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Greta Thunberg. Le monde où les enfants sont rois

Greta Thunberg. Le monde où les enfants sont rois

par | 1 octobre 2019 | Société

Greta Thunberg. Le monde où les enfants sont rois

Par Laurence Maugest, essayiste ♦ Le phénomène Greta Thunberg est fascinant. Nombreux sont les articles de Polémia qui tentent de décortiquer les dessous de ce qui semble s’apparenter à une énorme opération de communication. Dans ce texte, Laurence Maugest s’intéresse particulièrement à la question de la toute-puissance de l’enfance.
Polémia


La toute-puissance de l’enfance : résultat du « apprends par toi-même »

Lorsqu’une jeune fille de 16 ans enseigne la vie aux scientifiques, aux gouvernants des pays occidentaux et au Pape lui-même, on réalise que les diktats pédagogiques fous sont arrivés à leurs fins en donnant aux jeunes un rôle déformé et démesuré.

Le « apprends par toi-même » devient la base de l’éducation nationale, il imprègne « l’air du temps ». Il est le meilleur « chamboule-tout » menant au « faire table-rase du passé ». Il signifie que l’enfant possède le savoir, que celui-ci est en lui, et, qu’il n’a donc point besoin de maître. L’adulte est relégué, à peine, à un rôle de catalyseur.

Greta ne fait pas autre chose lorsqu’elle promeut l’école buissonnière tout en témoignant par ses interventions et sa posture que les enfants sont à même de professer les adultes. En quelque sorte, les écoliers peuvent bien se passer de cours lorsqu’il s’agit de sortir leurs aînés de l’ignorance.
Le message, très peu subliminal en fait, est que l’expérience et le savoir accumulés sont stériles. Ce qui importe est la projection vers l’avenir incarné par l’enfant.

Amputer les jeunes générations d’une continuité naturelle par haine de « l’ancien monde » ne peut que faire naître soit une toute puissance (cf. Greta Thunberg), soit un sentiment d’impuissance et d’angoisse face à un monde dont ils ignorent tout (on le note dans l’augmentation des actes de violence, d’addictions et de suicides chez les jeunes).

Il est nécessaire de posséder une culture historique suffisante pour prendre conscience de la notion même de « civilisation » et avoir une certaine idée de son évolution.

Malheureusement, entre le pédagogisme qui bannit l’apprentissage classique (celui-ci a pourtant fait ses preuves) et l’histoire de France et de l’Europe qui rétrécit comme peau de chagrin dans les programme scolaires, les jeunes générations ont une représentation floue ou pas de représentation du tout de leur civilisation.

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C’est pourquoi, depuis quelques temps déjà, elles se replient sur leurs propres situations par peur ou par indifférence face à ce qu’elles ne connaissent pas ou trop peu. L’occultation, voire le dénigrement du passé, ne peut qu’alimenter l’individualisme destructeur de notre époque. A ce propos, on notera le caractère très égocentré des interventions de Greta Thunberg.

Et, d’autre part, cette absence d’appartenance risque de donner naissance à des mouvements communautaires car l’homme, en tant qu’être social, cherche toujours à s’attacher à une collectivité. Les adhésions se feront alors sur des points de ralliement artificiels ou encore idéologiques.

Cette recherche, coûte que coûte, d’un groupe d’appartenance favorise, sans l’expliquer complètement, la radicalisation des jeunes musulmans en France qui, par leur mode de vie, semblent aspirer à une sécession avec la société française car on ne leur donne pas les moyens d’envisager celle-ci comme la résultante d’une civilisation riche et passionnante.

Dans un autre domaine, ces êtres qui ne se retrouvent plus autour d’une identité, fruit d’une histoire commune, vont rechercher à se regrouper autour de certains thèmes fort médiatisés comme l’écologie par exemple.
Il est pourtant certain que ces joyeuses troupes buissonnières ne sont en rien capables d’émettre une opinion sérieuse et éclairée sur le climat. Les scientifiques sont eux-mêmes en conflit en ce qui concerne les raison anthropiques ou cycliques du réchauffement climatique.
Néanmoins, en dépit de ces affrontements contradictoires, nous constatons que les médias relayent presque exclusivement la thèse de la cause humaine.

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Cette prise de position médiatique et étouffante sur les ondes n’est pas sans évoquer une force manipulatrice qui dramatise la question climatique en apportant comme seule espérance d’amélioration au réchauffement une prise en compte planétaire du problème. Ce qui, évidemment, sert le courant mondialiste en faisant avancer l’opinion publique vers l’intérêt d’une gouvernance mondiale sur ces sujets.

L’ostracisme constant des experts sceptiques face aux causes humaines, l’obsession écolo-médiatique, l’invasion du « réchauffement » dans notre vie de tous les jours ressemblent fort à une tyrannie sans appel.

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Nous y sommes car nous partageons en commun avec les dictatures du XXe siècle :

  • La toute-puissance médiatique qui laisse dans l’ombre les rebelles et offrent les feux de la rampe à ceux qui défendent les visées gouvernementales mais surtout aux portes paroles de la Communauté Européenne et des grandes entreprises internationales.
  • Cette obsession de « l’homme nouveau » détaché de tout lien avec le passé qui serait créé par l’homme seul. Ceci, dans la lignée des utopies sociétales servant l’idée d’un paradis sur terre qui, preuves à l’appui dans le passé, n’ont fait naître que l’enfer.
  • Avec le phénomène Greta Thumberg et ses meutes de chérubins, endoctrinés et mutés par les médias, en experts, un autre parallèle, qui fait froid dans le dos, s’impose.

Lorsque l’on tend à faire croire que l’exemple vient d’en bas, cela évoque l’instrumentalisation des cerveaux en cours de développement et des foules que ces jeunes sont sensés attendrir et culpabiliser pour aboutir à leur conversion. Ceux qui revendiquent la capacité des têtes blondes à apprendre par elles-mêmes, contredisent leur affirmation en abusant de la naïveté et de la malléabilité de la jeunesse.

Cette envie, voire cette nécessité d’envoyer les enfants en étendard de la nouvelle religion séculière qu’est l’écologie, n’est pas sans rappeler les jeunesses communistes, nationales-socialistes, maoïstes… qui attisaient les foules.

Ce n’est pas beau de manipuler l’enfance et l’inexpérience, c’est un crime qui témoigne de l’avancée de la tyrannie cosmopolite.

Laurence Maugest
01/10/2019

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Anders Hellberg [CC BY-SA 4.0]

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