CRIF
Il se trouve que M. Cukierman, président du CRIF, publiait le même jour une tribune dans Le Monde où il nous faisait part de son pire cauchemar pour 2017 : voir « notre pays sombrer dans un régime où le populisme refuse les opinions minoritaires, rejette ce qui s’écarte de ses normes, redéfinit à sa sauce les droits et libertés » et de conclure, des fois qu’on n’aurait pas bien compris : « Face au FN réveillons-nous ! » Certes, il ne nous dit pas qu’il faut voter PS, mais le cœur y est.
Et puis, comme le hasard fait bien les choses, voilà que « la France » décide de s’opposer à l’accord international qui se dessine autour du nucléaire iranien. Au point que John Kerry crie « Vive le Frouance ! » – avec l’accent –, ce qui doit sans doute nous rassurer pleinement sur le bien-fondé de cette posture.
François Hollande s’est même fendu d’une déclaration en hébreu à son arrivée à Tel Aviv : « Je resterai toujours l’ami d’Israël », des fois que ses hôtes n’auraient pas bien compris le message.
En tout cas, Benjamin Netanyahu, premier ministre d’Israël, déclare que « François Hollande est un ami, un ami d’Israël et nous le recevrons en tant que tel, en déroulant le tapis rouge » (Les Échos du 5 novembre 2013).
Beaucoup d’amis mais de moins en moins d’électeurs
Notre président normal a donc beaucoup d’amis, mais à l’étranger seulement. Car, comme sous la IVe République, la France n’a jamais autant d’amis que quand elle se couche et quand elle s’aligne. Voilà même l’ONU qui trouve que le « racisme » monterait dans notre pays et qui vient fort à propos supporter la campagne que tente de lancer, avec ses gros godillots, un Parti socialiste tétanisé par la débâcle électorale qui s’annonce.
Mais en France, François Hollande a manifestement de moins en moins de supporters et de plus en plus de sifflets.
Le petit télégraphiste
Croit-il qu’en jouant le petit télégraphiste d’intérêts qui ne sont pas les nôtres il gagnera un sursis politique ? Espère-t-il, par exemple, un soutien du Mossad ou un tir de drones US qui permettraient de se débarrasser de ses adversaires politiques ? Pense-t-il, comme Louis XVI fuyant sur la route de Varennes, que les étrangers sauveront sa couronne ? Le pire n’est jamais sûr.
Mais nous ne sommes plus en 1968 : François Hollande n’a pas la stature de Charles De Gaulle et B. Netanyahu n’est pas le général Massu. Il est douteux que les chars Merkava israéliens franchissent la Méditerranée pour protéger un locataire du Faubourg-Saint-Honoré assiégé par les Bonnets rouges. Comme il est douteux que le 7e de cavalerie US arrive à temps pour sauver notre little big man national.
Michel Geoffroy
19/11/2013
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