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Heureux comme un clandestin en France

Heureux comme un clandestin en France

par | 26 juin 2020 | Société

Heureux comme un clandestin en France

Par Paul Tormenen, juriste ♦ Les Français ont des dirigeants formidables. Alors que la France est confrontée à une crise sociale, économique et identitaire d’une rare ampleur, nos gouvernants font tout pour que notre pays devienne le réceptacle de la misère du monde. Ces propos sont-ils exagérés ? Nous vous livrons quelques faits bruts afin de vous forger votre opinion, en préambule à l’analyse critique de la partie du rapport de la Cour des comptes consacrée à l’immigration illégale, rendu public le 5 mai.


Il fut un temps où le fait de pénétrer massivement et clandestinement dans un pays était appelé une invasion. Au vu des flux massifs de clandestins qui arrivent en France, nos dirigeants ont dû oublier que nos anciens se sont battus pour défendre l’intégrité et la culture de notre pays. Les nombreux signes de bienvenue qu’ils lancent à l’adresse des clandestins en témoignent.

Des clandestins de plus en plus nombreux à entrer en France

 Pour mesurer l’ampleur de l’immigration clandestine, Le Figaro révélait dans un article paru en mars 2018 l’explosion du nombre de clandestins recensés arrivant chaque année en France, qui est passé de 26 000 en 2014 à 79 500 en 2017 selon le Pôle national d’analyse migratoire rattaché au ministère de l’Intérieur (1). Depuis 2018, l’administration ne divulgue plus ces statistiques annuelles. Voudrait-on cacher la température du patient en cassant le thermomètre ?

Relocalisations des clandestins : la France en première ligne

Chaque année, des centaines de milliers d’extra-Européens arrivent clandestinement par la mer ou par la terre dans les pays du sud de l’Europe, souvent aidés en cela par de multiples O.N.G. La Grèce, l’Italie et l’Espagne sont en première ligne de cette invasion migratoire qui ne dit pas son nom et qui est relancée dès la fin du confinement, comme le constate déjà l’agence européenne de garde-frontières Frontex (2).

La Commission européenne et les pays les plus en pointe pour organiser la submersion migratoire de l’Europe, la France et l’Allemagne, font actuellement pression pour que l’ensemble des pays européens allège le fardeau des pays dits de « premier accueil ». En renvoyant les clandestins chez eux, comme la raison le commanderait ? Certainement pas. Avant qu’une « clef de répartition » permanente soit mise en place, un cartel de pays dont les gouvernants sont de fervents immigrationnistes propose aux pays de l’Union européenne, au gré des arrivées des bateaux des passeurs et des O.N.G., une répartition et une relocalisation des clandestins, systématiquement présentés comme des « réfugiés ». Plusieurs pays, en particulier ceux de l’est de l’Europe, refusent avec réalisme ces propositions (3). On ne peut pas en dire autant du gouvernement français.

Grand Remplacement en Europe : la France en voie de submersion

La France, championne de l’accueil des migrants relocalisés

Le doigt sur la couture, le gouvernement français s’empresse,dès que l’occasion se présente, de prendre une part importante des clandestins prévus à la « relocalisation ». Dès la fin du confinement, les affaires ont repris. Le gouvernement français a récemment annoncé que notre pays allait accueillir 750 migrants présents en Grèce. Voilà qui ne peut que satisfaire le ministre grec des Affaires étrangères, qui annonce :

« Les procédures de relocalisation qui s’étaient arrêtées temporairement en raison de la crise sanitaire vont démarrer de nouveau au plus vite » (4).

Même empressement pour des clandestins arrivés à Malte fin mai. Selon un journal local, alors que 162 migrants sont hébergés sur deux bateaux au mouillage au large de La Valette, « le seul pays à ce jour à avoir promis son soutien à Malte est la France, qui s’est maintenant engagée à prendre 30 des 162 migrants » (5).

Un autre moyen commode pour s’installer en France est d’y venir clandestinement par la route à partir du sud de l’Europe, ou légalement par avion avec un visa de tourisme et de ne pas retourner au pays à son expiration. Les contrôles aux frontières ayant été quasiment supprimés, entrer dans notre pays se fait avec une facilité déconcertante, comme en témoignent les flux de clandestins qui arrivent chaque jour notamment à Bayonne (6).

