Par Pierre Boisguilbert ♦ Nouvelle offensive médiatique contre Zemmour. Il s’agit cette fois d’interdire le candidat présumé de meetings.
L’argumentaire est un classique de la manipulation médiatique de l’information. Les réunions du polémiste autour de son livre et de ses idées suscitent des manifestations d’opposants. Certains de ces opposants sont de plus en plus violents. Les médias semblent s’inquiéter pour la sécurité du journaliste, mais c’est un leurre. Ils expliquent très vite que le problème c’est la sécurité du public. Pour protéger les partisans de Zemmour, il faudrait donc interdire à leur favori de tenir des meetings. Et bien sûr, tout ça c’est de sa faute, pas de celle de ceux qui lui refusent le droit de s’exprimer en public. C’est son discours de haine qui est à l’origine des violences. Il n’a que ce qu’il mérite finalement, comme un vulgaire blasphémateur, car il blasphème les valeurs de la république et ce blasphème, on le sait, est interdit.
La fausse morale médiatique
Qui sème le vent récolte la tempête. On connait la petite musique de la fausse morale médiatique. Ce raisonnement qui justifie la violence est un classique de l’idéologie médiatique complice de la violence gauchiste. Car ce sont bien les pires extrémistes de gauche qui veulent en découdre. Zemmour est d’ailleurs un prétexte, comme à Nantes, pour s’en prendre au capitalisme et à la police, à l’État. Ils ont trouvé une justification antifasciste, que rêver de mieux ?
L’actuel non-candidat doit s’attendre à déchainer les haineux de la France française, ainsi que des femmes aussi indignées que dépoitraillées. Cela ne lui fait pas peur, mais pourra t- il faire face ?
Retour au « tour infernal » ?
On, compare ce qui se passe à ce qui s’ est passé du temps de Jean-Marie Le Pen — et qui ne l’avait pas empêché d’accéder au second tour de la présidentielle de 2002. Mais, outre que suivit un « tour infernal » avec une « quinzaine de la haine » particulièrement agitée, les meetings de Le Pen étaient protégés par le DPS composé de militants déterminés issus des rangs des combattants de l’Algérie française et de l’armée ou étudiants nationalistes habitués aux affrontements de rue — nombre de gauchistes s’en souviennent sans doute encore. Zemmour ne dispose pas de cette protection aussi militante que musclée. Ses partisans ne font pas le coup de poing et face à des spécialistes de la guérilla urbaine, ils auront du mal à faire le poids. Il devra donc compter presque exclusivement sur la protection due en démocratie à tout candidat par l’État. On risque de voir les directeurs de salles les refuser par prudence et les préfets interdire les meetings pour préserver l’ordre public.
Les médias préparent déjà le terrain, de BMFTV à LCI. La campagne de Zemmour ne sera certes pas un long fleuve tranquille. Avant même d’être candidat, il peut déjà imaginer la stratégie qui va se déchainer et de la manière dont la violence antidémocratique sera présentée dans les médias.
Il ne sera pas coupable, mais toujours responsable. Et si un drame devait survenir on sait déjà qui les médias dans leur immense majorité montreraient du doigt. Zemmour doit y réfléchir et s’y préparer. D’autant plus que sa candidature les rend fous.
Un calcul « terrifiant » circule dans la Macronie : Marine obtenant 19 % au premier tour, Zemmour 18 % avec pour résultats désistement national et Macron battu au second tour faute de bons reports de la gauche et des Républicains.
Peu probable, mais pas impossible. Et si c’était ce qui était préparé, fantasment certains ? Ceux-là prêtent au camp national un machiavélisme qui lui est, presque toujours totalement privé. Quoi que cela puisse donner des idées à l’une comme à l’autre…
Pierre Boisguilbert
02/11/2021