À seule fin de complaire aux Verts qui exercent un chantage permanent sur les dirigeants politiques de notre pays et de caresser dans le sens du poil Angela Merkel dont le pays émet 50 % de CO2 de plus par habitant que la France depuis qu’elle a décidé de fermer toutes les centrales nucléaires de son pays après la catastrophe de Fukushima en 2011, François Hollande promettait, au cours de sa campagne présidentielle de 2012, de fermer Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire française, s’il était élu. Il ne faisait que reprendre un engagement de sa rivale socialiste Martine Aubry quand cette dernière était aux commandes du PS.
La faute de Macron
Emmanuel Macron, poussé au vice par Nicolas Hulot et toutes les sirènes écolo qui tiennent le haut du pavé dans notre pays- alors qu’il joue par ailleurs la carte de la dissuasion nucléaire-, a exaucé le vœu hollandien en appuyant sur le bouton et en sifflant la fin de la partie pour un des deux réacteurs de la centrale nucléaire qui est définitivement coupé du réseau d’EDF (le second les sera en juin prochain) depuis samedi dernier. Le président de la République a ainsi une lourde responsabilité dans le changement de la politique énergétique nationale en arrêtant, pour la première fois, un réacteur rentable et en état de marche et, qui plus est dans le cas de Fessenheim, dégageait pour EDF une marge brute d’exploitation de 180 millions d’euros. Comble de malheur pour EDF, la mise en réseau de l’EPR de Flamanville, initialement prévue pour 2020, n’aura pas lieu avant 2023, suite à un problème de soudure. Eliacin a également voulu envoyer un nouveau signal à Merkel qui fait la pluie et le beau temps en Europe et considère Macron comme son obligé. Un obligé qui n’en est pas à une contradiction près puisque, lors d’une récente visite à Varsovie au début du mois, il indiquait que Paris était disponible « pour bâtir une énergie du nucléaire en Pologne ».
Un sale coup pour l’Alsace
Cette décision est le résultat d’une immense erreur politique mais aussi d’une forme de trahison qui rappelle, celle commise en 1962 par de Gaulle qui abandonnait l’Algérie et ses richesses gazières pour complaire aux indépendantistes du FLN et aux militants communistes français alors que la guerre était gagnée sur le terrain.
Dans le cas de Fessenheim, Hollande et Macron ont délibérément choisi d’appliquer un programme politique à courte vue sans tenir compte des réalités économiques du terrain, privant ainsi, à terme, les Français du bénéfice, grâce au nucléaire existant, d’une électricité deux fois moins chère que celle de la plupart des pays européens — et, en premier lieu de l’Allemagne — et plongeant dans l’incertitude économique les collectivités locales alsaciennes alors même que Fessenheim était le poumon économique de la région depuis plus de quatre décennies. Paradoxe :ne pouvant plus compter sur Fessenheim, l’Allemagne ouvrira en juin prochain en plein milieu de la Ruhr une énorme centrale à charbon qui relâchera dans l’atmosphère la bagatelle de 6 à 8 millions de CO2. Bonjour la pollution !
Des chiffres qui parlent
Avec cette fermeture, l’économie française va ainsi se priver de plusieurs milliards d’euros d’exportation d’électricité. Pour leur part, la commune de Fessenheimet la région Alsace perdront, avec cet abandon en rase campagne, plus de deux mille emplois directs et indirects, quatorze millions d’euros de rentrées fiscales auxquelles on doit ajouter un manque à gagner pour EDF qui devra également pallier la production d’électricité perdue — 70 %de la consommation de l’Alsace — et devra donc faire appel à des centrales thermiques émettrices de CO2. Ce que d’ailleurs Marine Le Pen n’a pas manqué de souligner en déclarant :
« C’est une aberration sur le plan écologique. Le gouvernement se peint en vert mais s’attaque à l’énergie qui produit le moins de CO2 pour ouvrir des centrales à gaz. »
La petite commune va en outre perdre plus d’un quart de sa population actuelle. Alors que l’Autorité de sûreté nucléaire, elle plaçait Fessenheim dans le trio de tête des centrales les plus sûres du territoire !
La faute des écologistes
Les Grünen allemands, ces militants politiques d’extrême gauche qui, depuis plus de cinquante ans, polluent le paysage politique européen au nom de l’antinazisme et de l’antiracisme, n’ont cessé d’organiser de violentes manifestations pour forcer les politiques à abandonner le nucléaire. Ils ont réussi leur funeste pari avec la complicité de leurs homologues français et des pontes socialistes. N’oublions pas les mauvais coups infligés en 2011 au nucléaire hexagonal par Martine Aubry, alors à la tête du PS,puis par Cécile Duflot qui obtint le scalp de 24 réacteurs sur les 59 que compte notre pays, le tout pour de basses raisons électorales dans la perspective de la Présidentielle de 2012. Le premier pas vient donc d’être franchi et l’on s’étonnera du silence d’Edouard Philippe dont on connaît les engagements pronucléaires — logique pour un ancien d’Areva. Et n’oublions pas qu’Elisabeth Borne — toujours pour plaire au lobby écologiste — a demandé à RTE (Réseau de transport d’électricité) d’étudier l’hypothèse d’une suppression totale du nucléaire.
Une décision stupide
En réduisant le potentiel économique de notre pays par l’arrêt de ce réacteur, Emmanuel Macron vient de procéder à un affaiblissement stratégique de ce dernier. Grâce à 59 réacteurs nucléaires regroupés dans 17 centrales, notre production d’électricité nous a permis jusque-là de jouir d’une production d’électricité abondante, fiable et financièrement abordable. Mais depuis la funeste décision de céder à la double pression de l’Union européenne et du lobby éolien, notre pays prend un gros risque, celui d’une production électrique aléatoire et intermittente qui devra avoir recours aux centrales à gaz afin de ne pas courir le risque de coupures d’électricité. Voilà de quoi ravir la Russie, l’Algérie (merci de Gaulle), le Qatar, mais également les États-Unis ou le Royaume-Uni.
Un tel démantèlement sans raison valable est à rapprocher de la décision de l’Etat macronien qui, le 17 janvier 2018, abandonnait le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, cédant ainsi à l’extrême-gauche qui avait pris possession du terrain. Or, en 2010, l’Etat français et le Groupe de BTP Vinci avaient signé un contrat accordant à ce groupe une concession de cinquante cinq ans pour la gestion du futur aéroport et de celui de Nantes. Pour cette rupture de contrat, Vinci réclame plus d’un milliard d’euros au gouvernement. A combien s’élèvera la facture énergétique de la France dans quelques années ? Il vaut mieux ne pas y penser.
Françoise Monestier
10/03/2020
Crédit photo : César [CC BY-SA 3.0]
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