L’hébergement des clandestins, une priorité pour le président Macron

Se loger en France n’est pas un problème pour la majorité des clandestins. S’ils ne trouvent pas de place dans un centre d’hébergement, ils se voient conseiller par les associations patentées et par les passeurs de se regrouper en vue d’une mise à l’abri, qui ne tardera pas à être organisée par la préfecture de région (7). Une information qui circule largement parmi les « migrants » (8). La « mise à l’abri » systématique des migrants a d’ailleurs été présentée par le président Macron en juillet 2017 à Orléans comme une priorité nationale (9). On comprend leur empressement à venir dans notre pays.

Rien qu’en Île-de-France, pas moins de six centres d’« accueil et d’examen des situations » ont vu le jour. Plusieurs milliers d’étrangers bénéficient ainsi d’un hébergement inconditionnel. Quand les centres d’hébergement sont saturés, ce sont des gymnases et autres équipements collectifs qui sont mis à contribution pour héberger temporairement les clandestins dans l’attente d’un logement plus pérenne. Quand ils ne sont tout simplement pas logés à l’hôtel (10).

Plus globalement, le nombre de places d’hébergement pour les migrants a triplé en France depuis 2009 : il est passé de 34 000 en 2009 à 98 400 en 2019. Mais ce n’était visiblement pas suffisant : le ministre de l’Intérieur a annoncé fin 2019 la construction de 16 000 nouvelles places d’hébergement (11).

Ce droit à l’hébergement est tellement « inconditionnel » que de nombreux déboutés de leur demande d’asile restent dans les foyers où ils sont hébergés. Comme le constatait récemment la Cour des comptes, 36 800 personnes sont hébergées dans les structures pour demandeurs d’asile alors qu’elles n’y ont pas droit. Les clandestins peuvent rester logés aux frais de la princesse… Quand ils n’occupent tout simplement pas des places dans les centres d’hébergement d’urgence détournés de leur vocation (12).

Le droit d’asile et l’aide sociale à l’enfance utilisés comme droit au séjour

Pour rester en France, un des pays qui offre, au vu des statistiques, les meilleures conditions matérielles de prise en charge en Europe, les clandestins se pressent dès leur arrivée aux guichets des demandes d’asile ou de l’aide sociale à l’enfance. Comme en témoignent les chiffres qui explosent, la France est une destination « privilégiée ».

En ce qui concerne l’asile, l’Office français de l’immigration (OFII) se charge de tout :

« Une fois sa demande enregistrée par un agent en préfecture, le demandeur d’asile rencontre un agent OFII pour pouvoir bénéficier des conditions matérielles d’accueil (allocation pour demandeurs d’asile, hébergement) et signer l’offre de prise en charge (OPC) afin de pouvoir subvenir à ses besoins le temps de sa procédure d’asile » (13).

Les détournements du droit d’asile sont nombreux :

  • la Cour des comptes a admis officieusement en 2015 que l’asile était devenu une nouvelle filière d’immigration illégale (14) ;
  • le directeur de l’Office français de l’immigration a reconnu pendant la pandémie de coronavirus que des clandestins demandaient l’asile pour bénéficier de l’allocation pour demandeur d’asile (15) ;
  • la France devient le pays de la deuxième chance en Europe pour les clandestins qui pratiquent le shopping migratoire. Les déboutés du droit d’asile dans un autre pays européen représenteraient près de 30 % des demandeurs en France (16). Peu importe qu’ils soient nombreux à être originaires de pays sûrs (17).

Pourtant, rien – ou si peu – n’est fait pour mettre un terme au dévoiement du droit d’asile dont on voit le nombre de demandeurs croître d’année en année.

L’aide sociale à l’enfance est également un excellent moyen de mettre un pied dans la porte du pays. Des jeunes extra-Européens sont souvent littéralement téléguidés par des passeurs, parfois avec des pochettes plastifiées avec l’adresse des services sociaux, vers les guichets des départements pour être pris en charge en raison de leur âge, qui serait inférieur à 18 ans (18). C’est le début d’une longue procédure qui garantit le gîte et le couvert, voire plus (études, loisirs, etc.), excessivement coûteuse pour les contribuables.

