Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Il y a de la malédiction apollinienne dans la destinée de Guillaume Faye. Notre éblouissant camarade semble avoir été condamné à percevoir le futur comme personne, sans ne jamais être cru, portant depuis toujours le fardeau de l’éveilleur au milieu de ceux qui ne veulent pas être réveillés.
Éveilleur et guetteur
Ce garçon sans âge, au physique fatigué depuis si longtemps par des excès qu’il assumait et la maladie qu’il connaissait, évoquait le chevalier de la garde de nuit sur le haut mur de Games of Thrones. Éveilleur et guetteur, il sait que l’hiver vient. Il prophétise qu’il sera terrible. Il est sur le mur (Trump n’a rien inventé), membre de la garde de nuit, des réprouvés oubliés aux frontières de l’ultime périphérie qui savent que les « autres » en multitudes vont déferler et qu’eux sont le dernier rempart du monde des Sept Couronnes.
L’hiver vient, c’est sûr, mais le printemps, lui, reviendra-t-il ? On en garde l’espoir sans en être persuadé après la lecture de son dernier livre, Guerre Civile Raciale, publié par les courageuses éditions Conversano. Toutes ses analyses le poussent à cette ultime prophétie ; non seulement cette guerre vient comme l’hiver, mais elle est là et nos corps en frissonnent déjà.
On peut être sûr que ce livre, malgré la mort de son auteur le 7 mars dernier et l’œuvre qu’il laisse derrière lui, n’aura pas la consécration médiatique qu’il mériterait. Car il dit tout à ceux qui refusent de répercuter ce qu’ils ne veulent entendre. Pourtant, notre idéologie médiatique mortifère ne parle que de racisme tout en proclamant que les races n’existent pas ; cette Guerre civile Raciale » aurait donc dû les exciter et les pousser à aller cracher sur sa tombe. Mais il est décidément des livres trop dangereux pour qu’on évoque même leur existence. Celui-ci en est un.
La démographie, revanche anti-coloniale
Sur le fond, les plus lucides d’entre nous n’apprendront pas grand-chose. Ils auront cependant entre les mains un argumentaire très fort.
A la lecture on se demande parfois si le terme racial est bien choisi. Car l’ennemi prioritaire de notre identité c’est l’islam terroriste, radical ou simplement dominateur. On pense donc à une guerre de religion, sauf que pour faire la guerre il faut être deux. Si certains musulmans sont prêts à mourir pour leur foi, on ne peut pas en dire autant des chrétiens et même des juifs.
Le paradoxe n’est qu’apparent et résolu de façon assez convaincante par Faye : l’islam grâce à l’immigration extra-européenne est devenu une arme de destruction massive du monde blanc, car l’islam c’est la religion des non-blancs, la religion de la submersion par la démographie vécue comme une revanche coloniale.
Ainsi, les Arabes, pourtant racialement caucasoïdes, se sont toujours opposés au monde blanc chrétien. Les analyses de Faye sont souvent controversées et il n’évite encore une fois aucun écueil. Le chapitre sur « Les juifs dans la guerre raciale » est particulièrement travaillé, avec la distinction nette faite entre les juifs de France et d’Europe, blancs à part entière et particulièrement menacés, et les associations et tous les « juifs de cour » aveugles devant le nouvel antisémitisme car prisonniers d’un discours obsolète. Il souligne les contradictions entre les aspirations des juifs à préserver leur identité et leur mondialisme, écartelés entre la victimisation et un certain suprémacisme.
Guillaume Faye annonce la rupture entre les catholiques et le discours imposé par l’Eglise sur l’immigration. Les derniers propos du pape, tenus le 30 mars au Maroc, sur les migrants qu’il faut accueillir encore plus en ouvrant de nouveaux canaux migratoires, ne font que confirmer l’analyse du livre.
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Trois chemins tracés
Malgré le sentiment, parfois, de relire la même chose, les chapitres mettent le doigt sur l’essentiel — la nouvelle colonisation a commencé d’un projet d’ethnocide des peuples européens. Le salafisme gagne du terrain, appuyé par les nouveaux collaborateurs qui, contrairement à d’autres, méprisent avant tout leur propre race.
Et puis bien sûr les trois options d’un avenir que Faye juge inévitable :
– La soumission, c’est à dire la submersion lente d’une civilisation incapable de se défendre.
– La défaite des blanc qui, malgré la réaction armée, sont écrasés, notamment par les leurs — on retrouve Le Camp des saints.
– Enfin, la victoire avec, pour l’Occident, des conséquences considérables au niveau de ses systèmes politiques, au-delà du départ des néo-colons.
Guillaume Faye paraît avoir vu dans le mouvement des Gilets jaunes les prémices d’un réveil identitaire, sinon encore racial et d’une salutaire réaction contre l’actuelle « trahison des clercs ». Pour lui, en tout cas, c’est une raison d’espérer et la preuve que notre peuple bouge encore.
Un livre très riche, donc, où l’avenir de sueur, de sang et de larmes que nous promet Guillaume côtoie l’actualité la plus immédiate et l’histoire du choc millénaire des civilisations, qui est celle de races et de religions.
Certains lecteurs ne seront sans doute pas convaincus dans les détails, mais aucun ne pourra ignorer la pertinence générale de la vision.
Avant de nous quitter pour rejoindre l’Olympe des éveilleurs et des gardiens du monde boréen, ainsi parlait Guillaume Faye.
Pierre Boisghilbert
15/04/2019
Guerre Civile Raciale, préface de Jared Taylor, éditions Conversano.
300 pages 20 € ou 24 € franco
Source : Correspondance Polémia