Par Jared Talor, fondateur d’American Renaissance ♦ Guillaume Faye, toujours présent ! Avant son décès, la sentinelle aux frontières qu’était Guillaume Faye a eu le temps d’écrire un dernier livre. Un testament incendiaire, un brûlot au titre aussi lapidaire que sulfureux : Guerre Civile Raciale. Cet ouvrage est notamment dédié à Jared Taylor, citoyen américain ayant bien connu Guillaume Faye et fondateur du journal American Renaissance. Ce brillant diplômé de Sciences-Po (en 1978) défend l’idée d’une unité civilisationnelle entre les Européens d’Europe et les Européens s’étant installés au cours de l’histoire aux quatre coins du monde.
Nous reproduisons ci-dessous la préface de Jared Taylor, rédigée le 23 janvier 2019 en Virginie, plusieurs semaines avant la mort de Guillaume Faye.
Polémia
Ayant passé une partie de ma jeunesse en France, je parle votre langue et la comprends très bien. Grâce à cela, j’ai eu la chance de faire la connaissance des principales personnalités nationalistes, des identitaires et des patriotes illustres de votre pays. J’ai un très grand respect envers ces gens qui luttent pour la survie de leur nation, mais je dois dire que le Français qui m’a impressionné le plus – dès ma première rencontre avec lui – fut Guillaume Faye.
Je me souviens très bien de ce moment.
En 1998, j’étais en France pour la Fête bleu-blanc-rouge du Front national, où je faisais partie d’une délégation d’Américains qui avaient offert à Jean-Marie Le Pen un drapeau confédéré, lequel avait flotté devant le siège du Congrès de l’État de Caroline du sud. J’avais été présenté à Guillaume Faye par un camarade français, et nous nous sommes rencontrés dans un restaurant parisien.
À l’époque – comme maintenant, du reste – beaucoup de Français, y compris les nationalistes, hésitaient à employer le mot que je considère fondamental pour comprendre la crise profonde que traverse votre pays : le mot « race ». Au bout d’une heure de conversation avec Guillaume Faye, je m’étais dit : « Ce Français comprend parfaitement le problème ; il le comprend peut-être mieux que moi. Il voit loin… ».
J’étais frappé par la force de son esprit, sa passion pour la vérité, son amour pour son peuple. C’était le début d’une amitié qui dure depuis vingt ans…
Séparés par un océan, Guillaume Faye et moi, nous ne nous sommes pas vus suffisamment souvent, mais je l’ai invité deux fois à faire des interventions aux colloques American Renaissance que j’organise. Chaque fois, il a charmé son auditoire avec son accent français si particulier, et l’a bouleversé par des propos éloquents et révélateurs. Et de mon côté, chaque voyage en France comprenait toujours de longues conversations avec Guillaume Faye.
Petit à petit, ce grand penseur de la crise de l’Occident s’est fait connaître en Amérique. Grâce aux traductions de ses livres par la maison d’édition Arktos, des mots comme « archéo-futurisme », « ethnomasochisme », « xénophilie », sont entrés dans le vocabulaire des anglophones les mieux renseignés sur ce qui se passe en Europe. Il y a peu de porte-paroles de la survie de notre peuple mieux connu à l’échelle mondiale que Guillaume Faye.
Ce livre que vous tenez dans vos mains est sans doute le plus courageux, le plus franc et le plus sombre que mon ami n’ait jamais écrit. Il analyse la menace mortelle pour nous que représente l’immigration massive des non-blancs conquérants ; il écrit d’ailleurs les mots prémonitoires suivants, qui justifient le titre de l’ouvrage :
« Il existe 3 hypothèses concernant la suite des évènements.
La première, la pire, serait celle de la soumission. Pour faire la guerre et pour vaincre, il faut être deux. Si, face aux envahisseurs étrangers, les Français blancs ne se défendent pas, il n’y aura pas de guerre. Ce sera le pourrissement, l’effondrement sans vrai combat ni vengeance isolée. C’est une possibilité que je n’exclus pas du tout.
La deuxième hypothèse, c’est l’éclatement d’une guerre civile raciale avec défaite des autochtones français et des Européens ethniques, ayant contre eux leur propre État collaborateur.
La troisième hypothèse, c’est celle d’une guerre civile victorieuse, avec des conséquences historiques incalculables, dont l’effondrement de tous nos paradigmes politiques. »
C’est du pur Guillaume Faye !
Pendant que d’autres observateurs ne saisissent pas l’ampleur du problème – même pas sa forme ni sa nature – Guillaume Faye énumère les choix fatidiques : soumission, défaite, victoire. C’est très simple. Il pense qu’il n’y a pas d’autres possibilités parce que « le ”vivre ensemble” bienveillant n’est possible qu’entre des populations apparentées, biologiquement et culturellement. Tout le reste n’est que fumisterie ».
On pourrait toutefois parler d’une autre solution, qui est la séparation volontaire. Il y a des exemples modernes : le démembrement de l’Union soviétique et la division de la Tchécoslovaquie.
En Yougoslavie, la séparation en États ethniques a été très violente, mais la Slovénie est née comme État indépendant pratiquement sans effusion de sang. À la différence de la France, ces nouveaux pays avaient été établis sur des territoires historiquement peuplés d’ethnies distinctes, au positionnement géographique clair. Pour la France, le conflit est différent. Un peuple allogène – avec une volonté de conquête et unifié par une religion triomphaliste – affronte un peuple autochtone, et c’est le pays tout entier qui est en jeu. Une séparation paisible est difficilement envisageable.
Comme écrit très clairement Guillaume Faye, la France n’est pas la seule nation blanche en péril. Tous les pays d’Europe de l’ouest, ainsi que les pays outre-Atlantique de peuplement européen, sont face à la même crise de dépossession – et ce, pour les mêmes raisons.
L’esprit de capitulation français, que Guillaume Faye décrit avec une telle pénétration, s’applique mot pour mot aux classes dirigeantes et médiatiques du monde blanc au complet (ou presque), de l’Allemagne au Canada, en passant par la Nouvelle-Zélande ! Seuls certains pays qui étaient de l’autre côté de ce qu’on appelait jadis « le rideau de fer » ont échappé, au moins pour l’instant, au poison ethnomasochiste. Cette volonté chez l’homme blanc de précipiter sa propre défaite est sans précédent dans l’Histoire, et personne ne la décrit mieux que Guillaume Faye.
Parmi les trois choix pour la France qui sont détaillés dans ce livre, il y a donc la soumission. Je ne peux pas imaginer une fin plus ignoble et méprisable pour cette grande nation qui a offert des trésors innombrables à notre civilisation. Mais pour des raisons que Guillaume Faye explique avec tristesse et colère, ce n’est pas impensable.
Le même effondrement lâche est possible dans mon pays. Mais si notre peuple s’éveille et crée un avenir aussi glorieux que l’était notre passé, ce sera grâce aux efforts de personnages brillants et infatigables comme Guillaume Faye.
Je suis reconnaissant et honoré que mon ami de vingt ans m’ait dédié ce livre. Je me réjouis également du fait qu’il l’ait dédié à mon camarade, Sam Dickson, qui a été l’ami et le frère de combat de Guillaume pendant quatre décennies. En effet, Sam Dickson a lutté fidèlement et courageusement contre les forces qui visent à transformer l’Occident ; comme moi, il est un grand admirateur de la France et de son peuple héroïque. Sam Dickson et moi, nous voudrions également transmettre le message suivant avec ce livre essentiel…
France et États-Unis : même peuple, même combat !
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