Le droit au service de l’immigration

Si les extra-Européens se voient déboutés de leur demande d’asile ou de la reconnaissance de leur minorité, pas de panique. Comme nous le soulignions récemment, les extra-Européens épaulés par les associations subventionnées engagent de nombreuses actions en justice pour permettre aux clandestins de rester en France (19). Les recours contre les décisions administratives permettent de prolonger le séjour dans notre pays et accessoirement d’annuler, parfois pour de simples vices de procédure, la décision initiale de refus de l’asile ou de l’aide sociale à l’enfance. Les droits individuels sont ainsi mis au service de l’immigration au détriment du droit du peuple français à sa continuité historique.

L’abus de droit au service de l’immigration

Les expulsions limitées aux clandestins les plus dangereux

Être en situation irrégulière en France ne fait pas courir grand risque : en 2018, seuls 15 % des obligations de quitter le territoire ont été exécutées. Seuls 19 957 départs sous l’effet d’une mesure administrative ont été organisés alors que 132 978 mesures d’éloignement ont été prononcées. Pour les rares clandestins que l’on cherche à éloigner, les autorités françaises invoquent piteusement un manque de coopération avec les pays d’origine et la difficulté à obtenir des laissez-passer consulaires pour justifier le très faible nombre de reconduites effectives (20). Pendant ce temps, d’autres pays comme la Suisse atteignent un taux de reconduites effectives de plus de 56 % (21). N’est-ce tout simplement pas la volonté du gouvernement français de reconduire les clandestins dans leur pays qui est défaillante ?!

Les centres de rétention administrative tournent au ralenti

Le nombre de places dans les centres de rétention administrative (CRA) est ridiculement faible : 1 800 (22). C’est sûrement déjà trop pour les autorités. Alors que les arrestations des clandestins présents sur le sol français sont rares, les centres de rétention administrative où ils devraient attendre en vue de leur expulsion tournent au ralenti, sous prétexte de la crise sanitaire. Sur les 1 800 places, seules 200 sont occupées. 14 CRA sur 26 sont tout bonnement fermés (23). Les clandestins n’ont pas de souci à se faire en France.

L’offensive des immigrationnistes contre les centres de rétention administrative

Des droits à foison et des soins gratuits

La France est la championne des droits sociaux, même pour les clandestins : droit au compte bancaire, aide juridictionnelle, aide sociale à l’enfance, bourses scolaires, prestations sociales, réductions tarifaires dans les transports, droit au logement, etc. : le Groupement d’information et de soutien des immigrés (GISTI) recense dans un document les innombrables droits des « sans-papiers » (24). La « note pratique » de 118 pages regorge de conseils pour « s’aventurer au guichet d’une administration, lorsque l’on est en séjour irrégulier ». Une phrase revient comme un leitmotiv pour les différents droits présentés : « Aucune condition de régularité de séjour ne peut être exigée ». Une vraie mine d’informations sur ce que la collectivité permet pour des individus qui se maintiennent illégalement sur le territoire et travaillent souvent clandestinement.

Les clandestins ont beau être des délinquants car ils enfreignent la loi, ils sont de plus en plus nombreux, plus de 300 000, à bénéficier de la prise en charge à 100 % des soins médicaux et hospitaliers. Le coût de l’aide médicale d’État avoisine désormais le milliard d’euros (25).

Une camarilla d’associations subventionnées

Comme nous le signalions récemment, l’information sur les procédures juridiques que peuvent exercer les clandestins pour rester en France est surabondante. De nombreuses associations souvent subventionnées (Cimade, GISTI, France Terre d’asile, etc.) se sont fait une spécialité de faciliter les démarches des clandestins. L’importance du contentieux porté devant les juridictions administratives en témoigne (26).

La sanction suprême : la régularisation

Si le taux de reconduites effectives des clandestins dans leurs pays est dérisoire, on ne peut pas en dire autant de « l’admission exceptionnelle au séjour ». Le gouvernement français permet en effet à des extra-Européens qui ont enfreint les lois en France pendant plusieurs années de bénéficier de ce qui est pudiquement appelé l’« admission exceptionnelle au séjour ». Chaque année, ce sont près de 37 000 clandestins qui se voient délivrer un premier titre de séjour pour ce motif. Parmi eux, le nombre de jeunes venus profiter de l’aide sociale à l’enfance en arrivant mineur en France a triplé de 2010 à 2018. C’est bien une politique de peuplement par des allogènes qui ne dit pas son nom. C’est également un encouragement à frauder les règles d’entrée et de séjour en France et à exercer du travail dissimulé. C’est enfin un formidable appel d’air à l’adresse de tous les aspirants au départ en Afrique et ailleurs.

Nous soulignions récemment que des organisations internationales « respectables » prévoyaient que le rétablissement progressif des déplacements internationaux entraîne un afflux massif de clandestins (27). La place prise par la Turquie en Libye risque d’accroître encore les possibilités de chantage à l’invasion migratoire de l’Europe organisée par ce pays (28).

Au vu de ce que nous avons vu précédemment, on ne peut qu’être stupéfait de la conduite du gouvernement qui se prive méthodiquement des outils dont il dispose pour faire respecter la légalité du séjour en France. Cette politique migratoire laxiste, qui admet tacitement l’immigration clandestine, n’est pas tenable, a fortiori dans le contexte actuel. À défaut de changement radical, l’avenir risque d’être plus que jamais marqué par les conflits communautaires et la tiers-mondisation rampante du pays.

Paul Tormenen
26/06/2020

(1) « Les frontières avec l’Italie et l’Espagne sous pression ». Le Figaro. 19 mars 2018.
(2) « Frontex : illegal migration into Europe increased dramatically in may ». Voice of Europe. 15 juin 2020.
(3) « Masques, gants et relance au menu d’une réunion des dirigeants d’Europe centrale ». ABC Bourse. 11 juin 2020.
(4) « La France va accueillir 750 migrants de Grèce ». InfoMigrants. 26 mai 2020.
(5) « Malta gives ultimatum to EU with threat to veto Irini commander choice ». Malta today. 20 mai 2020.
(6) « Bayonne : près de 100 migrants arrivent chaque jour d’Espagne ». La République des Pyrénées. 24 octobre 2018.
(7) Préfecture de région Île-de-France. Requête « migrants ».
(8) « Il raconte son périple, de l’Afghanistan à Corbeil-Essonnes, en passant par l’Allemagne ». Le Parisien. 22 août 2017.
(9) « Emmanuel Macron ne veut plus de migrants dans les rues d’ici la fin de l’année ». Le Monde. 27 juillet 2017.
(10) Cf. (7).
(11) « Ce qu’il faut retenir des mesures annoncées par Édouard Philippe ». Ouest-France. 6 novembre 2019.
(12) « L’entrée, le séjour et le premier accueil des étrangers en France ». Cour des comptes. 31 mars 2020.
(13) « L’accueil des demandeurs d’asile ». OFII. Consultation le 20 juin 2020.
(14) « Ce que révèle le rapport confidentiel de la Cour des comptes sur le droit d’asile ». 20 minutes. 13 avril 2015.
(15) « L’État sommé de rétablir le guichet de l’asile, gelé depuis le début du confinement ». Le Figaro. 23 mars 2020.
(16) « Le gouvernement veut couper les aides aux migrants “dublinés” ». La Croix. 11 octobre 2019.
(17) « Des demandeurs d’asile provenant de pays dits “sûrs” : mais qu’est-ce, pour la France, qu’un pays sûr ? ». France Info. 18 septembre 2019.
(18) « Les mineurs isolés, véritable casse-tête pour les tribunaux ». Le Figaro. 15 septembre 2017.
(19) « L’abus de droit au service de l’immigration ». Paul Tormenen. Polémia. 11 novembre 2019.
(20) Cf. (7).
(21) « Grand remplacement en Europe : la Suisse, en difficulté, tente de résister ». Paul Tormenen. Polémia. 28 septembre 2019.
(22) « L’offensive des immigrationnistes contre les centres de rétention administrative ». André Posokhow. Polémia. 2 mai 2020.
(23) « Avec la crise du Covid-19, des éloignements de clandestins limités ». Le Figaro. 31 mai 2020.
(24) « Sans-papiers, mais pas sans droits ». GISTI. Octobre 2019.
(25) « Aide médicale d’État : qui en bénéficie ? Quels soins sont pris en charge ? Combien ça coûte ? ». Le Figaro. 23 septembre 2019.
(26) Cf. (19).
(27) « Après le confinement, la submersion migratoire ? ». Paul Tormenen. Polémia. 19 mai 2020.
(28) « Renaud Girard : “L’inquiétante percée turque en Libye” ». Le Figaro. 15 juin 2020.

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Domaine public

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